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La Loi PACTE Donne Aux PME Françaises Les Chances De Rebondir

Créer en France un tissu dense d’ETI nécessite de donner aux PME les moyens de leur croissance, tel est l’objet de la loi « PACTE ». Mais pour atteindre cet objectif, il ne faut pas oublier les entreprises en situation délicate, auxquelles il faut offrir la possibilité d’un retour à la croissance. Plus que jamais, il est nécessaire de les accompagner pour les aider à tirer parti d’une conjoncture économique qui retrouve des couleurs.

Les chiffres de l’année 2017 l’ont confirmé : l’embellie économique est réelle en France. D’après les données récemment publiées par Altares, le nombre de défaillances a baissé de 4,6 % pour s’établir à un peu plus de 55 000 entreprises – soit un volume comparable à celui que l’Hexagone connaissait avant la crise financière de 2008.

Bien que le mois de décembre ait connu un léger sursaut du nombre de défaillances, le paysage est aujourd’hui sensiblement plus favorable au déploiement des entreprises tricolores. Cela étant, il faut s’extraire de la globalité de cette statistique pour mettre en lumière un fait essentiel : au dernier trimestre 2017, seules les PME de 10 à 50 salariés ont échappé au rebond et retrouvé la voie de la croissance. Or, celles-ci constituent le vivier d’entreprises capable de doter la France d’un tissu dense d’ETI – si souvent envié à l’Allemagne.

Les PME peuvent surmonter des obstacles importants

Pour permettre à ces entreprises d’évoluer dans un environnement plus favorable, nombre de projets de loi et de groupes de travail ont été lancés par le gouvernement, ces derniers mois. La future loi Le Maire – ou « Pacte » – doit à ce titre être une pierre angulaire du dispositif que souhaite l’exécutif pour soutenir l’économie.

Il n’en reste pas moins vrai que les PME en difficulté revêtent une fragilité dont elles ont du mal à s’extirper : une structure financière que la conjoncture ou les erreurs stratégiques peuvent ébranler. Et ce bien qu’elles ne soient pas systématiquement destinées à faire face à un échec insurmontable. Il ne saurait donc être pertinent de les « laisser pour compte » dans les réflexions en cours et les mesures à venir.

Les exemples de PME ayant été en mesure de surmonter des obstacles importants sont nombreux et démontrent qu’il est possible de leur proposer des options alternatives de développement, afin de leur permettre de renouer avec la croissance. Quel que soit leur secteur d’activité. Fin 2017, le producteur et distributeur français de champignons sylvestres et d’escargots Bontout a pu valider un plan de sauvegarde, car il a complètement apuré son passif (essentiellement bancaire) et accueilli un nouvel actionnaire : le family office belge CIM. Preuve, s’il en était encore besoin, qu’une PME familiale cinquantenaire peut avoir la possibilité de continuer à exercer son savoir-faire et de le porter aussi au-delà des frontières de l’Hexagone, portée par la confiance accordée par son nouveau partenaire financier.

Mobiliser créanciers bancaires et actionnaires financiers

Structurellement, il existe de nombreux outils qui peuvent être mobilisés pour atteindre de tels objectifs. Le mandat ad hoc ou la conciliation et la procédure de sauvegarde, en particulier, ont fait leurs preuves : ils permettent de structurer une négociation avec les parties prenantes de l’entreprise et, in fine, de concevoir des plans de restructuration solides.

En règle générale, les établissements financiers sont souvent à l’écoute des propositions que l’on peut leur faire lorsqu’il s’agit de déterminer les meilleurs moyens que l’entreprise peut leur proposer pour rembourser leurs créances, au moins en partie. Et ce plutôt que de perdre l’intégralité de leur dû, en cas de liquidation judiciaire.

Bien que complexes, ces négociations reposent aussi sur la volonté d’actionnaires financiers de miser sur le rebond des PME en difficulté. Les acteurs spécialisés sont aujourd’hui nombreux, autant les convaincre de l’intérêt de parier sur l’avenir de ces entreprises que chacun aura à cœur de sauver de la faillite.

Cela étant, il est toujours dommage de constater que les PME ne suscitent encore que rarement l’intérêt de ces financiers, désireux d’accompagner des entreprises de plus grande envergure. En 2018, soyons donc collectivement ambitieux et travaillons de concert pour que l’on fasse en sorte de ne plus les écarter aussi systématiquement du champ des possibles. C’est ainsi que l’on redynamisera en profondeur le tissu productif français.

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