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Le Collectif D’Entrepreneurs #FaireMieux Choisit L’Intérêt Général

Entrepreneurs, dirigeants, créateurs, artistes, chercheurs, universitaires, directeurs d’association se rassemblent dans un collectif appelé #FaireMieux pour agir et travailler ensemble en resserrant le lien du monde économique et de la société civile, en mettant au cœur de leurs réflexions « la raison sociale », la société.

Sans effet d’annonce, le collectif #FaireMieux s’est formé progressivement. Si l’élection présidentielle a recomposé l’échiquier politique évidemment, le renversement des forces en présence a offert aux autres acteurs la possibilité de créer un nouveau mode de gouvernance dans lequel le monde économique et la société sont au centre des prises de décisions. Fort de ce constat, le Collectif #FaireMieux, instance de dialogue, de rencontres et d’échanges entre ces deux mondes, propose de mettre en prise les acteurs économiques avec les acteurs de la société civile, et de leur permettre ainsi d’accélérer, de diffuser des solutions efficaces, agiles, rapides et performantes qui répondent aux enjeux sociétaux.

#FaireMieux se donne pour mission d’agir pour inscrire l’entreprise dans une logique de progrès sociétal en lien avec la logique de performance. Car tel est le défi aujourd’hui, concilier performance et intérêt général. Et créer un dialogue renouvelé avec les institutions publiques.

Nombreux sont ceux qui en sont désormais convaincus : l’entreprise a le pouvoir d’agir positivement sur la société, et rapidement. Les leaders économiques ont d’ailleurs compris que c’était une condition sine qua non de sa profitabilité et de sa pérennité. On citera évidemment Larry Fink, le Président de Black Rock. Ou plus récemment encore, l’annonce du programme community leadership par Facebook, qui dote les entrepreneurs résolvant un problème sociétal majeur à l’instar de Sarah, la créatrice française de Donna Momma et que Sheryl Sandberg a mise à l’honneur lors du lancement. Ou également les mots de Christian Vanizette, fondateur de MakeSense, qui explique que pour durer les marques doivent contribuer à quelque chose de plus grand qu’elles, qui fait sens pour la société, bien au-delà du profit, sans quoi elles seront rejetées… par leurs propres communautés en premier.

Il est vrai qu’au cours des trente dernières années, la défiance vis-à-vis des acteurs économiques n’a cessé de se répandre dans la société. La machine économique s’est souvent emballée. Les excès d’un libéralisme aveuglé par la recherche de profit de très court terme et les ravages et l’inconséquence de certaines industries sur l’environnement, la santé et les équilibres sociaux ont engendré la défiance d’une partie importante de l’opinion publique.

Face à ce pouvoir économique qui a perdu le sens de sa « raison sociale » s’est érigé un véritable tribunal de l’opinion par le biais des médias et des réseaux sociaux, mais aussi du monde associatif et politique. Ces « réseaux de la colère » se sont chargés de briser la réputation des entreprises et des marques qui nuisent davantage à l’intérêt général qu’elles ne contentent les consommateurs à qui elles s’adressent. Or, une entreprise qui a une mauvaise réputation, c’est une entreprise qui a plus de mal à motiver ses collaborateurs et donc à performer ; qui ne peut pas conserver la confiance des pouvoirs publics et donc ne peut plus agir dans un contexte législatif favorable à son activité ; qui ne peut pas avoir le soutien de ses partenaires financiers et donc n’arrive plus à avoir de fonds ; et qui ne réussit pas à provoquer l’adhésion de ses clients et par conséquent ne vend plus… fin de l’histoire de la performance par rapport à la concurrence.

C’est certainement la fin proche de ce rapport de force qui fait naître aujourd’hui une nouvelle équation. D’un côté, il faut se rendre à l’évidence que si l’entreprise n’est pas toujours vertueuse, elle dispose d’une capacité d’action importante pour agir sur les grands fléaux et apporter une meilleur qualité de vie au plus grand nombre.

