Le milieu de terrain français, Mathieu Flamini, formé à l’Olympique de Marseille et officiant actuellement sous les couleurs de Getafe, club modeste de la banlieue de Madrid, est également entrepreneur. Il a ainsi investi, il y a une dizaine d’années, dans une start-up développant une alternative écologique au pétrole.
Cristiano Ronaldo, Lionel Messi, Neymar, Ezequiel Lavezzi et consorts… Les divers palmarès recensant les footballeurs les plus riches de la planète varient très peu au moment de décerner le titre honorifique – mais toujours valorisant pour l’ego – de footballeur le mieux rémunéré de la planète. Rappelons-nous l’époque pas si lointaine où Messi cohabitait avec Neymar sous la bannière du FC Barcelone, lorsque le second allait taper à la porte de son président, flanqué de son père, pour réclamer une augmentation, le génial argentin, également aux côtés de son paternel, faisait de même pour conserver son statut de star de l’équipe, sous-entendu, de joueur le mieux payé de l’effectif Blaugrana. Sans oublier les caprices du joueur portugais du Real Madrid Cristiano Ronaldo, passé maître dans l’art d’obtenir des revalorisations salariales en chouinant sur le manque de soutien de son club par rapport au traitement de son « meilleur ennemi » au sein du rival du FC Barcelone. Sans oublier la Chine, nouvel eldorado de footballeurs en déshérence, mais pourtant dans la pleine force de l’âge pour certains, qui privilégient un gros cachet au détriment du « challenge sportif ». Citons notamment l’ancien et virevoltant ailier du Paris-Saint-Germain Ezequiel Lavezzi, « gentil organisateur » du vestiaire club de la capitale qui a fait un grand bond en avant dans la hiérarchie salariale en rejoignant l’Empire du Milieu, ou encore Yannick Ferreira Carrasco, âgé seulement de 24 ans (!) qui a cédé cet hiver aux sirènes chinoises.
Mais entre les footballeurs stars égéries des podiums et autres marques et disposant d’un compte en banque confortable et ceux désireux de tenter une « aventure exotique » pour assurer l’avenir, une troisième catégorie est sur le point d’émerger. Les « footballeurs « entrepreneurs » avec pour plus éminent représentant Mathieu Flamini, illustre inconnu du grand public, qui serait pourtant, non seulement le joueur français le plus riche mais aussi, et surtout, le plus riche du monde tout court, devant David Beckham considéré par les équipes internationales de Forbes comme le footballeur le plus riche du monde ! Rien que ça ! Et ce devant les Ronaldo, Messi ou donc David Beckham. Une courte présentation s’impose. Mathieu Flamini est né en 1984 – il va donc sur ses 34 ans, âge qui scelle le crépuscule de la carrière d’un joueur de haut niveau – et a fourbi ses premiers armes à l’Olympique de Marseille où il s’est révélé en 2004, lors de la campagne européenne de l’OM. Repéré par les plus grands clubs européens à la faveur du bon parcours des Phocéens cette année-là (les Marseillais atteindront la finale de la « petite » coupe d’Europe), il s’engagera finalement à Arsenal avant de signer au Milan AC puis à Crystal Palace. Avant de signer récemment à Getafe après une longue période d’inactivité.
Une alternative au pétrole et une entreprise valorisée 30 milliards de dollars !
Un « cursus » relativement modeste par rapport aux mastodontes évoqués en préambule. Et pourtant, Mathieu Flamini, lors de son aventure italienne, en 2008, a investi avec son partenaire Pasquale Granata dans la start-up GF Biochemicals qui planche sur les propriétés chimiques d’une molécule baptisée acide lévulinique et qui pourrait bien représenter une alternative crédible au pétrole ! En effet, derrière ce nom barbare se cache l’une des douze molécules qui pourrait contribuer à sauver la planète selon le très sérieux département américain de l’Energie. « Cet acide, c’est une façon bio de remplacer le pétrole à partir de la biomasse pour créer des plastiques, des solvants, des détergents, de la peinture et même, pourquoi pas, du fioul», expliquait le fringant milieu de terrain aux Echos en 2016. (Très) discret sur le sujet, Mathieu Flamini est néanmoins particulièrement sensible aux thématiques relatives à la préservation de l’environnement. « En 2008, alors que j’étais joueur au Milan AC, j’ai rencontré Pasquale. Ensemble, on avait envie de trouver une idée de business qui pourrait avoir un impact sur l’environnement. On a rencontré un scientifique italien qui nous a parlé de cet acide aux propriétés étonnantes. La grande difficulté n’est cependant pas d’utiliser cet acide, mais d’être capable de le produire à l’échelle industrielle. Pour y parvenir, nous avons créé GF Biochemicals », relate-t-il dans les colonnes du quotidien économique.
Aujourdhui, « GF » – double sigle faisant à la foi référence à Green Future et à Granata-Flamini – est domiciliée au Pays-Bas. Elle vient de faire une incursion remarquée aux Etats-Unis et serait valorisée à 30 milliards de dollars ! Pour autant, fort de cette « mine d’or » sous les pieds, la priorité de Mathieu Flamini demeure le football, lui qui est sans doute passé à côté d’une plus grande carrière et qui n’a pas porté qu’à trois reprises le maillot de l’équipe de France. Après sa fin de contrat à Crystal Palace en juin dernier, le Français a signé en février dernier à Getafe, modeste club de la banlieue madrilène. « Comme beaucoup d’autres footballeurs, j’ai des intérêts au-delà du football mais ma priorité reste le terrain. J’aime le football, j’y joue depuis l’âge de 6 ans. C’est ma priorité, ma passion. Je n’avais jamais joué en Espagne et je voulais vivre une expérience dans ce pays. Getafe me paraissait avoir un projet très intéressant », soulignait-t-il dans la presse espagnole. Très secret, l’ancien Marseillais aspire donc à une fin de carrière de footballeur « tranquille » avant peut-être de révolutionner le monde de l’énergie. Et devenir ainsi le « Messi » du secteur, chose qu’il n’a pas été en mesure de faire sur le rectangle vert.
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