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Le rôle des incubateurs dans le soutien à l’emploi en France 

Lors de sa visite à VivaTech, le Président de la République, Emmanuel Macron a souligné la dynamique très forte des fortes des startups en faveur de la création d’emplois en France : « Avec le Next 40 et le FT 120, on a créé entre 150 000 et 200 000 emplois directs et indirects ». Dans cette dynamique, quelle place pour les incubateurs dans la création d’emplois en France ? 

Des incubateurs dans tous les secteurs

Les incubateurs sont des structures d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises. Leur mission est d’accueillir des porteurs de projet et de leur fournir les ressources dont ils ont besoin pour mener à bien ces projets. Ces ressources sont variées, il peut s’agir d’un soutien financier, de compétences, de moyens logistiques, de la mise à disposition de locaux, de formations… ou encore de la mise en réseau avec d’autres acteurs. Il est parfois difficile de comprendre la nature des incubateurs et pour cause. Certains incubateurs sont publics et peuvent dépendre de collectivités, ils permettent le développement des territoires souvent en lien avec des problématiques spécifiques. Le Paris Biotech Santé soutient par exemple la création d’entreprises innovantes spécialisées dans le développement de médicaments, de dispositifs médicaux et de services innovants au bénéfice des patients. D’autres incubateurs reposent sur des grandes écoles et portent les projets de leurs étudiants, voire de leurs anciens étudiants. Les grandes entreprises favorisent également les porteurs de projets grâce à des incubateurs dédiés à leurs salariés ou à des projets innovants venus de l’extérieur. Enfin, certains incubateurs sont indépendants comme Station F, initié par Xavier Niel.

Des tremplins sur un monde en mutation

La crise a révélé la nécessité de libérer l’esprit d’entreprise et de recherche. Acteurs de l’innovation, les incubateurs jouent un rôle essentiel dans la maturation de projets innovants. Dans un monde en transformation, beaucoup d’entreprises souhaitent par exemple détecter les tendances et accompagner l’innovation dans des structures parfois plus propices à l’émergence d’innovations. Le groupe VINCI propose par exemple un programme d’accompagnement baptisé LEONARD qui repose sur un hébergement dédié à Paris, la pré-qualification au financement par le fonds French Tech Seed et un apport financier. Les projets soutenus couvrent les grandes thématiques stratégiques de l’entreprise qui ont en commun de répondre aux enjeux de la transformation des villes et des infrastructures. D’autres acteurs comme le groupe LVMH s’appuient sur des écosystèmes éprouvés pour créer de nouveaux emplois. Basé à Station F, le groupe de luxe déniche chaque année 50 start-ups qui ont un niveau de maturité suffisant pour travailler avec ses Maisons et rayonner sur le marché international. L’incubateur de LVMH a généré, malgré la crise sanitaire, 230 contrats entre les maisons du groupe et des startups depuis 2018. « C’est la preuve que le système fonctionne », résume Laetitia Roche-Grenet, directrice Open Innovation chez LVMH.

Capital-risque, le maillon manquant ?

Si la crise du Covid a largement mis en lumière l’importance de l’innovation dans tous les domaines et notamment de la santé, elle a aussi révélé l’importance de soutenir les entrepreneurs et les chercheurs en France. Pour réussir, il faut du capital et souvent de l’endurance car certains secteurs d’activité nécessitent des années de recherche fondamentale avant la création d’une start-up. Agoranov, l’incubateur derrière les succès de Doctolib, Alan ou Dataiku revendique par exemple avoir créé plus de 12000 emplois après avoir levé 2 milliards d’euros. Il n’est pas toujours possible d’espérer un retour sur investissement immédiat notamment dans la e-santé. En effet, si les dispositifs d’amorçages sont nombreux et riches c’est souvent la suite du parcours des entrepreneurs qui est plus difficile. Le passage à l’échelle n’est pas toujours suffisamment soutenu notamment à travers une culture du capital-risque comme dans les pays anglo-saxons. Le capital-risque permet aux jeunes entreprises innovantes, qui démarrent leur activité et ont un potentiel de croissance, d’augmenter leurs fonds propres. Le créateur d’entreprise obtient ainsi des fonds, sans demande de garantie, à un stade de développement où il est souvent difficile d’obtenir des prêts bancaires. Cela vaut notamment pour la recherche clinique. Pour trouver des vaccins ou créer de futur Licornes et créer les emplois de demain, il faut aller encore plus loin dans le financement de l’innovation. 

Finalement, pour continuer à répondre aux besoins croissants, les écosystèmes d’innovation doivent continuer à croître et surtout pouvoir s’appuyer sur des soutiens financiers plus forts grâce à l’augmentation en France des fonds nationaux mais aussi à l’émergence de Corporate venture. 

 

<<< À lire également : Un Guide Des Incubateurs Pour Les Entrepreneurs >>>

 

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