Open Innovation : alors que l’engouement des grandes entreprises pour les start-up – et inversement – ne cesse de croître, Le Village By CA et Bluenove publient le baromètre 2018 de la création de valeur entre start-up et grand groupe. Sur plusieurs points, tandis que les start-up semblent apprécier de plus en plus leur collaboration avec les grands groupes, ces derniers semblent avoir passé la phase d’enthousiasme admiratif des débuts pour entrer dans une période plus critique de leur relation avec les start-up.
Lenteur contre agilité. Fonctionnement en silo contre hiérarchie plate. Processus contre innovation. Ces clichés, qui classent généralement les grands groupes dans la catégorie des mastodontes difficiles à animer, et les start-up dans celle des petits acteurs agiles, pourraient à leur tour être dynamisés par la confrontation de ces deux mondes dans la gestion de projets communs. Après la période d’apprivoisement, ce que l’on appelle « open innovation », ou la collaboration des grands groupes et des start-up, semble faire son petit bonhomme de chemin. Si les uns et les autres se regardaient en chien de faillance, parfois entre attraction et répulsion, tous ont passé le cap.
A tel point que leur vision a évolué depuis l’an passé. Ainsi, Si 77% des grands groupes considèrent que la communication avec les start-up est facile, voire très facile, ils étaient 85% à avoir le même avis l’an passé. Comme si après l’euphorie des débuts, les entreprises « classiques » se confrontaient à la réalité du terrain.
Réalisé par le Village by CA, un accélérateur du Crédit Agricole qui met en relation les deux mondes, et Bluenove, un acteur de l’open innovation, le baromètre 2018 de la création de valeur entre start-up et grand groupe se base sur les réponses à un questionnaire renvoyé par 154 start-up et 83 représentants de grands groupes.
Si les grands groupes sont à la recherche de nouveaux usages, de gain en terme d’image, d’accélération d’un projet, de nouveaux clients et d’optimisation des coûts, les start-up comptent de leur côté trouver une augmentation du chiffre d’affaires, du nombre de références et une plus grande visibilité.
La satisfaction des grands groupes baisse, celle des start-up augmente
Et tandis que l’avis des grands groupes est globalement plus négatif à l’encontre des jeunes pousses que l’an passé, ces dernières sont globalement plus satisfaites de la relation. Ainsi, 72% des entreprises et 69% des start-up pensent que leur relation est équilibrée ou très équilibrée. Des pourcentages satisfaisants, mais à analyser dans le détail. D’un côté, les grands groupes affichent une baisse de satisfaction de 16% sur le plan de la relation d’équilibre quand les start-up affichent une augmentation de 50% de satisfaction. Logique, quand les petits poucets prennent plus de place, les grands se sentent mis de côté.
Des processus de mise en relation trop lents
Un constat négatif, la mise en relation entre ces deux mondes apparaît inadaptée aux besoins. Ainsi, 67% des grandes entreprises et 71% des start-up trouvent le processus de prise de contact lent, voire très lent. En 2017, près de 60% des grands groupes trouvaient ce processus plutôt rapide, voire très rapide. Ils ne sont plus que 33% aujourd’hui. Comme s’ils avaient été déçus. A l’inverse, seulement 19% des start-up trouvaient ce processus rapide ou très rapide, ce qui était peu. Elles sont aujourd’hui 29% à le considérer. Une augmentation qui pourrait à la fois être expliquée par une acculturation des grands groupes, mais aussi par la levée de certains a priori sur la lenteur présupposée des structures de grande taille.
Tous s’accordent pour dire que les délais d’exécution sont lents ou très lents (70% chez les grands groupes et 75% pour les start-up).
Après la mise en contact et la communication, vient le temps de la collaboration elle-même. 84% des grands groupes considèrent que les objectifs de collaboration sont claires ou très clairs, contre 71% côté start-up. Si pour les premiers, cette perception est identique à l’année précédente, on observe une nette augmentation de 26% côté jeunes pousses qui n’étaient que 56% l’an passé à trouver les objectifs clairs ou très clairs.
Enfin, les conditions contractuelles sont perçues comme adaptée ou très adaptées des deux côtés (60 et 61%), mais en 2017, les jeunes entreprises n’étaient que 18% à considérer que ces conditions n’étaient pas du tout adaptées, contre aucune aujourd’hui.
Tout semble indiquer que les grandes entreprises avaient pu avoir, par le passé, une vision euphorique, voire idéalisée, de ce que pouvait être leur relation avec les jeunes pousses tandis que ces dernières semblaient jusque-là réticentes ou insatisfaites alors qu’elles parviennent désormais à tirer leur épingle du jeu.
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