Le fabuleux destin de Bastien Gonzalez, le podologue des stars

La Corrèze est décidément féconde en parcours d’exception. Bastien Gonzalez, dit le podologue des stars, est demandé aux quatre coins du monde par les plus éminentes personnalités. Toutes s’arrachent son savoir-faire en matière de ‘pédicurologie’, une science qu’il a conceptualisée. Forbes a marché sur les pas de ce Frenchie aussi à l’aise à une réception à la Maison-Blanche que sur ses terres de Corrèze. Portrait d’un rêveur devenu phénomène.

Tout juste rentré de Saint-Barth, Bastien Gonzalez prépare déjà son prochain voyage. On le demande aux Maldives dans une nouvelle adresse exclusive pour beautiful people. L’homme réserve sa réponse. Courtisé de toute part, il peut se payer ce luxe. De Beverly Hills à Dubaï en passant par Hong Kong, tout le monde s’arrache ce Frenchie ! Pour comprendre le phénomène, citons l’une des anecdotes qui jalonnent sa vie : on connaissait ces milliardaires capables de prendre un vol pour aller dîner dans un restaurant branché aux antipodes, il y a aussi, parmi eux, des happy few qui dépêchent un jet privé pour s’offrir les soins du Français en vue de briller à une soirée. Un aller-retour facturé à un prix « secret défense » dont le podologue des stars est coutumier. Bastien Gonzalez est à la beauté des pieds ce que Chaplin est au septième art. Un monument. Cela fait plus de vingt-cinq ans déjà qu’il marche sur l’eau d’un océan à l’autre avec son approche de « pédicurologie », fruit de son imagination et passion.

Le natif de Corrèze soigne, révèle, sublime, redonne vie à ce membre de notre corps ô combien négligé, maltraité à coup de stilettos et autres escarpins à bout pointu taillé pour accueillir 2 orteils et demi… Incollable sur le sujet, il lui voue même un culte. Diplômé de pédicure-podologie, il a très tôt eu à cœur de réhabiliter nos chers pieds en leur donnant la place qui leur revenait : « Le pied, c’est la matrice ! J’ai compris que de sa bonne santé dépendait une partie importante de notre vitalité physique, mais aussi de notre capital esthétique. Dans une première vie, j’ai été champion d’Auvergne de ski à 19 ans, puis je me suis blessé. Lors de ma rééducation, j’ai rencontré un podologue qui m’a ouvert les yeux sur ce métier. », expose le quadra. Après un passage en faculté de médecine, le provincial ‘monte’ à Paris pour parfaire son cursus dans une école parisienne de podologie. Diplôme en poche, le jeune Bastien veut jouer sa propre partition, se refusant d’entrer dans un moule.

Avec Bastien Gonzalez, tout, tout vous saurez tout sur les pieds !

Sa définition du métier ne se résumait pas seulement à prodiguer des soins aux ongles, à embellir les pieds et / ou à soulager les douleurs, le praticien considérait aussi nécessaire de ‘décortiquer’ la mécanique du pied pour une prise en charge globale, parfaite. Il travaille en sus la mobilité grâce à des massages en cinq points étudiés pour stimuler la circulation, les articulations, l’élasticité des tissus. Bientôt viendra la révélation lors de retrouvailles familiales en Corrèze : « Ma grand-mère se livrait à son rituel de polissage des ongles avec une peau de chamois. Malgré son âge avancé, ses ongles étaient très sains et beaux car sa routine favorisait la microcirculation. Ses ongles et orteils étaient en meilleure santé que ceux de mes jeunes patientes parisiennes ! J’ai donc développé un concept de polissement qui a rendu ma méthode complètement différentiante.», rembobine-t-il.

Ce côté holistique avant l’heure détonne. Le temps d’une séance, Bastien Gonzalez veut faire vivre une expérience cinq étoiles à la fois servicielle, agréable et émotionnelle.

