Coupe, soin, couleur… Tout à 50%. La jeune pousse LeCiseau bouscule le monde de la coiffure avec un concept tout simple. Côté coiffeur, il s’agit de remplir les salons aux heures creuses, et donc, d’augmenter le chiffre d’affaires ; côté client, l’idée est d’aller plus souvent chez le coiffeur ou de se faire plaisir en ajoutant des prestations, car tout est à 50%. Lancée il y a un an, la start-up est déjà présente dans six villes avec 300 salons de coiffure partenaires, et compte bien monter en puissance en 2018.
-50% en dernière minute. C’est la promesse. Coupe, balayage, soin, lissage… Toutes les prestations sont à moitié prix. LeCiseau ne coupe pas les cheveux en quatre : « Nous ne sommes pas Uber », indiquent les fondateurs. Car LeCiseau réussi un double pari : permettre aux coiffeurs de gagner plus, et permettre aux clients de dépenser moins, ou comment « disrupter » le marché de la coiffure sans précariser ou désavantager la profession. Au contraire, l’idée est d’enrichir les coiffeurs.
Tout commence en 2014. Naël Hamameh souhaite vendre son agence de communication numérique. Jean de la Porte, après l’ESCP, travaille pour un fonds d’investissement. Côté vendeur, côté acheteur, drôle de commencement d’histoire entrepreneuriale. Pourtant, début 2016, les deux jeunes hommes se retrouvent avec la même envie : monter ensemble leur entreprise. Par l’intermédiaire d’un banquier d’affaires, ils rencontrent Jean-Claude Aubry, un coiffeur de 73 ans. « Un coup de foudre professionnel », raconte Naël Hamameh. Et leur premier partenaire.
Taux de remplissage 60%
Jean-Claude Aubry est à la tête du groupe éponyme qui comptabilise 150 salons de coiffure, avec des loyers et des salaires à régler. Problème, le taux de remplissage d’un salon est de 60%* environ. Si sur les 40% restant une part peut être employée pour le nettoyage et la formation par exemple, le reste est considéré comme du « temps improductif ».
Deuxième problème, la fréquentation baisse*. Il y a dix ans, les français allaient six fois par an chez le coiffeur, contre quatre fois par an aujourd’hui. « Les explications sont diverses », remarque Jean de la Porte. « Les prix ont augmenté, alors que le pouvoir d’achat stagnait. Il y a un transfert vers d’autres postes de dépenses. Et puis, les femmes peuvent tout faire chez elle », a étudié l’entrepreneur. Lueur d’espoir pour permettre la rencontre du besoin coiffeur et du besoin client, une remarque : « les femmes nous ont dit que si le coiffeur était moins cher, elles s’y rendraient plus souvent. »
En temps réel
Les deux entrepreneurs se lancent sur une solution mise en oeuvre dans tous les secteurs à coûts fixes : faire varier les prix en fonction des heures d’affluence, comme le fait la restauration avec les happy hours, l’hôtellerie avec des sites comme Booking…
En octobre 2016, la place de marché se lance en phase de test à Toulouse avec une dizaine de salons. Ils s’inscrivent sur la plate-forme et n’ont qu’un bouton à activer pour indiquer qu’ils n’ont pas de clients à tel ou tel moment, avec la possibilité d’informer cela en temps réel.
Premiers enseignements : « côté clients, ils se disent qu’ils vont y aller plus souvent et se font plaisir avec un panier moyen de 40 euros après réduction qui est identique au panier classique » : « côté coiffeurs, c’est environ 25 nouveau clients par mois et par salon, soit 1000 euros de chiffre d’affaires supplémentaire. »
Après Toulouse, l’entreprise s’est déployée à Bordeaux, Montpellier et Lyon, et a levé un million d’euros en juillet pour renforcer les équipes et se lancer à Paris, avec plus de 300 salons partenaires au total. A la fin de l’année, LeCiseau souhaiterait être présent dans six villes supplémentaires.
Pour le client, pour la prise de rendez-vous, l’utilisation du site (et bientôt de l’application vu que 50% des rendez-vous sont déjà pris sur mobile) est gratuite ; pour les coiffeurs, une commission de 20% est prélevée sur la commande payée en ligne. 20% d’une prestation à moitié prix, c’est beaucoup, mais une prestation qui n’aurait pas existé sans le site, soulignent les fondateurs qui le répètent veulent « faire grossir le marché de la coiffure ».*Sources Unec
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