KAZoART, Artmajeur, Artistics, Artsper… Les galeries d’art en ligne se multiplient comme des petits pains ces dernières années. Si certaines proposent de vendre en ligne ce que proposent les galeries d’art, la plupart de ces nouveaux acteurs diffusent des artistes et fonctionnent comme une galerie classique, mais sans lieu physique. Exemple avec KAZoART.
Mathilde Le Roy est de passage à Paris. Depuis près de deux ans, elle a transféré sa galerie de la capitale à Bordeaux. C’est l’avantage du numérique, il facilite ce type de transfert. Car la galerie de cette toute jeune quadra est 100% en ligne. Peinture, sculpture, photographie, dessin. Depuis 2015, KAZoART s’est positionné sur le marché de la vente d’art en ligne d’œuvres uniques et certifiées. Trois ans après sa création, la structure réalise sept à dix transactions par jour.
Pour les primo acheteurs, les galeries d’art peuvent être intimidantes, comme l’a constaté Mathilde Le Roy. « Ma famille cultive une passion pour l’art. Mon grand-père notamment aimait dénicher de nouveaux artistes. » Mais quand elle veut acquérir sa première œuvre, la jeune femme ne sait où chercher. Formée à l’ESSEC, et après quelques années chez TF1, elle est embauchée coup sur coup pour créer ex nihilo les entités mécénat de plusieurs structures. « Partir d’une page blanche m’a tellement plu que j’ai rapidement eu envie de monter mon entreprise. » C’est après un voyage en famille en Australie, qu’elle se dit que tout est possible. Le Casoar, l’oiseau le plus grand du monde rencontré en Australie, devient KAZoART, la galerie d’art en ligne.
Le concept est double : séduire de nouveaux acheteurs, et permettre l’émergence de nouveaux artistes. « Ou aider ceux qui souhaitent reprendre la main sur leur diffusion », complète l’entrepreneure. Car comme dans une galerie « classique », une commission est prise sur les ventes, mais moindre, entre 30 et 35%. KAZoART propose également un accompagnement des artistes sur leur communication.
Un comité – composé de galeriste, artiste et professeur d’art – sélectionne les artistes sur plusieurs critères : la formation, le parcours d’expositions, les prix remportés… « Ce ne sont pas des critères absolus, mais ils bonifient le profil », souligne Mathilde Le Roy qui souhaite aussi donner leur chance à des débutants dans la vente. « Et puis, nous cherchons un équilibre sur le site, nous faisons attention à ce qui plaît aux acheteurs comme le street art et la culture. » Autre point à prendre en compte, Internet. « Il y a des types d’art qui passent mieux à l’écran. »
CSP+
En peu de temps, KAZoART a vu les pratiques évoluer avec une vente moyenne autour de 1 000 euros aujourd’hui contre 350 au lancement. CSP+ et urbains, les acheteurs aiment dénicher et avoir le choix parmi toutes les œuvres enregistrées sur le site, environ 20 000.
Côté pratique, une fois sélectionné, l’artiste prend ses œuvre en photo, s’entretien avec l’équipe qui rédige sa biographie et la présentation de ses œuvres. S’il réalise une vente, un cahier des charges précis sur l’emballage lui est transmis et KAZoART, accompagné de transporteurs partenaires effectue gratuitement la livraison.
Avec une levée de 850 000 euros auprès de business angels et d’Hemera, KAZoART, qui se voit comme un incubateur d’artistes, compte s’ouvrir au marché de l’art étranger ainsi qu’aux entreprises qui bénéficient d’avantages fiscaux à l’achat d’art. Deux chantiers qui pourraient bien propulser cette entreprise qui multiplie chaque année par trois sa croissance.
Article publié dans le 5ème numéro de Forbes France, décembre 2018
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