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Nalden, Le Blogueur Devenu Cofondateur De WeTransfer

Nalden est le cofondateur de WeTransfer, service de transfert de fichiers utilisé par 40 millions de personnes par mois à travers le monde entier. Portrait d’un jeune geek tout en modestie.

Il est des personnes qui respirent la gentillesse. C’est le cas de Ronald Hans, alias Nalden, aka l’un des cofondateurs de WeTransfer. Avant de commencer l’interview, il s’assure que le téléphone enregistre avec une qualité suffisante, et parle avec enthousiasme de la France. Par opportunisme ? Pas que… Certes, c’est le premier marché de WeTransfer mais il est aussi amoureux du pays qu’il visite chaque année en famille.

Avant d’en arriver là où il est, Nalden avait acquis une certaine notoriété grâce à son blog. Jeune ado, dans son village hollandais, il s’est lancé par curiosité dans la découverte d’Internet, qui lui tendait largement les bras pour lui permettre d’explorer le monde. Puis, il s’est mis à bidouiller du code, notamment pour faire un premier site pour son père, conducteur de train. Sa notoriété s’est vite arrêtée aux membres de sa famille mais il réalise que le monde entier peut potentiellement accéder à ce site. Il commence alors son blog. « Je pense que le fait d’explorer et expérimenter les technologies si tôt a développé mon sens de la créativité, alors que normalement, c’est plutôt avec un crayon ou de la peinture. Comprendre un peu de tech, un peu de design et comment les choses évoluaient socialement m’a permis de rêver et de penser autrement », se souvient Nalden. Son blog parle de tout et de rien : musique, design, architecture, tech, art… Pour « juste mettre en avant des gens et des initiatives ». 

Un esprit entrepreneurial

En vérité, Nalden était un entrepreneur sans le savoir. Vers 18 ans, il a commencé à gagner de l’argent grâce à son blog, avec le même genre de grandes publicités qu’on voit sur WeTransfer. Il arrête l’école presque en même temps. Grâce ou à cause de son blog ? Ni l’un ni l’autre. « Je crois que je n’aimais plus l’école. Je préfère apprendre en faisant et le système scolaire n’est pas fait pour ça, précise-t-il. Je n’avais pas d’idée précise de la personne que je voulais être. J’aimais créer et prendre des initiatives. Plus jeune, je passais mon temps à organiser des voyages ou des fêtes. C’était peut-être entrepreneurial mais je ne savais pas ce qu’était à l’époque ». À l’époque, même si ses parents pensent qu’il joue aux jeux vidéos, ils ont plutôt tendance à l’encourager et lui donner les clés pour qu’il s’émancipe. Des années plus tard, Bas Beerens, l’autre cofondateur, le contacte parce qu’il est fan de son blog, alors qu’il a lui-même créé un site de transfert de fichiers interne à son entreprise. Ces synergies ont fait naître en 2009 le service utilisé par des millions de personnes aujourd’hui. Dans la foulée, il cocréera un studio de design et de films publicitaires. Encore maintenant, il a l’impression que l’aventure vient de démarrer. « Je suis encore jeune pour savoir ce qu’est un bon entrepreneur. Je pense que cela doit être quelqu’un de curieux et d’intuitif. Il transforme cette curiosité en action. Dans 30 ans, j’aurai surement une meilleure réponse à cette question », révèle-t-il.

En apprentissage constant

Au fil de la conversation, le verbe apprendre revient beaucoup, devenant presque un fil rouge. Nalden cite Alvin Toffler, « l’illettré du futur ne sera pas celui qui ne sait pas lire. Ce sera celui qui ne sait pas comment apprendre », précisant que c’est presque un précepte de vie, jusqu’à faire partie de l’ADN de sa société.  « Tout ne sera jamais fini, c’est juste un voyage durant lequel nous apprenons. Nous avons la chance d’avoir réussi à faire ce produit utilisé par des millions de personnes. C’est une étape importante mais ce n’est pas la fin du voyage ». Dans un autre registre, faire des erreurs lui permet d’apprendre constamment, qu’il s’agisse des siennes et de celles de ses équipes, pour continuer à progresser « personnellement et professionnellement ». Il est capable d’identifier ses échecs, notamment dans le recrutement et à trop vouloir s’éparpiller sur beaucoup de sujets, mais pas ses succès. Pour lui, ces 40 millions d’utilisateurs par mois sont juste « le début ». Alors que WeTransfer s’est installé il y a quelques mois à Los Angeles pour conquérir le marché américain, une nouvelle version mobile est prévue pour la fin de l’année. 

Html et biberons

L’apprentissage du code dès le plus jeune âge est un sujet brûlant pour Nalden, père de deux enfants d’un an et demi, et 6 semaines. Compte-t-il leur apprendre à coder ? « Je pense qu’ils me l’enseigneront. Aujourd’hui, l’école prépare à des emplois qui n’existeront plus dans quelques années. Tout le monde ne doit pas devenir développeur mais le code est une langue. Comprendre un certain niveau d’anglais ou d’html peut aider pour le futur. » Bien sûr, il aime passer du temps en famille et prend le temps de rénover sa maison, récemment achetée. Quand il peut, il fait du vélo. À 32 ans, Nalden a encore à apprendre de ses enfants. 

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