La jeune femme de 23 ans, fondatrice de l’application « Never Eat Alone » qui permet d’organiser des déjeuners entre collègues, a littéralement révolutionné la manière d’aborder la vie au bureau en y ajoutant un soupçon nécessaire de bonheur et de bien-être.
Révolution : nom féminin. Changement brusque, d’ordre économique, moral, culturel, qui se produit dans une société. « Armée » de son sourire angélique et de son fameux chapeau lui conférant une allure majestueuse – les deux ne la quittant pour ainsi dire jamais – , la jeune Marie Schneegans, âgée de 23 ans, s’évertue depuis maintenant plus d’un an, avec succès, à mettre en pratique ce postulat dans le monde souvent codifié et sclérosé des grandes entreprises. Objectif affiché de l’application baptisée « Never Eat Alone » : tisser des liens entre différents collaborateurs d’une même société pour que chacun s’enrichisse de ces déjeuners. Une idée simple de prime abord mais qui, comme chaque coup de maître, est le fruit d’une expérience personnelle.
« Alors que j’étais en seconde année de Licence en ingénierie financière à Dauphine, j’ai rejoint, en stage, un grand groupe bancaire en Suisse, en l’occurrence UBS », se rappelle la jeune femme. Une expérience qui va s’avérer humainement très éprouvante, tant le naturel jovial et sociable de celle qui n’est encore qu’une stagiaire parmi d’autres dans une banque suisse est soumis à rude épreuve. « J’étais très malheureuse. Entre le deuxième et le troisième étage personne ne se parlait. De plus, je ne voyais pas vraiment de sens à ce que je faisais », évoque Marie Schneegans. Une situation, comme évoqué en préambule, aux antipodes du caractère de la jeune femme. « Une personnalité exubérante au 18e degré » abonde Paul Dupuy, cofondateur de Never Eat Alone.
Décollage immédiat
Un rythme quotidien d’autant plus harassant que le week-end, la jeune femme baigne dans une toute autre atmosphère. « J’ai créé un espace éphémère de 500m2, dans le 10e arrondissement de Paris, baptisé « Freespace » et au sein duquel se cotoyaient des designers, des financiers ou encore des scientifiques qui menaient divers projets ensemble ». Une « oxygénation » salvatrice pour la jeune femme qui lui donne davantage l’envie de bousculer les codes inhérents à son activité hebdomadaire. Galvanisée par cette énergie positive, Marie Schneegans décide de toquer aux portes des différents bureaux d’UBS. « Salut c’est Marie, on peut déjeuner ensemble ? Je pense que l’envie était partagée par beaucoup de mes collègues qui étaient peut-être un peu trop timides pour faire le premier pas », narre-t-elle. Ses voisins de bureau se prennent rapidement au jeu et la jeune fille déjeunera même avec le PDG d’UBS en personne ! La fusée « Never Eat Alone » est sur rampe de lancement.
L’idée sortie de terre, il convenait de la matérialiser. Ce sera chose faite lors d’un « hackathon » débuté à Berlin où la future application séduit le jury de la finale organisée à Vienne après un mini-tour d’Europe (passage dans six capitales du Vieux-Continent). Ce qui permettra à la jeune fille de déployer ses ailles vers d’autres contrées plus favorables, à savoir San Francisco où elle peaufinera et cisèlera l’application. Avant de revenir sur « ses terres » pour faire de nouveaux adeptes, au-delà de son propre cercle.
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