Le club d’entrepreneurs French Founders accueille le fonds Cap Horn Invest à son capital et lève 1,5 million de dollars. Avec, comme utopie directrice, un nouveau type de réseau professionnel.
Breton et provençal, golfeur et entrepreneur, Benoît Buridant s’est installé outre-Atlantique à moins de 25 ans. Six ans plus tard, le voici à la tête d’un club qui compte de par le monde plus de deux mille entrepreneurs et dirigeants français, francophones ou francophiles. Ses 25 employés, répartis entre New-York, San Francisco, Shanghai, Singapour, Londres et Paris, organisent quelque 250 événements par an et génèrent un chiffre d’affaires de plus de 2 millions d’euros.
Une belle réussite pour une idée lancée il y a moins de trois ans avec l’aide de deux business angels, Eric Draghi (ex-Netcentrex) et Philippe Finkelstein (Altavia). Mais ses ambitions vont bien plus loin.
« A partir d’un certain niveau, les professionnels n’ont plus le temps d’organiser leur réseau » observe le jeune entrepreneur : bientôt, la technologie leur offrira la solution, pense-t-il qu’il partage avec son associé Vincent Deruelle, qui dirige notamment le développement de l’algorithme au cœur du club. En intégrant l’appariement par affinités (le «matching» à la Meetic) et analyse fine des données, le logiciel de French Founders suggère déjà, par exemple, les contacts à prendre lors d’un déplacement. Demain, il permettra, dans l’esprit de ses concepteurs, de trouver à tout moment le bon contact en fonction de la problématique à résoudre, l’affaire à développer.
Une trentaine des membres du club en sont suffisamment convaincus pour apporter environ les deux tiers de la première levée de fonds. Cap Horn Invest, pionnier des fonds d’entrepreneurs français, la complète à 1,5 million de dollars (1,4M€) : « Le club et le logiciel offrent un remarquable levier d’accélération aux entreprises dans lesquelles nous avons investi et aux entrepreneurs qui misent sur nous », admet Damien Bourel, fondateur de l’investisseur et pionnier de cette nouvelle forme de véhicule financier. Mais sa thèse d’investissement se trouve ailleurs : « Par ce nouveau maillage international d’entrepreneurs et dirigeants, French Founders pourrait réinventer aussi bien les médias professionnels que les réseaux sociaux », analyse-t-il.
Face au grand mot de réseau social, Benoît Buridant se veut prudent. L’argent levé servira à accélérer le développement international du réseau aussi bien que l’algorithme ; sans doute French Founders s’ouvrira-t-il aussi à d’autres communautés culturelles. Linkedin, Facebook for work ? N’exagérons pas.
Sans doute, mais d’autres ont déjà navigué dans ces eaux, et parfois sombrés. Voici plus de dix ans, le premier réseau social français a pris son essor au sein d’un club d’entrepreneurs. Viaduc, devenu ensuite Viadeo, a été créé par l’équipe du club Agregator, qui réunissait les souscripteurs d’un fonds de mutualisation du capital, ancêtre lui-même des fonds d’entrepreneurs. En juin 2006, le réseau social se séparait du club et, toutes voiles dehors, réunissait 2,5 millions d’euros auprès d’Idinvest Partners et Ventech.
On connaît la suite de l’histoire : après avoir bourlingué pendant dix ans, Viadeo s’est échoué au tribunal de commerce, où il a été repris par Le Figaro. Mais l’évolution de la technologie peut rendre plus aisées des aventures naguère périlleuses. Sans être à la portée de tout le monde, le cap Horn n’est plus ce qu’il était. Bon vent, Messieurs.
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