Jeff Bezos, Jack Ma, Elon Musk… Existe-t-il un visage « type » de milliardaire ?

Leurs succès éclatants, leurs déclarations tonitruantes ou plus anodines, leurs colossales fortunes font régulièrement les titres des journaux et l’objet de palmarès. Arrêtons-nous un instant sur le visage de ces milliardaires iconiques, dont on a tout dit, pour les « photographier ». Forbes vous propose un angle inédit en tentant de répondre à la question de savoir s’il existe des synergies morphologiques communes entre des Jeff Bezos, Jack Ma et consorts. Dialogue édifiant avec Maxence Brulard, expert international de référence en morpho-psychologie et dans l’étude comportementaliste. A tout seigneur, tout honneur, nous ouvrons cette série avec l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos.

Quand Jeff Bezos apparaît en public, qu’observez-vous de sa communication non-verbale et que nous raconte son expression faciale ?

Maxence Brulard : Il donne l’image un soupçon dandy d’une personnalité gouvernée par l’empathie. De prime abord, nous sommes dans un rapport de séduction, le costume de redoutable businessman apparaît en deuxième lecture. Arrêtons-nous sur sa face « cachée » : elle révèle une toute autre dimension. Un méthodisme rigoureux froid et opportuniste commun à bien des loups politiques ou bien encore des scientifiques. Le visage de l’homme le plus riche du monde – très mobile dans ses communications publiques – ne craint pas de libérer de multiples expressions successives sans chercher particulièrement à contrôler précisément le jeu des muscles de son visage. Il a en effet l’avantage d’un visage « sans graisse » qui pourrait les cacher, bien qu’il se plaise parfois, avec complaisance, à exprimer ce qu’il ressent. Aussi bien verbalement que corporellement à travers l’animation de ses 26 muscles dévoilant l’expression de ses ressentis.
Nous avons 26 muscles sur le visage pour exprimer nos émotions, sentiments ou pensées diverses. Nous activons en général entre 16 et 17 muscles pour sourire, réfléchir, se concentrer, se renfrogner, montrer son désaccord ou élaborer une menace potentielle. Les grands singes aussi disposent de 17 muscles dits « peauciers ». Les scientifiques ont qualifié pour chaque muscle une intention ou émotion spécifique. Apprendre à les décoder, c’est s’assurer une très grande maîtrise de la communication.
Chez Bezos, l’intelligence émotionnelle en dominante est inscrite dans sa morphologie où l’ossature et les muscles d’expression invitent à des passions multiples. Cela ne veut pas dire l’absence de l’intellection, dont la machinerie interne pourra relayer cette intelligence. C’est simplement une dominante comportementale qui explique en grande partie son fonctionnement : vivre à fond, expérimenter, provoquer, se singulariser, sortir des sentiers battus, ouvrir de nouvelles perspectives, voilà ce qui pousse le fondateur d’Amazon hors des limites conventionnelles.

Comment le voit-on sur un visage ?

M.B : ll y a deux sortes de visages : les visages qui sont plus orientés sur le profil comme les chevaux, les antilopes ou les loups dédiés à la chasse à courre, et les faciès plus inclinés sur la face comme les tigres, les lions ou les chats qui eux chassent à l’affût. De ses caractéristiques animales communément observées, sont nées des expressions telles que : « un profil de conquérant », « un profil bas » ou « faire face », « perdre la face ». Européens et Asiatiques marquent cette différence constitutionnelle de leur visage qui démontreront aussi des modes de gestion de vie bien différents. Ainsi, le nez puissant, convexe et saillant de Jeff Bezos, qui détermine l’offensivité de son tempérament, se comporte un peu comme un brise-glace. Entendez par là que les difficultés le stimuleront toujours plus qu’elles ne le décourageront.

Maxence Brulard : On l’aura compris : la face cachée, c’est l’habileté rationnelle technique et sophistiquée qui soutiendra l’excellence technique de ses stratégies. Ces dispositions maîtriseront les risques impulsionnels de l’apparente posture comportementale empathique qu’il livre publiquement.

Le fameux « flair » des hommes d’affaires…

M.B : Effectivement, le flair des hommes d’affaires n’est pas un vain mot ! L’intelligence émotionnelle prévaut, elle anticipe toujours sans être ralentie par des ruminations mentales laborieuses qui ruineraient l’action audacieuse à risquer. L’Américain n’attend pas, il fonctionne par impulsions successives et ne se perd pas en fastidieuses études de marché… Par ailleurs, quand on le regarde de face, on voit que l’extraversion du nez, des yeux, et de la bouche semblent saillir du cadre assez osseux du visage ce qui le rend hyper réactif à toute observation capable de le stimuler. Concernant son sourire, il est arboré telle une carte de visite : sa densité l’oriente à dépendre des multiples sensations que la vie existentielle peut lui apporter . Le paraître, le goût de jouir au maximum de tout ce qui peut se présenter d’agréable l’éloignera de toute tentation monastique… Ainsi fleurit l’hédonisme.

Ce qui est également frappant chez Jeff Bezos, c’est la dichotomie de son visage. Que révèle une telle asymétrie sur le plan morpho-psychologique ?

M.B : Il y a une part cachée très surprenante révélatrice d’une intelligence paradoxale. Si l’on sépare le côté gauche du côté droit vu de face, nous découvrons une structure totalement différente au point que si tout le visage était construit comme le côté gauche ou droit, on peinerait alors à reconnaître l’identité de Jeff Bezos. Dans le détail, à droite : l’œil grand ouvert saillant, à gauche en retrait et plus enfoncé ; la joue tonique à droite et dépressive à gauche ; et même la mâchoire suit ce mode au point qu’à droite il paraît dix ans de plus qu’à gauche. En clair, son intelligence paradoxale pourra passer d’un comportement à un autre – quasiment opposé – sans aucun état d‘âme. Cette rupture de cohésion comportementale déstabilisera beaucoup d’ interlocuteurs en attente d’une logique d’attitude conventionnelle, tout en lui permettant souvent de devancer d’autres personnes dans la réussite de projets.
On l’aura compris : la face cachée, c’est l’habileté rationnelle technique et sophistiquée qui soutiendra l’excellence technique de ses stratégies. Ces dispositions maîtriseront les risques impulsionnels de l’apparente posture comportementale empathique qu’il livre publiquement.
Le brillant mondain passionné d’innovations s’avère tout autant être un calculateur tactique intransigeant et sans grande concession pour les « sans talents », personnalités « plus ordinaires » sur lesquels cependant il appuie sa colossale fortune….