Mambo : une carrière vibrante à la croisée des mondes artistiques

Flavien Demarigny, aka Mambo, est un artiste contemporain à l’identité et au parcours uniques. Né au Chili d’une mère hongroise et d’un père français, Mambo a grandi en Amérique latine avant de vivre à Paris, Los Angeles, et de s’établir en Provence. Ce bagage culturel varié a façonné un artiste dont l’œuvre transcende les frontières entre les genres artistiques, mariant avec audace art moderne, minimalisme et graffiti.

Les débuts d’une vocation : entre cultures et influences.

La carrière de Mambo débute en 1985, alors qu’il n’a que 15 ans. Plongé dans les cultures New Wave, Punk, Pop, et surtout Jazz, il est rapidement fasciné par l’esthétique de ces mouvements. Inspiré par les pochettes d’albums et les vidéos d’artistes comme Grace Jones et Kid Creole, il choisit le pseudonyme « Mambo », un nom afro-latin imprégné de mysticisme. Son premier contact avec le graffiti se fait grâce à un ami surnommé Scribe, qui lui met une bombe de peinture dans les mains. Ce moment marque le début d’une aventure artistique qui s’étendra sur des décennies.

Mambo s’intègre rapidement à la scène graffiti parisienne, rejoignant la Force Alphabétick et créant des fresques dans toute la capitale française. Sa carrière prend son essor au début des années 90, période marquée par la création de fresques emblématiques, dont la mythique « Say Mars, c’est Yeah » en 1991 à Marseille.

Évolution artistique et reconnaissance internationale

Les années 90 voient Mambo diversifier ses activités. Il devient l’assistant de Sol LeWitt, un des pionniers du minimalisme, et rejoint le collectif 9ème Concept, où il continue d’affiner son style à travers diverses expositions. Sa première exposition solo en 1999 à Chicago marque le début d’une reconnaissance internationale, avec des expositions à Paris, Tokyo, Los Angeles, et au-delà. Mambo développe alors une signature artistique unique, combinant les influences de ses débuts avec un style de plus en plus personnel et abstrait.

Durant cette période, Mambo collabore avec de nombreuses figures emblématiques dans divers domaines, allant de la mode à la musique. Parmi ses collaborations notables, on compte des projets avec Agnès B, Moynat (LVMH), Prada, Vans, Snoop Dogg, et même le Musée du Louvre. Il devient également le créateur visuel de l’émission Groland sur Canal+, un rôle qu’il tiendra pendant 10 ans.

Mambo, l’artiste accompli : la période Brainology et au-delà

En 2007, Mambo atteint une nouvelle étape dans sa carrière avec l’exposition « Peinture Fraîche » au Centre Pompidou, réalisée avec le 9ème Concept. Cette expérience le propulse dans une nouvelle direction créative, marquée par la naissance de ses séries « Brainology », « Mindscapes » et « Strokes ».

La série « Brainology » est particulièrement significative. Mambo y explore le cerveau humain à travers des compositions mêlant intuitivité et structure, créant une véritable cartographie émotionnelle. Ces œuvres, initialement figuratives, évoluent au fil des ans vers des compositions plus abstraites et colorées, empreintes de références à l’art brut et moderne.

Avec « Mindscapes », Mambo plonge dans l’abstraction minimaliste, recréant des paysages oniriques inspirés par des souvenirs d’enfance et des lieux marquants. Enfin, « Strokes », une série débutée en 2015, se concentre sur la répétition d’un simple geste, créant des œuvres géométriques qui interrogent notre rapport à l’accumulation et à l’interdépendance.

Aujourd’hui, Mambo est un artiste accompli, reconnu pour sa capacité à fusionner des styles variés tout en restant fidèle à une quête d’équilibre visuel et émotionnel. Installé en Provence avec sa femme, il continue de produire des œuvres vibrantes et d’ouvrir son espace créatif, la Villa Bam Bam, à d’autres artistes. Sa carrière, riche et éclectique, témoigne d’une volonté constante d’explorer et de repousser les limites de l’art contemporain. Mambo ne cesse de se réinventer, et son influence continue de s’étendre bien au-delà des murs qu’il a commencé à peindre dans les années 80.

Cet article célèbre une carrière marquée par l’innovation et la diversité, faisant de Mambo une figure incontournable de l’art contemporain sur la scène internationale.

Article co-écrit avec Julie Daffourd