De l’autre, l’entreprise ne peut pas avancer sans le soutien de la société dont elle doit écouter les attentes, les aspirations, et travailler de concert avec elle. Pour elle. Par elle.

Par intérêt. Général. 

Désormais le mouvement est lancé. Massif. International. Plus personne ne peut l’ignorer. Les entreprises sont nombreuses à réintégrer pleinement leur rôle dans la société civile. On ne compte plus les dirigeants de grands groupes à s’emparer de problèmes de société et à les intégrer pleinement au cœur de leur modèle économique. En France, Emmanuel Faber montre la voie avec Danone ; Isabelle Kocher réinvente Engie pour en faire du « green doing » ; BNP Paribas s’engage en faveur du climat et pèse sur tout le secteur bancaire.

Les nouveaux entrepreneurs, eux, le revendiquent : ils cherchent sans cynisme où se trouvent les problèmes de société et créent des entreprises pour les résoudre, outrepassant les capacités des services publics traditionnels. Sensee propose des lunettes à prix juste mettant fin au jeu des mutuelles et des opticiens. Refugee Food Festival travaille pour créer des emplois aux chefs cuisiniers réfugiés et changer le regard sur ce drame humain, en rapprochant les cultures via la cuisine dans 30 villes dans le monde. Digital Therapeutics invente une thérapie qui permet d’arrêter de fumer, de se droguer, de mourir de ses dépendances. Citons aussi Agricool, UpLearn, BayesImpact. Leurs actions permettent d’envisager une agriculture responsable dans les villes, au sein des sièges sociaux des entreprises ou en collaboration avec eux, un apprentissage personnalisé pour des étudiants n’ayant pas accès à l’université, le retour à l’emploi via la technologie. Les exemples sont infinis.

Les artistes, les chercheurs, les universités, les ONG travaillent sur des programmes de coopération avec les entreprises, pour accélérer leurs actions… et informer, former les entreprises aux besoins sociétaux, aux urgences sociales. MakeSense, Ashoka, l’Institut des futurs souhaitables créent des programmes inédits avec les acteurs économiques, les entreprises. Sciences Po crée une nouvelle école du management et de l’innovation ; le célèbre MIT, à Boston, crée un département qui lie ‘’data, models et society’’ pour former à des solutions massives qui doivent permettre d’identifier et de traiter des problèmes sociétaux massivement, via les données. Elyx, le personnage créé par l’artiste Yacine Ait-Kaci, devient le premier ambassadeur virtuel des Nations Unies et celui de nombreuses entreprises pour sensibiliser les citoyens, les salariés aux enjeux écologiques, éducatifs, sociaux.

Cette mutation est à l’œuvre. Elle est portée en France par l’essor de technologies, le social impact, mais aussi par un climat de retour de la confiance qui redonne de la vitalité, de l’énergie, de l’envie de faire bouger les lignes. Résultat, c’est l’effervescence !

#FaireMieux permet d’apporter une réponse et des solutions à cette impatience, à cette envie forte qui gagnent les acteurs économiques, les décideurs des entreprises qui veulent agir. Mieux. Histoire de donner du sens. Voire de retrouver le sens de leur action. Ces leaders économiques d’un genre nouveau, qu’ils soient au sein de l’entreprise, à la tête de start-up ou créateurs de social business, regorgent d’idées et de solutions concrètes. Ils ont besoin de rencontres, de moments de partage pour les valider, les améliorer. Pour se dire que c’est possible. Pour apprendre des autres. Pour monter des projets, des actions concrètes de manière collective. Pour faire progresser leur entreprise. Pour rendre visible leurs initiatives et inciter d’autres acteurs à se poser la question de #FaireMieux.

C’est avec eux, ces complices de la première heure, que se crée un collectif, un cercle qui réunit les forces vives de l’entreprise et de la société civile. Un cercle qui a vocation à échanger de plus en plus avec les acteurs en charge de la décision publique, pour établir une gouvernance renouvelée entre le monde économique, la société civile et la sphère publique, institutionnelle.

Par Amandine Lepoutre et 40 signataires

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