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L’été des Licornes | Frédéric Mazzella (Blablacar): « aujourd’hui je m’inspire beaucoup d’entrepreneurs plus jeunes »

➡ LICORNES | En moins de 10 ans, la France s’est constitué un véritable écosystème de recherche et d’innovation dans de nombreux domaines. Des milliers de jeunes pousses ont vu le jour, et le pays s’est hissé au rang de « start-up nation ». Dans l’Hexagone, nos 26 licornes sont devenues une véritable fierté nationale. Forbes a décidé de faire connaissance avec les fondateurs de ces entreprises valorisées à plus d’un milliard. Qu’est-ce qui a donné aux fondateurs l’envie d’entreprendre, quels sont leurs rêves et leurs passions ?? Frederic Mazella,  fondateur de Blablacar a accepté de répondre à nos questions.


C’est en Californie que Frédéric Mazzella découvre l’univers de l’entrepreneuriat. Quelques années plus tard lui vient l’idée de créer une plateforme de covoiturage, pour optimiser l’utilisation des voitures en mettant en relation des conducteurs solitaires et des passagers souhaitant voyager à moindre coût. Avec Nicolas Brusson et Francis Nappez, il fonde alors BlaBlaCar. Dès lors, la machine est lancée : BlaBlaCar devient rapidement la première communauté mondiale de covoiturage longue-distance. En 15 ans, l’entreprise s’est implantée dans 22 pays et comptabilise plus de 100 millions d’utilisateurs. Passionné par les solutions à fort impact social, Frédéric Mazzella est également co-président de France Digitale, qui représente plus de 1 800 entrepreneurs et investisseurs du numérique français.

 
 
Pourquoi as-tu décidé de devenir entrepreneur ?
 
FM: Parce que j’étais très attiré par la création et le déploiement de quelque chose de nouveau ! Mes études m’orientaient plutôt vers une carrière scientifique [NDLR : Normale sup en Physique, puis Stanford en informatique] mais je suis tombé dans le chaudron à start-up en travaillant trois ans en Silicon Valley. Quelques années plus tard, j’ai eu l’idée de BlaBlaCar lorsque je me rendais en Vendée pour les fêtes de fin d’année. Je n’avais pas pu réserver un billet de train car tout était complet, et j’avais fait du « covoiturage » avec ma sœur. Sur le trajet, je me suis rendu compte que si tous les trains étaient complets, l’immense majorité des voitures étaient vides ! J’ai vu une grande opportunité, celle de créer une centrale de réservation en ligne des sièges vides dans les voitures, et c’est comme cela que BlaBlaCar est né.
 
Quels sont tes rêves d’entrepreneur ?

FM: Rendre service à un maximum de personnes, voire si possible à la société dans son ensemble. La mission de BlaBlaCar est d’apporter « la liberté, l’équité et l’esprit de partage dans le monde du voyage ». Je suis très attiré par les produits ou services « impact by design », c’est-à-dire ceux dont le but principal est d’avoir un impact positif sur la société, qu’il soit environnemental ou sociétal. Par le principe même du covoiturage qui est un partage de ressources et d’énergie, BlaBlaCar permet l’économie d’1,6 million de tonnes de CO2 par an. Depuis, de nombreuses autres start-up françaises et européennes ont rendu l’impact possible à grande échelle : BackMarket, TooGoodtoGo, Phenix, Doctolib, etc. Mon rêve est que notre écosystème tech européen devienne leader mondial de l’impact by design. C’est la mission que je poursuis dans mon rôle de co-Président entrepreneur de France Digitale pour permettre à nos start-up, face aux grands défis de notre temps, de se positionner du côté des solutions.

Quel est le chef d’entreprise qui t’a inspiré ?

FM: Beaucoup d’entrepreneurs m’ont inspiré, mais je n’ai pas vraiment « d’idole ». J’ai plutôt tendance à picorer les bons exemples et les bonnes idées d’une multitude de sources, pour me construire moi-même. Aujourd’hui d’ailleurs, je m’inspire beaucoup d’entrepreneurs plus jeunes, qui savent placer leur énergie sur les challenges colossaux de notre société moderne, surtout en matière environnementale. Aussi, si vous lisez Mission BlaBlaCar, vous verrez que la personnalité que je cite le plus n’est pas un entrepreneur mais… Albert Einstein ! Encore un autre pont bien marqué entre la science et l’entrepreneuriat…
 
 Et quand tu ne t’occupes pas de développer ton (tes) entreprise(s), quelles passions t’animent ?
 
FM: Je suis passionné de musique. J’en écoute beaucoup, et je compose et je joue aussi (piano, violon…). A 18 ans, j’étais au conservatoire de Paris, je pensais même devenir un jour musicien professionnel ! C’est finalement ma passion pour les mathématiques qui l’a emporté dans mes choix scolaires, mais j’ai toujours conservé cette fibre musicale. Il y a beaucoup de similarités entre la musique et l’entrepreneuriat : ces deux disciplines demandent créativité et rigueur, se construisent par l’expérimentation et procurent une sensation de liberté immense. Alan Watts disait d’ailleurs que « la vie est comme la musique », elle n’a pas de but, elle ne va nulle part, elle est simplement faite pour que l’on en profite. En entrepreneuriat, c’est la même chose, il n’y a pas que l’atteinte de l’objectif, l’accord final, qui compte : c’est le parcours et ses nombreux enseignements qu’il faut apprendre à savourer !
 
 

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