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Luckyloc : Rouler En Voiture De Location Pour Un Euro

D’un côté les agences de locations de voitures ont besoin de rapatrier leurs véhicules, d’un autre, les particuliers veulent effectuer des trajets à bas coût, mais avec le même confort et la même assistance qu’ils trouveraient en agence de location. Luckyloc propose donc aux particuliers d’effectuer ces trajets, pour un euro.

C’est une idée toute simple. Encore fallait-il y penser. Les loueurs de voitures, les Avis, Europcar et autres Ada, ont régulièrement besoin de rapatrier des véhicules d’une ville à une autre. De leur côté, les conducteurs ont besoin ou envie d’effectuer des trajets entre un point A et un point B. L’équation est simple : proposer aux loueurs de se faire rapatrier un véhicule par un particulier qui, grâce à la plate-forme Luckyloc, ne paie qu’un euro. Cette idée, Claire Cano, la cofondatrice de Luckyloc, l’a eu à l’autre bout du monde, alors qu’elle était encore étudiante à HEC. « J’ai eu la chance d’étudier plusieurs mois en Nouvelle Zélande. Là-bas, il est courant de pouvoir louer pour un dollar un véhicule à rapatrier. » Séduite par cette manière peu coûteuse de se déplacer, Claire Cano décide de créer ce même service, en France. Dès la fin de ses études en 2012, elle s’associe avec Idriss Hassim, rencontré sur les bancs de HEC, pour lancer Luckyloc.

Imaginez : Marcel habite à Paris et souhaite passer le week-end à Nantes pour visiter la région. Il récupère le vendredi soir à Paris, chez un loueur « classique », une voiture qu’il laissera le dimanche soir… à Nantes. Pour éviter les bouchons en Île-de-France, il préfère rentrer chez lui en train. Le problème, pour le loueur, c’est que des Marcel, il y en a beaucoup, et partout en France. « Nous nous nourrissons des particuliers qui laissent les voitures à un endroit », explique Claire Cano. Les loueurs partenaires, confrontés à un surplus de véhicules dans une ville, et une pénurie dans une autre, font appel à Luckyloc. « Ils peuvent par exemple me dire : j’ai cinquante voitures à Toulouse qu’il faut ramener à Paris dans la semaine. »

Covoiturage

Le particulier se chargera de faire le trajet, pour un euro. A sa charge, l’essence et le péage s’il prend l’autoroute. Et pour faire encore moins cher et collaboratif l’entreprise fondée par Claire Cano a un accord avec Blablacar, pour inciter au covoiturage. Un coût réduit pour une marge de manœuvre réduite : le véhicule ne peut être conservé que 24 ou 48 heures et doit forcément aller d’un point A à un point B. Chaque mois, 2 500 véhicules sont ainsi déplacés par Luckyloc.   

Première question qui vient à l’esprit et qui a été réglée par Claire Cano et Idriss Hassim, l’assurance. Une assurance tous risques, avec Allianz, est intégrée au contrat de location. Allianz est d’ailleurs entré au capital de l’entreprise qui a levée 2,7 millions depuis sa création.

« Nous avons découvert que les loueurs n’étaient pas les seuls à avoir besoin de rapatriement », explique Claire Cano. Les concessionnaires, eux aussi, doivent transvaser des véhicules d’un point à un autre. « Quand on livre une voiture à un professionnel ou à un particulier, le convoyeur doit pouvoir présenter les fonctionnalités et les particularités de la voiture », indique Claire Cano. Dans ce cas, impossible de faire intervenir un particulier. Les deux jeunes entrepreneurs ont donc inventé Expédicar, une solution qui permet de déplacer un véhicule par un convoyeur missionné. La personne ou l’entreprise qui souhaite faire transporter sa voiture, que ce soit par un particulier ou par un convoyeur, est facturée une centaine d’euros, une somme sur laquelle est ponctionnée une commission par Luckyloc. Un modèle économique qui semble fonctionner puisque l’entreprise vise 4 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année et est passée de 2 à 25 employés en quelques années.

Ecologie

Même système si un particulier souhaite que son véhicule soit déplacé, mais ne veut pas qu’il roule. « Il y a de nombreux camions qui circulent à vide », a constaté Claire Cano. Pour remédier au problème, Expedicar a noué un partenariat avec une vingtaine de transporteurs qui remplissent leurs camions vides de voiture de particuliers ou de concessionnaires à déplacer. Ou comment rentabiliser chaque trajet, aussi sur le plan de l’écologie.  

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