S’il n’y a pas vraiment de recette au succès, il existe quelques ingrédients. Le journaliste Adrien Tsagliotis est allé à la rencontre des entrepreneurs du numérique durant cinq ans. Dans « Start-up attitude » (éditions Dunod, 2017) il dévoile leurs secrets de réussite.
« S’il y avait un recette pour le succès, je vous la donnerais bien volontiers », indique Xavier Niel, entrepreneur (à succès), dans la préface de « Start-up attitude, adopter l’esprit start-up pour faire du business autrement » (éditions Dunod, 2017). Dans ce court ouvrage dynamique, le journaliste Adrien Tsagliotis, s’il ne propose pas de recette, dévoile quelques secrets de réussite des entrepreneurs de la tech et du numérique.
Adrien Tsagliotis sait de quoi il parle. En 2011, il lance et « plante » sa start-up. Il vit alors n enchaînement désormais classique : un problème, une solution, une idée, un embryon d’équipe, un pivot, une désillusion et un échec. L’échec, un terme encore tabou en France et qui a tendance à être valorisé aux Etats-Unis où Mark Zuckerberg, heureux papa de Facebook, assène à qui veut l’entendre que « le plus gros risque est de n’en prendre aucun ».
Le potentiel
Tout au long d’un ouvrage documenté, l’auteur égraine de croustillantes anecdotes d’entrepreneurs qu’il a pour nombre d’entre eux interviewé pour le Journal Du Net (JDN), site pour lequel il écrit encore. Histoire peu connue, celle des fondateurs d’Airbnb, à l’époque AirBedAndBreakfast, qui séduisent Paul Graham, fondateur de Y Combinator, avec leur expérience de vente de boîtes de céréales à l’effigie des candidats Obama et McCain. Une idée un peu dingue grâce à laquelle ils ont récolté 30 000 dollars. Il les présente à Fred Wilson, capital risqueur qui refuse alors de financer un site ne proposant que des locations de matelas chez les particuliers. Le VC reconnaît aujourd’hui être passé à côté d’Airbnb : « nous nous sommes trop concentrés sur ce qu’ils faisaient à l’époque, et pas assez sur ce qu’ils pouvaient faire. »
Dans la start-up attitude, avoir du potentiel est probablement plus important que de présenter un curriculum vitae étoffé, comme le prouve la réussite de Mark Zuckerberg qui a lancé Facebook à seulement 19 ans (il était tout de même étudiant à la prestigieuse université de Harvard, dont il a finalement été diplômé cette année).
Le hack
Revenons à l’échec et à Airbnb : la jeune pousse a essuyé cinq refus et deux absences de réponses à une première tentative de levée de fonds, raconte Adrien Tsagliotis. Conclusion : l’échec n’est ni une fatalité, ni définitif. Facile à dire pour des entrepreneurs qui ont depuis trouvé investisseurs et clients. Alors pour ne pas se décourager, l’auteur propose aux apprentis entrepreneurs de « tenir la barre ». À savoir être les « gardiens de leur vision ». Ne pas flancher, malgré la tempête, pour garder ses « talents ». L’équipe, est une donnée importante. Et selon Eric Schmidt, président exécutif d’Alphabet (maison-mère de Google), l’important est d’embaucher des « learning animals », des personnes ayant « la volonté de s’améliorer perpétuellement » et une curiosité et une envie d’apprendre insatiable, rapporte l’auteur.
Dans l’écosystème, il est souvent dit que l’important n’est pas l’idée, mais son exécution. Adrien Tsagliotis propose à ses lecteurs de « développer l’esprit hacking », ce « bidouillage » « visant à détourner un objet de sa fonction première ». Cet aspect est important car les start-up doivent souvent composer à leur lancement avec plusieurs battons dans leurs roues : manque de moyens, idée et équipe bancales… Il est donc indispensable pour la future entreprise de dépasser ces obstacles pour en faire des forces. « L’ingéniosité » est un maître-mot dans ce milieu. Et le « pivot » (réorientation du produit et/ou changement totale stratégie) est devenu le lot presque commun de toute jeune pousse qui se respecte.
Dans cet ouvrage aéré, le lecteur/futur entrepreneur à succès peut venir piocher les conseils comme autant de petites astuces à garder dans un coin de la tête au moment de se lancer. Et s’il n’a pas de recette toute faite à proposer, Xavier Niel parsème sa préface de précieux conseils : « saisir les opportunités », « entourez-vous de gens exceptionnels et loyaux », enfin, parmi les « forces de l’entrepreneur », il n’y a pas seulement « sa détermination et son ambition, sa force de travail ou sa capacité d’exécution, mais aussi son ouverture d’esprit et son humilité. » Deux derniers points trop souvent oubliés.
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