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Le futur de la creator economy se situerait-il dans le Sud de la France ?

Créateur de contenu, c’est la nouvelle profession à la mode. Si bien qu’elle est devenue la profession la plus citée par les enfants quand on leur demande ce qu’ils souhaitent faire quand ils seront plus grands. Durant les deux dernières décennies, les réseaux sociaux ont pris une part toujours plus grande dans nos vies mais ce n’est qu’au cours des dernières années que les créateurs de contenu se sont vraiment professionnalisés à grande échelle en développant ce qu’on l’on appelle désormais la creator economy. Et si les Etats-Unis sont leaders en la matière, la France pourrait bien devenir l’une des places fortes en Europe et dans le monde pour cela.

La creator economy, c’est quoi ?

La creator economy est un terme qui désigne l’ensemble des personnes qui gagnent leur vie en créant du contenu en ligne, que ce soit sous forme de vidéos, de podcasts, de blogs ou de toute autre forme de contenu numérique. Ces créateurs peuvent être des influenceurs, des artistes, des journalistes ou toute personne qui utilise Internet pour partager du contenu avec un public.

La creator economy a connu une croissance explosive ces dernières années grâce à l’explosion des réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, Instagram…) et des plateformes en ligne (YouTube, Twitch, TikTok…) qui permettent aux créateurs de diffuser leur contenu facilement et à grande échelle. De nombreux créateurs ont également recours à des plateformes de financement participatif, comme Patreon, pour obtenir un soutien financier de leur public.

Les créateurs sont généralement indépendants et n’ont pas de patron ou de structure hiérarchique, ce qui leur permet de travailler à leur propre rythme et de choisir les sujets qui les intéressent. Cela leur permet également de bénéficier de la flexibilité et de la liberté qui viennent avec le travail indépendant, mais cela peut également présenter des défis, comme le manque de stabilité financière et les difficultés liées à la gestion de leur propre entreprise.

La creator economy est souvent considérée comme un moyen pour les jeunes de trouver un emploi et de se faire un nom dans le monde en ligne. Cependant, de nombreux créateurs sont également des professionnels chevronnés (avocats, financiers, cinéastes, médecins…) qui utilisent Internet pour diffuser leur travail et atteindre un public plus large. Quelle que soit leur expérience ou leur domaine d’expertise, les créateurs sont un groupe diversifié et talentueux qui contribuent de manière significative à la culture numérique.

Il y a également eu une augmentation des « collabs » entre les créateurs et les entreprises, qui utilisent souvent les influenceurs pour promouvoir leurs produits et services. Cela peut être bénéfique pour les deux parties, car les créateurs peuvent obtenir une rémunération pour promouvoir des produits qu’ils apprécient, tandis que les entreprises peuvent bénéficier de la crédibilité et de la notoriété de l’influenceur.

La creator economy a également suscité des débats sur la façon dont les créateurs sont rémunérés et sur les pratiques éthiques des entreprises qui utilisent leur travail. De nombreux créateurs se plaignent du manque de transparence et de la façon dont ils sont rémunérés.

 

L’avenir de la creator economy

Il est difficile de prédire exactement l’avenir de la creator economy, mais il est certain que la création de contenu en ligne continuera de se développer et de devenir de plus en plus importante.

À ce titre, le YouTubeur MrBeast, désormais le plus suivi du monde avec plus de 124M d’abonnés sur son compte principal, pourrait très bien devenir le premier milliardaire de YouTube. Également connu sous le nom de Jimmy Donaldson, MrBeast est un créateur de contenu (d’abord sur YouTube) qui génère grâce à sa communauté des revenus considérables. Il est connu pour ses défis et ses vidéos de charité et des productions toujours plus ambitieuses.

mrbeasr creator economy

Il y a plusieurs façons pour MrBeast de générer des revenus grâce à ses vidéos sur YouTube :

  • la publicité sur YouTube, qui lui permet de gagner de l’argent chaque fois que ses vidéos sont regardées
  • les annonceurs paient pour diffuser leurs publicités sur ses vidéos
  • les partenariats et collaborations avec des entreprises et des marques
  • la vente de produits dérivés, comme des t-shirts ou des casquettes, sur son site Web ou sur Shopify

Et plus récemment en lançant ses propres entreprises physiques tels que sa chaine de fast food MrBeast Burger et sa gamme de chocolats Feastables.

Jimmy semble donc être le modèle à suivre pour pérenniser son activité de création de contenu sur internet.

La France comme hub de la creator economy

La France est déjà un hub important de la creator economy et si on en croit Alexandre Quilghini, Co-fondateur chez O-Rigines Media notre pays « a tous les ingrédients pour continuer à le devenir davantage à l’avenir ». En effet, la France dispose d’une forte « culture de création et d’innovation, ainsi que d’un grand nombre de créateurs talentueux qui produisent du contenu de qualité.

