L’entreprise Lion, une extension de The Family, propose des formations aux salariés d’entreprises dites « classiques » et à tous ceux qui souhaitent rejoindre une start-up. Huit samedis, des entrepreneurs viennent partager leur expérience, donner des cours théoriques et proposer des cas pratiques à des élèves qui pourraient rapidement devenir leurs futurs employés. Les formations sont gratuites, mais très sélectives. À partir de la rentrée, une nouvelle formation payante s’ouvre pour permettre aux grands groupes de comprendre la start-up attitude.
« Le principal problème des start-up, c’est le recrutement. » La sentence tombe comme un couperet, sous la verrière d’un bel immeuble parisien. Alors pour bien recruter, il faut former. Mais pas former comme on l’entend par des cours, des examens et des diplômes. Chez Lion, il s’agit de former rapidement, pratiquement, pragmatiquement, « pour être opérationnel au jour 1, pas comme dans les grands groupes », indique sans détour Annabelle Bignon. Installée dans un décor récup-coloré qui ressemble comme deux gouttes d’eau aux locaux de The Family, rue du Petit Musc, la jeune femme présente l’excroissance de la maison-mère qu’elle gère depuis peu. Lancé il y a un an, Lion a pour objectif de former toutes personnes motivées et ayant envie de rejoindre une start-up. « Attention, nous ne sélectionnons pas des personnes qui veulent monter leur boîte, mais bien celles qui souhaitent en intégrer une. »
Embaucher les futurs employés
Tout est parti de ce constat : « les meilleurs vont chez les GAFA puis créent leur entreprise ou vont dans de plus petites structures et apportent un mindset, une méthodologie, des outils. » Un schéma qui ne se produit encore que trop rarement en France. The Family a donc décidé de mettre sur scène les entrepreneurs afin qu’ils transmettent leur expérience, leur savoir-faire.
Huit samedis, entrepreneurs et employés de start-up viennent donner des cours (un tronc commun et trois spécialités) tels que « la force du non », par Guillaume Fourdinier d’Agricool, « se distinguer dans la jungle des start-up », par Oussama Ammar de The Family, « apprendre à négocier », par Damien Morin de Save, ou encore « une expérience clients hors-normes », par Vincent Degove de Trainline.fr. Surtout, les « profs » présentent un cas pratique, souvent un problème rencontré par la start-up, à leurs étudiants. Du gagnant-gagnant : l’entreprise peut espérer résoudre son problème, l’élève peut espérer être recruté à l’issu de la formation. Car c’est aussi l’objectif de Lion, permettre aux entreprises de former et embaucher leurs futurs employés.
« Raconte-nous ton meilleur hack »
Pour postuler à la prochaine session de formation qui aura lieu en octobre, l’internaute peut postuler en ligne jusqu’au 2 septembre en remplissant un (long) questionnaire décalé : « que dirait ton meilleur ami à propos de toi ? » « Si tu devais acquérir immédiatement un talent que tu n’as pas quel serait-il ? » « Raconte-nous ton meilleur hack »… Comment voir si le candidat est fait pour le milieu à la lecture de ces quelques réponses, mystère, d’autant que l’ancienne élève d’HEC l’avoue, « certains postulent plusieurs fois et essaient de trouver les réponses qui conviennent. »
« La formation est gratuite, mais c’est hyper sélectif », souligne Annabelle Bignon. Pour 100 élèves par session, plus de 1000 candidatures sont reçues. Jusqu’à présent, 650 élèves ont été formés. Les postulants travaillent en grand groupe ou déjà en start-up, sont freelance ou chômeurs. « Il y a des personnes hyper diplômées avec un super boulot, mais qui savent que le monde des start-up est très différent. » Si aucun pré-requis n’est demandé, certaines caractéristiques attirent l’œil des Lions : avoir envie d’apprendre, être attiré par l’écosystème, être curieux… Rien de bien différent de ce qui est demandé dans tout secteur à un nouvel aspirant : s’intéresser.
Les grands groupes à la rencontre des start-up
Nouveauté à la rentrée, « Lion executive », un programme porté par Annabelle Bignon, dont l’objectif est de permettre aux grands groupes de découvrir les start-up. Là, plus rien n’est gratuit. La formation coûte 3900 euros par participant pour quatre jours espacés d’une semaine chacun. L’idée est d’insuffler l’esprit start-up dans les grands groupes avec une formation « people » pour le service RH, une session « execution » pour sortir un projet en quatre jours, une autre intitulée « growth », une sur la finance… « Nous ne voulons pas transformer les grands groupes en start-up », souligne Annabelle Bignon, « mais l’idée est d’établir le dialogue ». Une stratégie « d’open innovation » qui intrigue de plus en plus de grandes entreprises.
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