La France est une nation innovante : elle se place dans le Bloomberg Innovation Index 2018 au 9ème rang des nations les plus innovantes et dans le top 10 des plus gros déposants de titres de propriété intellectuelle de l’Indicateur mondial OMPI 2017. Selon une étude France Brevets, une start-up augmenterait par 3 ses chances de succès quand elle dépose des brevets et une politique brevets structurée et ambitieuse serait une des clefs pour réussir à l’export.
Mais au-delà des chiffres et des statistiques, qu’en est-il dans la réalité pour les TPE et PME françaises ? Peut-on faire de la propriété intellectuelle un levier de croissance quand on est une start-up en pleine phase d’amorçage ?
C’est le pari réussi par Energysquare, qui a construit un portefeuille de brevets cohérent et solide, et a ainsi convaincu ses premiers investisseurs. Après une preuve de concept réussie, Energysquare, start-up fondée par deux étudiants entrepreneurs de Télécom Paristech et de l’Université Paris Saclay, a bouclé début avril 2018 un premier tour de table5 de 1M€ auprès de Business Angels de renom, pour réaliser sa première présérie et accélérer le développement de son standard de charge pour s’imposer dans le marché de la charge sans fil haute puissance.
La start-up développe depuis 2015 une technologie de charge par contact, permettant de recharger plusieurs appareils simultanément, sans limite de puissance, simplement en les posant sur une surface dédiée. Deux objectifs principaux : la charge des ordinateurs en espace de travail, pour enfin supprimer tous les câbles encombrants et inélégants qui envahissent nos bureaux, et l’intégration d’un standard de charge en natif dans des appareils électroniques ayant un besoin fréquent de charge (outils électroportatifs, terminaux professionnels, PowerBank, tablettes, ordinateurs portables..), pour que leurs utilisateurs n’aient plus à se soucier des problèmes de charge de batterie.
La construction d’un portefeuille de brevets
Pour amorcer sa croissance, Energysquare a su s’appuyer sur un outil peu commun à ce niveau de développement : la propriété intellectuelle. Le dépôt précoce d’un portefeuille de brevets sur mesure, souvent élément manquant à ce stade de vie d’une start-up, peut être un atout de poids pour convaincre des investisseurs et des clients. Timothée Le Quesne, CEO d’Energysquare peut témoigner que le dépôt d’un portefeuille de brevets lui a permis d’amorcer une levée de fonds et d’accélérer son activité commerciale.
C’est un vrai dilemme bien connu des start-up à forte composante technologique : les investisseurs regardent souvent la « barrière à l’entrée » concurrentielle : à savoir la facilité des concurrents à proposer la même solution avec succès. Ils analysent dans ce cadre plusieurs indicateurs, dont le nombre de brevets déposés, leur cohérence et leur qualité. Dans certains secteurs où la copie est de mise (notamment l’électronique), ne pas avoir de brevets peut être rédhibitoire et constituer un frein à la décision de faire un investissement. Des solutions d’accompagnement des start-up existent également pour financer la préparation, le dépôt et l’administration de plusieurs brevets dans l’objectif de convaincre un premier jeu d’investisseurs ?
Une stratégie payante pour la croissance de l’entreprise
Primée au CES Las Vegas, Energysquare a pu identifier plusieurs innovations brevetables et a pu se munir d’un portefeuille de demandes de brevets de qualité. Ce qui a séduit plusieurs investisseurs et les a convaincus d’investir dans cette société de la deep tech. Lorsqu’une société propose une technologie de pointe à des grands comptes, une des premières choses qu’ils regardent est le nombre de brevets déposés et leur solidité. Ce travail a permis à Energysquare de disposer d’un portefeuille conséquent, mais surtout d’excellente qualité. Ce succès est également la démonstration concrète que posséder un portefeuille de brevets de qualité accélère le mécanisme de levée de fonds, y compris au stade de l‘amorçage. Comme le démontre cet exemple très concret, les start-up et PME de la deep tech peuvent trouver dans leurs innovations des relais de croissance significatifs et puissants, à condition que ces innovations soient protégées par des brevets de qualité, construits de façon cohérente et sur une base volumétrique suffisante.
co-écrit avec Guillaume Ménage et Timothée Le Quesne
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