Alexandre Quilghini est un précurseur dans la monétisation des communautés et des contenus numériques. Son expérience remonte à plus de vingt ans lorsqu’il a compris qu’il pouvait se servir de l’audience de Skyblog pour vendre sur eBay. Il a ensuite développé et monétisé plusieurs communautés sur Facebook autour du voyage, du football ou des contenus viraux, devenant ainsi un précurseur dans le digital nomadisme et l’entrepreneuriat numérique.

Et si son modèle continuer de tourner, Alexandre voit plus loin. « Les créateurs doivent se rassembler, se professionnaliser ». Il pense que les créateurs de contenus doivent avoir accès à plus « plus de savoir sur l’économie de la création, plus d’opportunités monétiser, plus de moyens, plus de matériels, plus de studios de tournages… ». Et c’est sur ce dernier point qu’il travaille avec son nouveau projet : rapprocher le monde de la création numérique et le monde du cinéma.

 

C’est une vision qui peut paraître surprenante mais qui a déjà fait ses preuves… avec le cas MrBeast ! Jimmy Donaldson a lui déjà éprouvé cette stratégie en misant sur l’acquisition d’un méga studio de près de 5 000m2 coûtant plus de 12 000 000$. « Je développe la branche créateur au sein de Provence Studios, le plus grand studio de cinéma de France et notre objectif est de devenir un spot incontournable des créateurs en leur mettant à disposition notre expérience, nos installations et nos contacts dans le monde du cinéma et de l’entreprise pour trouver un modèle de croissance rentable et durable ».

Dans cette aventure, il y a également deux personnes clés : Olivier Marchetti, fondateur de Provence Studios et Micke Ristorcelli. Olivier Marchetti a opéré un virage à 360. D’une boîte familiale dans le transport logistique, il a tout transformé en studio de cinéma pour être aujourd’hui le studio privé numéro 1 en France et le seul qui reçoit aujourd’hui des productions américaines. Micke Ristorcelli quant à lui a été l’un des plus grands producteurs de clips musicaux français et qui a troqué la caméra pour rejoindre Olivier et l’aider dans le développement de Provence Studios. Il en est aujourd’hui responsable du développement.

creator economy - france

Son projet, allouer 10% de ces 26 hectares de studio à la création numérique et rendre accessible à tous les créateurs la monétisation pour transformer leur passion en réelles carrières. Les créateurs seront :

  • formés aux compétences qui leur manque : cadrage, montage, voix off, graphisme…,
  • accompagnés et suivi dans leurs projets respectifs (avec un rendez-vous mensuel de coaching)
  • rassemblés autour d’une même passion et dans un même lieu qui leur permettra de créer leurs propres synergies

Des synergies existent déjà puisque O-Rigines est déjà un collectif qui travaille sur ce modèle en collaborant de façon horizontale avec des professionnels de la production mais aussi des créateurs influents tels que Ibra TV, Louane mais aussi Captain Morgan ou encore Little Gipsy et Lexbra

Si Alexandre Quilghini a décidé de développer cette activité en France et en particulier dans le Sud, ce n’est pas un hasard. Selon le Président Emmanuel Macron « c’est le moment d’investir dans les industries culturelles et créatives, dans le cinéma et dans l’audiovisuel. Et à Marseille il y a la capacité de le faire. Il y a les talents. Il y a des studios. Il y a l’envie et il y a des opportunités pour les jeunes. Les acteurs ont pour projet ici de créer, et la région, que je salue, est prête à s’y engager très fortement. Un grand projet de l’audiovisuel à la dimension de l’arc méditerranéen en agissant d’une part sur la production et les infrastructures de tournages et d’autre part sur la formation aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel ».

En 2020, 385 tournages se sont déroulés à Marseille. Les tournages ont fait appel à 6.630 figurants, 639 comédiens et 1.812 techniciens de la région. Sur l’année qui vient de s’écouler, l’activité économique de la filière cinéma sur le territoire a représenté près de 67 millions d’euros.

Il y a également un public important en France qui consomme du contenu en ligne, ce qui offre de bonnes opportunités pour les créateurs de contenu. De plus, la France a un système de protection des droits d’auteur et de droits de propriété intellectuelle solide, ce qui est important pour protéger les intérêts des créateurs. Il y a également de nombreuses initiatives en France pour soutenir les créateurs, comme les incubateurs de startups et les programmes de financement pour les entreprises en démarrage. De plus, la France a une forte tradition de collaboration entre les entreprises et les créateurs, ce qui peut être bénéfique pour les deux parties.

 

En clair, le creator economy n’en est qu’à ses débuts. Les créateurs de contenus peuvent enfin rêver de succès financiers à la hauteur de leur talent et de leurs attentes. La France quant à elle, a un vrai rôle à jouer et pourrait bien être une locomotive dans l’organisation et l’industrialisation de cette économie des créateurs.

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