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Oui À L’Innovation, Mais À L’Innovation Globale !

L’innovation est partout et tout le monde en parle. Essentielle pour assurer la compétitivité de nos entreprises et donc de la France dans une économie globalisée, elle est cependant encore trop souvent restreinte à l’aspect technologique. Or, face à un marché ouvert, elle va bien au-delà et concerne toutes les facettes de l’entreprise, quelle que soit sa taille.

L’innovation des produits et services

L’innovation technologique est la plus identifiée et maîtrisée par les entreprises françaises, à l’image des start-up high tech qui sont en pointe sur ces innovations et attirent l’attention sur les marchés (et auprès des financiers) internationaux. L’un de leurs atouts est d’avoir sous la main les nombreux talents et ingénieurs que compte notre pays – des compétences que d’autres nous envient et tentent d’ailleurs d’attirer, à l’image des groupes de la Silicon Valley.

Cependant, avec l’explosion d’internet et du numérique, tout le monde regarde ce que l’autre fait/crée et parfois même en temps réel. Si en France la culture du secret industriel a longtemps prévalu, l’open innovation gagne du terrain. Car l’innovation technologique vient de plus en plus de l’inspiration tirée de ce que créent nos voisins, partenaires et concurrents. Cette donnée nouvelle doit être prise en compte par nos entreprises. Si de plus en plus de grands groupes s’y mettent comme le montrent les récentes annonces faites en mai 2019 par Axa, Danone, Roche, etc., elle reste un véritable défi pour beaucoup de PME françaises.

L’innovation des usages

Conséquence directe de l’explosion des nouvelles technologies et de l’arrivée de la génération des « Digital Natives », de nouveaux usages apparaissent. Pour y répondre, les business models se transforment en profondeur. Ils visent à soutenir la conception de services totalement inédits en phase avec la vie quotidienne du XXIe siècle, plus que le développement de chaînes industrielles ciblant une niche de clients utilisateurs.

A l’instar de blablacar, AirBnB, ou même IKEA avec les principes qui sont à la base de son nouveau magasin au cœur de Paris, cette innovation correspond à la révolution des comportements d’achat qui n’en est qu’à ces débuts. Malheureusement, trop d’entreprises encore considèrent cette innovation comme une mode qui ne concerne que les start-up. C’est une erreur car l’ensemble des industries est impacté par la révolution des usages – c’est d’ailleurs la base de ce que l’on nomme communément la transformation digitale. Elles doivent dont s’emparer de ce type d’innovation.

 

L’innovation organisationnelle et sociale

Liée à l’innovation des usages, l’organisation elle-même de l’entreprise est objet d’innovation au service de son développement économique. Flexibilité, agilité, holacratie … Tous ces termes résonnent de plus en plus dans la presse, dans les conférences et deviennent parfois même des arguments marketing pour promouvoir une entreprise.

Au-delà des mots ou des concepts, chaque entreprise doit innover dans son organisation en fonction de ses marchés, du niveau d’ouverture multiculturelle auquel elle fait face, des usages de ses salariés et de ses clients, du sentiment d’appartenance qu’elle veut donner à ses équipes, et du degré de productivité qu’elle doit atteindre pour rester compétitive dans les 5 prochaines années. L’innovation organisationnelle et sociale devient un des plus gros pourvoyeurs d’innovation des usages et de motivation des équipes.

 

L’innovation de la gouvernance

Elle est sans doute l’innovation la moins développée en France et la plus difficile à changer car très contradictoire avec nos us et coutumes. Innover en matière de gouvernance signifie mettre en adéquation les organes-clés de l’entreprise avec le monde d’aujourd’hui, dans le seul et unique objectif de créer de la valeur.

L’arrivée, dans les conseils d’administration de nombreuses entreprises américaines, d’administrateur ayant un profil “marketing stratégique” est un bon exemple. Celle de l’ancien directeur marketing du brasseur géant AB inBev, Miguel Patricio qui a été nommé CEO du groupe Kraft Heinz avait par exemple fait la Une. Cette mixité des profils dans les conseils d’administration marque la première étape d’une innovation de la gouvernance. Une entreprise qui se veut innovante doit mettre en place un modèle de gouvernance stratégique fondé sur les ressources et connaissances critiques que sa croissance impose.

En France, ce profil « mixte » permet de casser les codes appliqués depuis des décennies : non issu des grandes écoles élitistes habituelles, il n’a jamais officié dans un corps de l’Etat mais a plutôt fait ses études à l’étranger (souvent aux Etats-Unis) dans des cursus très orientés “business/entrepreneur”.

 

La compétitivité de la France passera forcement par la faculté d’innover de nos entreprises. L’innovation globale et profonde doit devenir le pilier stratégique des entreprises au service de la création de valeur et de la croissance.

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