22 millions. C’est le nombre d’emplois générés par les chefs d’entreprises de la Young Presidents’ Organization. Une communauté à impact qui fédère depuis 1950 des dizaines de milliers de CEO qui ont en commun leur jeune âge. Apprendre les uns des autres dans le partage d’idées, voilà le leitmotiv qui anime le réseau depuis 72 ans. Rencontre avec Xavier Mufraggi, premier président français du prestigieux réseau international.
On est en 1950. À seulement 27 ans, un jeune entrepreneur, Ray Hickok, se retrouve propulsé à la tête de l’entreprise familiale à la mort de son père. Première société à construire les ceintures de sécurité, avec pas moins de 300 employés à la charge, c’est un grand défi qui s’impose au jeune Américain. Face à ce constat, il cherche un soutien auprès de jeunes patrons qui partagent la même problématique. Il fait alors la rencontre de Robert Wood Johnson III, héritier du géant pharmaceutique Johnson & Johnson, et ensemble, ils organisent une première réunion au Waldorf Astoria de New York. Très vite, l’information circule et nombreux sont les jeunes entrepreneurs qui rejoignent la communauté. Intitulée YPO, elle fédère aujourd’hui pas moins de 33 000 membres dans 142 pays. Avec plus de 22 millions d’emplois à charge, c’est l’un des réseaux les plus impactants au monde.
Faire fleurir les business dans un partage d’expériences
Grands groupes ou entreprises familiales, la YPO réunit 40 structures de métiers différents, de la tech à l’industrie, entre autres, et impose comme critère de recrutement un chiffre d’affaires d’au moins 13 millions d’euros. « C’est une communauté qui, à travers un haut niveau de confiance, aide à lever des fonds pour les entreprises. Pas moins de 50 milliards de dollars de deals naissent tous les ans pour le développement des business », explique Xavier Mufraggi, CEO de la YPO. « Pour être à la tête d’une entreprise, il ne suffit pas d’avoir de bonnes connections. Il faut une bonne santé, un bon développement personnel et du bien-être ». Dans cet optique, l’organisation intègre pleinement l’aspect famille dans les missions de ses membres, avec un axe réseau et coaching mutuel, mais aussi des relations avec Harvard, MIT, ou encore INSEAD. La communauté n’aide pas seulement les chefs d’entreprises. Elle intervient sur la pauvreté, sur la diplomatie ou encore l’éducation. « Il y a une richesse autour de l’organisation qui est unique. C’est un vrai réseau à impact », poursuit le président français de YPO, qui, comme la plupart des membres, a eu la possibilité d’accéder à un poste de direction à un jeune âge. À 31 ans, Xavier Mufraggi était Président du Club Med pour l’Amérique du Nord et les Caraïbes. À la tête d’un service de 3000 employés, le jeune entrepreneur se tourne vers la YPO à la recherche d’un partage d’expériences. Huit ans plus tard, il en devient le CEO. « Le board cherchait un patron avec une vraie vocation internationale et une connaissance du digital et du service client. C’est ainsi que j’ai eu l’opportunité de devenir le premier président non américain du réseau ». L’ancien du Club Med, qui acquiert la double nationalité franco-américaine, est avant tout un spécialiste du business global, un atout qui lui vaut de diriger l’organisation, qui montre depuis ses débuts une volonté d’internationalisation sans pareil.
Créer de l’impact dans le monde entier
L’ONG, qui aide les dirigeants dans les moments difficiles, était pour Xavier Mufraggi l’opportunité d’avoir un réel impact. Si ses fonctions au Club Med lui accordent cette gratification – notamment avec la construction d’une grande zone touristique éco-durable en République Dominicaine qui employait 5000 travailleurs locaux durant trois ans – le jeune CEO voit encore plus grand. Car avec YPO, les possibilités sont infinies. Ses 33 000 membres sont un moyen extraordinaire de créer de l’emploi. C’est donc dans une volonté d’optimiser un potentiel d’impact incroyable que Xavier Mufraggi prend les rênes du réseau international en 2020.
Dans la ligne de mire de Xavier Mufraggi dans les démarches de la YPO : les femmes dirigeantes. Encore trop peu nombreuses, elles font la priorité du président du réseau. Parmi les dirigeants qu’il recrute, 25% sont des femmes. « Bien souvent, les femmes se mettent une pression pour réussir encore plus forte que les hommes. Et chez YPO, on a une belle réponse pour leur permettre de performer ». La communauté mise sur des initiatives pour attirer les femmes CEO car plus elles seront nombreuses, plus elles oseront se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. La deuxième volonté de Xavier Mufraggi, à travers le réseau majoritairement américain, c’est de grandir en France. Notamment en organisant des événements sur l’Hexagone pour promouvoir les actions des jeunes patrons et le partage d’expérience qui s’ensuit. « La force de la communauté, c’est qu’elle n’est pas à but lucratif. La plupart des membres, quand ils ont vendu leur business, donnent de leur temps pour YPO », explique le CEO, qui mène la barque avec 2000 membres qui passent 30 à 50% de leur temps à monter des événements et des produits. Ce sont ainsi des patrons passionnés et engagés qui relèvent chaque jour le défi de créer encore plus d’impact en s’entraidant à travers de multiples activités. Des formations de coaching sont là pour aider les membres, sur les thématiques de survie du business, des situations parentales, et même des sujets plus personnels. Une partie « Forum », qui séduit par ses traitements de sujets annexes trop souvent négligés dans les formations business classiques.
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