Engie, Vinci, Allianz séduits… avant la moitié du CAC 40
Une fois encore, la magie opère grâce notamment à un « business model » détonnant dans le monde des start-up. « Nous n’avons jamais voulu lever de fonds. Notre idée de départ était de vendre notre produit à nos clients et de faire grossir notre équipe (qui compte aujourd’hui une quinzaine de salariés) grâce à l’argent de ces ventes », déroule Marie Schneegans. L’engouement est immédiat. La jeune femme, épaulée par son « ange gardien » Myra Braganti, fine connaisseuse des arcanes des ressources humaines, se familiarise avec les codes du démarchage de clients potentiels. « Il fallait se rendre à La Défense, j’ignorais totalement ce qu’était le CAC 40. Je ne savais même pas que je devais laisser mon passeport à l’accueil lorsque je me rendais dans une tour », sourit la jeune femme qui rend un hommage appuyé à sa « marraine de cœur », Myra Braganti. « Pour cela, elle a également fait office de seconde maman et continue encore de jouer ce rôle au quotidien ».
Forte d’une capacité d’adaptation à nulle autre pareille, Marie Schneegans, épaulée par Myra et ses équipes, parvient à séduire ses premiers (gros) clients. Engie, Vinci et Allianz sont les premiers à succomber aux sirènes de Never Eat Alone, conquis notamment par sa simplicité de fonctionnement. Une fois l’application téléchargée, le collaborateur peut créer son profil où il y mentionne ses centres d’intérêt. Une fois le profil validé, les algorithmes « prennent le relais » et vous orientent vers des profils similaires au vôtre qui s’affichent dans le carrousel de l’appli. Disposant à la manière de Tinder d’un système de « matching », une bulle interactive apparaît ensuite avec trois propositions de créneaux. Des « instant-lunch » avec des meet-up thématiques sont également possibles.
Elior en support
Une prise en main simple et efficace qui a donc séduit – depuis septembre 2015, véritable acte de naissance de l’application – la moitié du CAC 40 (Orange, BNP Paribas, Danone…) mais également des universités, Dauphine et PSL (Paris Sciences et Lettres) en France, et de prestigieuses institutions étrangères comme le MIT ou Cornell outre-Atlantique. Des clients qui déboursent entre 1 000 et 10 000 euros par mois pour proposer l’application à leurs salariés avec des résultats tangibles dans la mesure où 40 à 90% des salariés l’utilisent, au point même de faire évoluer les mentalités, « pari initial » de Never Eat Alone. « Chez Vinci, par exemple, les collaborateurs n’avaient pas du tout l’habitude de déjeuner ensemble et nous sommes, en quelque sorte, parvenus à changer la culture d’entreprise. », se félicite, les yeux brillants, Marie Schneegans.
Pour continuer de « rêver plus grand », l’application bénéficie depuis décembre dernier de l’appui « d’une grande sœur », en la personne d’Elior, l’entreprise de restauration ayant injecté 1,3 million d’euros pour aider à faire grandir l’application. Entreprise avec laquelle Never Eat Alone avait déjà un partenariat commercial. « Dès que nous avons rencontré Philippe Salle (PDG du groupe), nous nous sommes dit que c’est là que nous devions aller », souligne la jeune fondatrice. A la manière d’AccorHotels avec Mama Shelter, le dispositif est « gagnant-gagnant », Elior offrant un « coup de jeune » à son image tandis que Never Eat Alone bénéficie de l’appui et du savoir-faire d’une structure d’envergure championne dans son domaine.
Havre de paix en plein Paris
Et aider ainsi la jeune pousse à « conquérir » les Etats-Unis… que Marie Schneegans a, d’une certaine manière, déjà « importée » en France, comme en atteste les locaux de « Never Eat Alone » nichés dans le 17e arrondissement de Paris… et qui abrite également les appartements de la jeune femme. Un havre de paix de 450 m2 et d’émulation similaire aux incubateurs californiens. « Nous sommes épanouis dans cet endroit où nous pouvons faire des diners le soir et les collaborateurs peuvent même rester dormir », développe la jeune femme. Une salle de gym au sous-sol est même en construction. Une atmosphère de travail empreinte de sérénité, les salariés – et les invités – déambulant dans l’espace munis de chaussons. La révolution en marchant.
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