Il s’attache aussi à ce que tout, tout vous sachiez tout sur les pieds et sur la nouvelle discipline dont il est le chantre : la pédicurologie. Décidément unique, ce trublion en blouse blanche ouvre un cabinet Place des Vosges et pratique des tarifs trois fois plus chers que le marché. Pas de quoi dissuader les bobos du Marais qui se passent le mot. Passée la curiosité autour de ce nouveau concept, l’adresse est littéralement prise d’assaut par une clientèle aussi chic qu’influente. Le vingtenaire travaille six jours sur sept et est booké un mois à l’avance. Parmi ses meilleurs ambassadeurs, un certain John Galliano alors au faîte de sa gloire chez Dior.

Mais quel est donc ce drôle de personnage à la fois diva et terre-à-terre de par ses racines corréziennes dont il est si fier, s’interroge l’élite parisienne ? La puissante famille Costes l’approche pour une collaboration win-win. Bastien Gonzalez accepte la mission d’aller bichonner les pieds des Top models de passage dans la capitale. Rue Castiglione, c’est toute la jet set qui se succède. Le Français est désormais perçu comme un « faiseur de miracles » en venant à bout des cors les plus récalcitrants et des cuticules disgracieux, en métamorphosant les pieds craquelés en pieds de bébé et, surtout, en réconciliant ces dames avec leurs talons siglés de 14 centimètres. On s’arrête désormais à l’Hôtel Costes pour voir et être vu, mais aussi pour Bastien. A Star is born.

American dream

Interpellé, Vogue USA convie le Frenchie à New York. C’est le coup de foudre avec les rédactrices Lifestyle qui crient au génie au point de le proclamer sur papier glacier dans cinq pages. Après le Parisian dream, l’American dream pour l’expert à présent assailli par les plus grandes stars de la planète : Premières Dames, reines des talk-shows, gotha hollywoodien, familles royales… le monde est à ses pieds. Les loups de Wall Street aussi. Entrepreneur dans l’âme, le pédicurologue n’entend pas pactiser avec les financiers. L’homme, entier, tient trop à sa liberté. Il va même encore plus loin en terme d’exclusivité en refusant les centaines de demandes de collaboration qui lui parviennent. Très regardant, il ne veut pas apposer son nom de partout. Quand un palace le sollicite, il ne signe que s’il est le plus iconique du pays. A Monaco, c’est forcément le Métropole Hôtel, à Dubaï, il s’engage avec le chicissime One & Only Royal Mirage.

Des adresses qui ne sont que la partie visible de l’iceberg, car c’est surtout dans la confidentialité absolue qu’il opère dans les palais de Maharadjas, les résidences présidentielles, les yachts de milliardaires et avant les red carpets. On s’offre son savoir-faire inégalable mais aussi sa présence. Le Corrézien, un peu poète et un peu piquant avec son humour à la Thierry Le Luron, séduit aussi pour sa verve. Sa sensibilité d’artiste participe en outre à son succès tant il se refuse de transiger sur sa philosophie du métier.

Lorsqu’il prend pied dans un établissement hôtelier, c’est pour y créer un véritable studio de pédi-manicurologie bien loin du classique nails bar. Il forme directement les équipes préalablement triées sur le volet. Au fil des ans, son concept s’est enrichi d’une véritable gamme de soins et accessoires : crèmes, baume à la poudre de diamants, talc, polissoir à corne, gua sha… une évolution évidente pour cet esthète. Bastien Gonzalez a réalisé un autre rêve en ouvrant sa boutique « Révérence de Bastien » au cœur de la galerie Véro-Dodat, dans le 1er arrondissement de la capitale.

Classé monument historique, ce passage renferme désormais un boudoir raffiné dédié à la beauté du pied. Emprunté autrefois par la bourgeoisie du Louvre et du Palais Royal pour s’abriter les jours de mauvais temps ou trouver un peu de fraîcheur l’été, ce raccourci était un haut lieu de la vie parisienne et a su le rester. Avec ses mille vies, le quadra a saisi la parenthèse du confinement pour rédiger un livre sur son approche bien à lui, un art à part entière dont il est le gardien. Au gré des voyages et des rencontres, Bastien Gonzalez continue son bonhomme de chemin en exportant avec brio une certaine idée du chic à la Française.