Rechercher

Investir En Chine, Oui Mais…

Sur la base des chiffres officiels, la Chine poursuit sa croissance : sur un an le PIB chinois progresse de 6,8% à fin septembre 2017. Les Cassandre annonçant un ralentissement marqué pour 2017 voient, pour le moment, leurs prévisions démenties par les chiffres. Investir en Chine, oui mais.

L’enjeu des 9 premiers mois de 2017 était clair : tout faire pour que le 19ème congrès du Parti Communiste Chinois se déroule au mieux et permettre au Président chinois, M. Xi Jin Ping, d’assurer sa main mise absolue sur le pouvoir. Stratégie payante. Depuis ce mardi 24 octobre 2017, M. Xi Jin Ping dispose de nouveau des pleins pouvoirs pour diriger le géant asiatique, devenant même l’égal de Mao Zedong par l’inscription de son nom dans la charte du PCC, alors que ce dernier est encore en exercice !

L’économie est clé pour les autorités chinoises : M. Xi Jin Ping l’a rappelé dès son discours d’introduction : l’économie doit progresser pour continuer d’assurer l’existence de plus d’un milliard de Chinois. La bonne nouvelle pour la Chine est constituée par le fait que non seulement la pays va dépasser les objectifs de 6,5% prévus initialement par le gouvernement avec une croissance autour de 6,9%, mais 2017 va être la première année d’accélération par rapport à l’année précédente. Ce n’était plus arrivé depuis 2010 ! Sur la base de la croissance chinoise affichée, en ayant aussi en tête les propos confiants de M. Xi Jin Ping, l’investissement sur les actions chinoises devraient s’avérer pertinent, au moins dans un cadre de diversification. Tous les segments de l’économie chinoise devraient poursuivre leur croissance.

Lorsque nous investissons en Chine pour nos clients sous mandat, nous privilégions l’investissement de fonds actions spécialisés sur la région pour éviter les frais de transactions et éviter le risque spécifique lié aux choix de titres. Une croissance aussi importante, en accélération doit logiquement se retrouver dans la valorisation des actions au moins à moyen-long terme.
Pourtant, une forme d’inquiétude reste palpable dès que l’on évoque les résultats et les perspectives de l’économie chinoise. Dans leur volonté de soutenir l’économie chinoise en lien avec le 19ème congrès, les autorités ont usé, voire abusé, des recettes habituelles : le crédit a coulé à flots. L’endettement chinois atteint désormais 250% du PIB. L’immobilier a une nouvelle fois été poussé de même que les infrastructures. A certains égards, il n’est pas rare de retrouver dans certaines régions des prix immobiliers que l’on peut qualifier de bulle ! Il faut dans les grandes villes jusqu’à 40 ans de revenus moyens pour acquérir un appartement en centre ville contre 17 ans en France par exemple.

Vers une croissance plus qualitative et écologique

Dans le même temps, l’investissement des entreprises privées progresse nettement moins vite que par le passé et poursuit une pente orientée nettement à la baisse. Ceci n’est pas très favorable à une poursuite de la croissance globale sur des rythmes aussi élevés qu’en ce moment. Or, la poursuite de la croissance est déterminante pour espérer voir un jour le poids de la dette baisser, que ce soit en absolu ou en relatif à la taille de l’économie. Par le passé, la démonstration a été faite que la croissance chinoise ne pouvait pas être seulement tirée par la croissance de l’endettement et la construction de biens non productifs…

L’analyse mot à mot du discours de M. Xi Jin Ping durant ce 19ème congrès a permis aux spécialistes de ce type d’exercice de conclure que les autorités chinoises allaient au cours des 5 prochaines années viser une croissance plus « qualitative et écologique » que jusqu’à maintenant. De fait, le poids de la dette va revenir à un moment ou un autre sur le devant de la scène. Tout l’enjeu sera de régler cet équilibre fragile avec beaucoup de doigté. Le principal signal concernant la croissance chinoise, sera le cours des matières premières : on l’a vu en 2015 à la baisse (l’économie chinoise ralentissait) et à la hausse depuis plusieurs mois (l’économie chinoise se reprend).

En conclusion dans une optique très longue, investir en Chine en diversification est envisageable… à plus court terme, l’endettement reste problématique et justifie un attentisme prudent.

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC