L’explorateur le plus médiatique du monde a signé un partenariat longue durée avec le croisiériste italien, dont le siège est à Genève, basé à la fois sur l’image, les itinéraires et la mise au point de bateaux écologiques. Nous avons rencontré Mike Horn à Monaco, où mouillait son voilier de 32m, le Pangaea. Par Yves Derai
Sur quelles bases pouvez-vous travailler avec MSC à un projet de construction d’un bateau à empreinte carbone négative ?
Mike Horn : J’ai mis au point une pile à combustible très performante qui fonctionne à l’hydrogène, donc non polluante. Quand MSC m’a approché pour lancer Explora, une compagnie de luxe très exigeante sur le plan de l’environnement, j’ai demandé à ses dirigeants s’ils étaient intéressés à construire un prototype avec ma technologie. Ils ont répondu par un « oui » enthousiaste.
Comment fonctionne votre pile ?
Mike Horn : Avec de l’eau, d’une certaine manière. La molécule d’eau, c’est H20, quand on la sépare avec de l’électricité, on récupère l’hydrogène que l’on stocke pour fabriquer de l’énergie non polluante.
Les bateaux d’Explora utiliseront donc cette technologie ?
Mike Horn : Pas les premiers. Celui qui sera inauguré le 17 juillet a été mis en chantier avant notre partenariat. Mais j’espère que les suivants bénéficieront de notre technologie. Nous sommes dans la période de R & D. L’hydrogène est à mon avis la nouvelle énergie du futur. On n’en manquera jamais.
Mike Horn : Lors de la croisière de septembre qui ira au Groenland, je vais rejoindre le bateau Explora avec mon propre voilier que je laisserai à mon équipage, je monterai à bord et donnerai des conférences devant les croisiéristes pour expliquer les phénomènes. Ca va être extraordinaire !
Quel est le timing que vous vous êtes fixé ?
Mike Horn : Actuellement, quelque 200 ingénieurs sont à pied d’œuvre. Et dans quatorze mois, nous allons commencer la construction d’une pile à hydrogène susceptible de faire tourner un bateau de croisière.
Sur les premières croisières d’Explora, vous avez apporté quelque chose en dehors de votre image d’explorateur, auteur de 27 tours du monde, extrêmement médiatique ?
Mike Horn : Pas sur le bateau. En revanche, j’ai imaginé des parcours originaux grâce à mon expérience de terrain et avec des préoccupations constantes sur la défense de l’environnement. Les clients vont découvrir comment la glace se brise, comment il faudrait la conserver, etc. Et lors de la croisière de septembre qui ira au Groenland, je vais rejoindre le bateau Explora avec mon propre voilier que je laisserai à mon équipage, je monterai à bord et donnerai des conférences devant les croisiéristes pour expliquer les phénomènes. Ca va être extraordinaire ! On ne va pas seulement admirer les glaciers mais aussi expliquer l’impact environnemental de la fonte des glaces liée au réchauffement climatique.
Pour les croisiéristes, ça n’est plus vraiment des vacances…
Mike Horn : Mais je pense qu’on ne peut plus voyager comme avant. On doit voyager pour protéger. Les clients d’Explora auront cette conscience environnementale. C’est la condition pour continuer de voyager.
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