L’objectif de la néobanque Green-Got est de participer à faire changer le monde de la finance traditionnelle en ré-orientant les flux financiers vers la transition écologique. Maud Caillaux, fondatrice de Green-Got, a accepté de répondre à nos questions.
Quel est le principe de Green-Got (présentez l’entreprise en quelques mots) ?
M.C. : Green-Got est une néobanque 100% verte et éthique créée en 2020 par Andréa Ganovelli, Fabien Huet et moi-même, qui propose à ses 6800 clients un compte de paiement et un compte épargne en ligne pour payer partout dans le monde avec une carte faite en bois naturel ou en plastique recyclé.
Le compte en banque est souvent la première source individuelle d’émission de CO2 car les banques financent les industries fossiles carbonées comme le pétrole, le gaz ou le charbon avec notre argent – les 4 plus grandes banques françaises émettent ainsi 5 fois plus de CO2 que la France entière.
Chez Green-Got, notre objectif est de participer à faire changer le monde de la finance traditionnelle en ré-orientant les flux financiers vers la transition. Premièrement, avec leur compte courant, à chaque paiements nos clients contribuent sans frais au financement de la dépollution des océans, l’achat de parcelles en Amazonie pour les sanctuariser ou encore le développement des énergies renouvelables. Depuis notre lancement officiel il y a quatre mois, Green-Got a ainsi permis de protéger l’équivalent de 93 500 arbres en Amazonie du Nord, de retirer et traiter l’équivalent de 26 600 sacs en plastique dans les océans et de financer la production de 1 249 803 kWh d’électricité bas-carbone.
Nous faciliterons aussi l’accès aux investissements verts très bientôt, en offrant à nos utilisateurs des produits d’épargne avec un impact environnemental positif. Enfin, en toute transparence, nous permettons à nos utilisateurs de mesurer et contrôler les émissions de CO2 liées à leurs dépenses.
Au quotidien, nous impliquons notre communauté qui choisit les projets verts et les ONG où investir.
Comment est née cette idée ?
M.C. : Je fais partie d’une génération bien consciente de l’urgence de la crise climatique. Le déclic est arrivé au détour d’une étude qui faisait état de l’impact colossal des banques via leur soutien à certaines industries très polluantes. Il m’est apparu schizophrène d’œuvrer pour la planète via des petits gestes du quotidien “bas carbone” tout en laissant mon argent financer des industries, projets et entreprises responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre.
Avec mes associés, nous nous sommes donc lancés pour tenter de faire notre part, lutter contre la crise climatique et environnementale et protéger la biodiversité via le levier très concret de la finance.
Notre objectif n’est pas de générer des centaines de millions de bénéfices, mais d’être rentable avec les frais de fonctionnement payés par nos clients, tout en étant impactant sur nos engagements extra-financiers : reforestation, financement d’activités vertueuses, etc.
Quels sont les objectifs de Green-Got à court terme ?
M.C. : Notre objectif est de financer la transition écologique et énergétique et d’attirer l’attention sur les activités des banques traditionnelles qui doivent changer aussi. Il est aussi important de changer le regard des Français(es) sur la finance et la crise climatique. Nous essayons avec Green-Got d’humaniser la banque, de rendre le système financier moins opaque et de prouver qu’il est possible de gérer ses finances de façon éthique, en participant au développement d’un monde plus vert et en ayant un véritable impact.
Quel est votre modèle économique ?
M.C. : Notre modèle économique renverse les codes traditionnels des banques. Notre objectif n’est pas de générer des centaines de millions de bénéfices, mais d’être rentable avec les frais de fonctionnement payés par nos clients, tout en étant impactant sur nos engagements extra-financiers : reforestation, financement d’activités vertueuses, etc.
Pourquoi avez-vous choisi de devenir entrepreneuse ?
M.C. : J’ai toujours été très préoccupée par les problématiques environnementales et je ne me voyais pas travailler dans un secteur qui ne va pas dans ce sens-là. J’ai donc décidé de lancer mon projet, sans trop me poser de questions. Je me suis simplement dit que j’allais faire le maximum pour mener à bien ce projet et avoir à mon échelle un impact positif.
Avez-vous envie de faire passer un message en particulier ?
M.C. : Si vous avez une idée, un projet, osez ! Il n’y a pas aujourd’hui de solution parfaite, tout le monde peut à son échelle avoir un impact et changer les choses et nous avons besoin de tout le monde !
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