C’est une tendance forte depuis l’année écoulée : de plus en plus d’entreprises, convaincues que leurs salariés peuvent être une source d’innovation, misent sur l’intrapreneuriat, jusqu’à parfois le transformer en projet d’entreprise. Avec plus de 72 % des salariés qui se disent attirés par l’intrapreneuriat selon le cabinet Deloitte (enquête menée en partenariat avec Viadéo et Cadremploi, auprès de 4 000 personnes), il est vu à la fois comme un levier d’innovation et un facteur d’attractivité des talents.
Certains grands groupes ont même baptisé « start-up studios » leurs programmes d’intrapreneuriat et beaucoup ont embauché des collaborateurs dédiés en tant que responsables / directeur innovation ou Chief Innovation Officer.
L’intrapreneuriat, indispensable aux grands groupes pour attirer les millennials
Cette démarche est devenue incontournable pour les entreprises qui veulent innover. Rien de plus efficace en effet pour s’approprier les nouveaux usages clients et imaginer les offres de demain que d’intégrer dans les équipes des millennials : ils portent cette innovation qui permet de rester dans la course économique mondiale.
Or 2/3 des « digital natives » sont séduits par les entreprises offrant un programme d’intrapreneuriat. En effet, pour les capter, il faut leur proposer des postes et modèles managériaux en phase avec leurs aspirations. La chercheuse Elodie Gentina, professeure à l’IESEG School of Management et auteure de l’ouvrage Génération Z. Des Z consommateurs aux Z collaborateurs (DUNOD, 2018), explique que la démarche créative de l’intrapreneuriat est plus proche des attentes de cette génération : elle leur évite de sacrifier leur vie personnelle à leur vie professionnelle ; et elles les impliquent sur des projets innovants et à fort potentiel de croissance,n ce qui évite la hantise de devoir faire la même chose pendant trop longtemps.
Réconcilier les points de vue
Cependant, pour que ça fonctionne, il faut tout d’abord que les deux parties se comprennent. Or les millennials pensent comme une start-up, vont aussi vite qu’une start-up, quand les managers et autres directeurs de l’innovation passent du temps à convaincre en interne et à faire des réunions. Conséquence : les idées passent et les talents s’envolent …
Pour y remédier, il est important de dire dès le départ quels sont les objectifs respectifs de chaque partie, de partager un plan d’exécution de la stratégie clair, précis et structuré, et de garder à l’esprit le point de vue de son interlocuteur, c’est-à-dire la part humaine de la relation.
Intrapreneuriat / entrepreneuriat : un même objectif, faire du chiffre d’affaires
Deuxième condition de succès : il faut voir l’intrapreneur comme un entrepreneur, et non comme un collaborateur. Un projet d’intrapreneuriat est ni plus ni moins qu’un projet d’entreprise dans l’entreprise. L’objectif n°1 reste de faire du business, et les règles sont les mêmes que pour l’entrepreneur : élaborer un business plan, définir une stratégie, un positionnement et une proposition de valeur, bâtir le bon modèle économique pour dégager le chiffre d’affaires visé, travailler son financement, etc. Or, 70% des entreprises reconnaissent ne pas avoir le temps, les compétences ou la culture nécessaires pour encadrer les projets d’intrapreneuriat.
Pour pallier ce second écueil, de plus en plus de « start-up studios » s’appuient sur un entrepreneur, soit en accompagnement de la croissance des start-up, soit en tant que cofondateur à l’image de Adventure, eFounders, Btwinz ou plus récemment OPEO Studio. Les entrepreneurs impliqués apportent leur savoir-faire, leur réseau, parfois du financement et une équipe mutualisée. Ils apportent un regard de chef d’entreprise et non de directeur ou manager et ils peuvent partager des retours d’expérience terrain pour éviter des décisions malencontreuses ou de mauvais engrenages …
Alors qu’attendent les grands groupes pour s’y mettre et avoir des programmes d’intrapreneuriat qui marchent – c’est-à-dire qui permettent non seulement d’innover mais aussi et surtout de générer du chiffre d’affaires ?
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