Une contribution d’Adeline Verdier-Velten, fondatrice de the musettes, un article issu du numéro 29 – hiver 2024, de Forbes France
Il va falloir compter sur elles dans le paysage entrepreneurial : « elles » ce sont « les accompagnatrices, les suiveuses »… ces femmes, aux compétences plus que remarquables, qui ont mis leur carrière entre parenthèses, jouent aussi la carte de « l’expatpreneuriat ».
Plutôt que de rester en retrait, elles décident de transformer cette expérience en une opportunité pour entreprendre, avec des projets qui allient innovation, résilience, et créativité.
Aujourd’hui, 80 % des « conjoints suiveurs » sont des femmes. Loin d’être une étiquette réductrice, c’est une opportunité pour certaines de se lancer un réel défi de créer leur entreprise en surmontant les obstacles de la langue, de la solitude, de la culture, de l’administration, l’absence totale de réseau pro et perso, le manque de reconnaissance. Combien sont-elles à avoir entendu : « C’est bien ta petite activité, mais quand vas-tu retrouver un vrai travail ? » Cette perception peut affecter leur confiance en elles et limiter leur légitimité aux yeux de certains…
Malgré les défis, ces « expatpreneures » possèdent des atouts majeurs. Elles développent une agilité et une capacité d’adaptation qui leur permettent de naviguer dans des environnements variés. L’immersion dans une nouvelle culture enrichit leur vision du monde et leur permet de penser différemment, d’innover. Leur résilience est également un facteur clé. Être loin de sa zone de confort demande une force intérieure qui se révèle précieuse dans le parcours entrepreneurial.
Pour les expatriées qui envisagent de se lancer, plusieurs stratégies peuvent les aider à maximiser leurs chances de succès :
• Construire un réseau local : bien que cela puisse paraître intimidant, il est crucial de créer des liens avec des entrepreneurs locaux et d’autres expatriés.
• Adapter son produit ou service au marché local : comprendre les spécificités culturelles et économiques de son pays d’accueil est essentiel. Ce qui fonctionne en France ne trouvera pas nécessairement un écho positif dans un autre contexte.
• Trouver du soutien professionnel : des communautés comme le réseau international The Musettes (fondé par l’auteure) offrent un accompagnement dédié aux femmes expatriées entrepreneures. Ce type de réseau est crucial pour échanger avec d’autres femmes ayant un parcours similaire, obtenir des conseils, et se sentir soutenue.
• Valoriser son expérience unique : être expatriée est en soi une richesse. Les « expatpreneures » peuvent tirer profit de leur double perspective culturelle pour offrir des solutions innovantes et des produits uniques, intégrant les influences de plusieurs pays.
Les femmes expatriées entrepreneures sont bien plus que des « suiveuses ». Elles redéfinissent l’expatriation, inspire un véritable mouvement de « women empowerment » et jouent un rôle essentiel dans le succès de l’expatriation dans le couple. Pour elles, l’expatriation est une aventure autant personnelle que professionnelle. Il est temps de faire bouger les lignes et changer le regard sur ces « expat housewives » pas du tout désespérées.
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