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La Meilleure Start-Up Française Vise l’Europe En 2016 Et Les Etats-Unis En 2017

Pixabay

Elue start-up de l’année au prestigieux salon CES de Las Vegas en janvier dernier, 10-vins entend conquérir de nouveaux marchés à l’international. Mais la PME nantaise va prendre du retard : l’usine qui assemble les pièces de sa « machine Nespresso du vin », vient de partir en fumée.

Thibault Jarousse n’a pas l’air préoccupé outre mesure. Il aurait de quoi : l’usine d’Aigrefeuille, située à 20 kilomètres de Nantes, a été frappée par un incendie, dimanche 5 juin. C’est là qu’est assemblée la D-Vine, une sorte de « machine Nespresso du vin », qui permet de déguster de grands crus à domicile. Pour ce co-fondateurs de la start-up 10-Vins, qui commercialise la machine, l’incident n’est qu’un aléa de plus dans la vie de sa jeune entreprise. « On va prendre du retard, environ trois mois sur les livraisons », nous confie le nantais âgé de 35 ans. Rien d’insurmontable à ses yeux. D’autant que le reste de la production de la D-Vine – prononcez « div-aîl-ne »-, est décentralisé dans l’ensemble de la région nantaise.

Cet incident n’est pas la première difficulté à laquelle s’est heurtée 10-Vins lors des six derniers mois. Forte de ses titres de « meilleure start-up » et de « meilleur exposant français » lors du prestigieux salon CES de Las Vegas en janvier dernier, ses stocks ont été dévalisés : « Sur les 35 références de vin qu’on proposait, il ne nous en restait plus que cinq ! On n’avait même plus rien à mettre dans notre présentoir ». Certains clients, frustrés de ne pas pouvoir être livrés, ont su exprimer leur mécontentement.

Un mal pour un bien, d’après Thibault Jarousse : « Le CES a été un énorme accélérateur. En cinq mois, notre chiffre d’affaire a quadruplé par rapport à 2015 ». L’exposition médiatique a été énorme : les images d’Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, testant la D-Vine sur le stand du salon, ont fait le tour de la toile.

Quand les investisseurs se bousculent 

Depuis janvier, les investisseurs se sont rués aux portes de 10-Vins. « On a levé 1,6 million d’euros. Tant avec nos anciens investisseurs qu’avec des nouveaux, dont un Italiano-Américain ». La start-up s’est également financée avec du crowdfunding equity, à hauteur de 350 000 euros. En échange de leur soutien, les participants à l’opération ont reçu une part du capital de l’entreprise. Un très bon moyen pour avoir des retours rapides sur les performances de leurs produits : « Quand un client est mécontent, il met souvent du temps à nous le faire savoir, note Thibault Jarousse. Quand il est actionnaire, il envoie des feedbacks spontanément ».

L’objectif des trois dirigeants de 10-Vins est, grâce à cette levée de fonds, de conquérir des marchés étrangers. Ils visent le Royaume-Uni, la Suisse, la Belgique et Singapour d’ici 2016. Avant de s’attaquer aux Etats-Unis en 2017. « Nous avons prévu de réunir 5 millions d’euros pour l’année prochaine. Des investisseurs étrangers se sont déjà placés pour nous soutenir ».

Pour son développement, tant national qu’international, 10-Vins peut compter sur un réseau de distribution croissant : « On vient de signer un partenariat avec les Galeries Lafayette. On va pouvoir ouvrir un espace au BHV dans le Marais ». Des groupes majeurs de la grande distribution sont aussi entrés en contact avec la jeune start-up, au Canada notamment.

« Des investisseurs venant de pays comme le Brésil et la Russie ont désiré négocier avec nous, raconte le jeune entrepreneur. On n’imaginait pas que notre offre pouvait intéresser de tels marchés ». Malgré ce probant succès, à 10-Vins, les patrons essayent de garder la tête sur les épaules. Ils espèrent atteindre un premier point d’équilibre budgétaire à la fin de l’année. « Notre innovation, on espère qu’elle va changer le monde. En attendant, il faut qu’on s’adapte. Tant en termes de business model qu’en termes de connaissances des marchés où nous sommes déjà implantés ».

 

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