Les start-up françaises ne déposent pas assez de brevets et sont, par conséquent, en retard par rapport à la Silicon Valley, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, ce qui pourrait courir à leur perte, selon une étude de France Brevets.
Entrepreneurs, misez tout sur les brevets, c’est un fonds public spécialisé dans la propriété intellectuelle, créé en 2011 et doté de 100 millions d’euros, qui le conseille. Dans son étude rendue publique le 19 avril, France Brevets estime que les start-up dotées d’un portefeuille de brevets ont trois fois plus de chances de réussir que les autres sur les dix prochaines années, surtout dans les secteurs des logiciels et des biotechs. L’échantillon analysé avec l’aide de l’école des Mines est composé de plus de 800 start-up/PME « dans lesquelles neuf fonds de VC parmi les plus actifs en France ont investis entre 2007 et 2012 ».
La France en retard
Alors que la moyenne mondiale est de 20%, seules 15% des start-up françaises détiennent au moins un brevet durant leur phase d’amorçage, contre 22 % aux États-Unis et en Chine et 23 % en Allemagne. « Après des années d’existence, les start-up dotées de portefeuilles de brevets de qualité ont une valeur potentielle de rachat bien plus grande », explique Didier Patry, directeur général de France Brevets. Le principal frein ? Le prix et la durée de la procédure, à partir de 5000€ pour les inventions les plus simples à plus de 50 000€ pour les plus complexes, pour obtenir un brevet au bout de quatre ans en moyenne. Alors que ce coût peut porter préjudice à certaines jeunes structures, c’est le plus tôt possible qu’il faut s’en préoccuper.
Les raisons de ce retard ? Les brevets ne font pas partie des priorités des créateurs d’entreprises qui les considèrent plutôt comme une charge. Trop préoccupés par le marketing et le recrutement des talents, ils repoussent le sujet à plus tard. De leur côté, les investisseurs se gardent bien de les contredire, attendant leur retour sur investissement. Enfin, la France cultive la libre circulation des idées selon le directeur général : « C’est culturel. Déjà, au siècle des Lumières, la France voulait rayonner et élever le monde intellectuellement. Aujourd’hui, il y a aussi cette jeune génération qui a l’habitude de tout trouver gratuitement en ligne. Le brevet ne va pas dans ce sens de la liberté ».
Après l’amorçage
En fait, les start-up françaises se rattrapent après la phase d’amorçage, durant laquelle 52% des start-up déposent des brevets, un tout petit peu plus que la moyenne mondiale (46%). « Au bout de quelques années, les entrepreneurs réalisent, en se confrontant à l’écosystème, qu’il est temps de protéger leur technologie, conclut Yann Dietrich, mais cette situation n’est pas optimum, notre message est qu’il faut que cela se fasse plus tôt. Le meilleur moyen de monnayer une technologie est de la breveter ».
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