Rechercher

Interview avec Zen, jeune prodige de l’esport et champion du monde sur Rocket League

rl 112024 zen classics sevenonethree 026 e1739782558906
Zen, jeune prodige de l’esport et champion du monde sur Rocket League

À seulement 18 ans, Alexis « Zen » Bernier s’est imposé comme l’un des plus grands talents de l’esport, remportant le championnat du monde de Rocket League en 2023 et devenant une référence incontournable dans le milieu. Entre sacrifices, entraînements intensifs et ambitions futures, il nous dévoile les coulisses de sa fulgurante ascension et ses projets à venir. Prochaine étape : le championnat du monde de Rocket League (RLCS) qui se tiendra pour la toute première fois en France, à Lyon.

 

 

Forbes France : À seulement 16 ans, tu es devenu champion du monde de Rocket League et une figure incontournable de l’esport. Peux-tu nous raconter comment tout a commencé pour toi ?


Zen : J’ai toujours baigné dans l’univers du jeu vidéo grâce à mon grand frère qui jouait aux débuts sur PlayStation 1, puis toutes les consoles suivantes de la marque Sony. J’ai commencé à jouer sérieusement à Rocket League à l’âge de 9 ans après avoir acheté mon propre PC. Très vite, j’ai progressé, enchaîné les victoires en showmatchs, ce qui m’a permis d’être repéré par le club français Team Vitality début 2023. Depuis, tout s’est enchaîné très vite !

 

Comment ta famille a-t-elle réagi à ton choix de carrière dans l’esport ?

Zen : Ils m’ont toujours fait confiance. Ce n’était pas un choix évident au début, mais ils ont compris que c’était quelque chose de sérieux. Aujourd’hui, ils me soutiennent à fond. Ma mère gère même une partie de mon activité en s’occupant des aspects administratifs et financiers de ma carrière.

 

Lancer une carrière dans l’esport, c’est une prise de risque ?

Zen : Oui, clairement. Si tu ne donnes pas tout et que tu n’as pas les résultats, tu peux vite disparaître. Ce n’est pas un milieu stable à long terme et il faut être prêt à faire beaucoup de sacrifices.

 

Justement, comment gères-tu ta vie entre l’école et ton activité de joueur pro ? Team Vitality t’aide-t-il sur ce point ?

Zen : C’est challengeant. Mon emploi du temps est chargé : je suis en cours de 8h à 17h30, et 20 minutes plus tard, je suis déjà en entraînement de 18h jusqu’à 23h. J’aurais préféré avoir un emploi du temps aménagé par mon lycée et le rectorat parce que c’est difficile à gérer au quotidien. Certains profs sont compréhensifs et m’aident beaucoup, d’autres le sont moins. Mon objectif premier reste d’obtenir mon bac, même si c’est un vrai défi.

 

Une fois le bac en poche, tu comptes poursuivre tes études ?

Zen : Non, je ne pense pas. J’apprends vite et je retiens bien, mais je m’ennuie en cours. Avec la moyenne que j’ai, je pourrais continuer, mais ce n’est pas mon objectif. Si un jour je devais changer de voie, j’ai un plan B : je joue aussi à VALORANT et j’ai déjà atteint le top 100 Radiant. Mais me déplacer à Berlin pour une structure ne m’intéresse pas pour l’instant.

 

Quels sacrifices as-tu dû faire pour atteindre ce niveau ?

Zen : Beaucoup ! Je n’ai pas ce qu’on pourrait appeler une vie d’ado « normale », je ne sors par exemple presque plus et je voyage énormément. Il faut être très mature et prêt à faire ces concessions si on veut réussir.

 

L’esport te permettra-t-il de vivre confortablement à long terme ?

Zen : Pour l’instant, oui, je suis bien entouré et j’ai déjà gagné pas mal d’argent. Mais je sais que Rocket League est dominé par des jeunes et qu’il faut penser à l’après. C’est pour ça que je réfléchis aussi à des projets en parallèle.

 

Où te vois-tu dans 10 ans ?

Zen : C’est difficile à dire. Peut-être toujours dans l’esport, mais sous une autre forme, peut-être comme coach ou entrepreneur. J’aimerais aussi explorer d’autres horizons, mais tant que je peux être compétitif, je vais continuer.

 

Quelle est ta plus grande fierté jusqu’ici ?

Zen : Gagner le championnat du monde sur Rocket League en 2023, bien sûr ! Mon transfert chez Team Vitality a aussi été un moment important de ma carrière. Mais derrière ces grands moments, il y a énormément de travail et de répétition. Les entraînements peuvent devenir monotones, mais c’est le prix à payer pour être au top niveau.

 

timo claeys rocket league blast 27

 

Il y a encore une certaine réticence envers l’esport en France, non ?

Zen : Oui, surtout chez les plus âgés. En France, il n’existe pas encore de fédération officielle pour l’esport, notamment car on est dans un entre-deux entre le sport et le numérique. En revanche, cela n’a pas été difficile d’obtenir mon visa talent, ce qui montre que les mentalités commencent à évoluer.

 

Certains considèrent encore l’esport comme un simple jeu. Qu’en penses-tu ?

Zen : C’est bien plus que ça ! L’esport est très physique et mental. On fait des exercices de concentration, de respiration, on suit des routines strictes… C’est un vrai sport de haut niveau. Il faut une bonne dose de talent, bien sûr, mais aussi énormément de travail et de discipline.

 

Selon toi, pourquoi Forbes US t’a inclus dans son classement « 30 Under 30 » l’an dernier ?

Zen : Parce que j’ai marqué l’histoire de Rocket League et inspiré une génération de jeunes joueurs. C’est une reconnaissance incroyable, et j’espère que ça aidera l’esport à être encore plus reconnu.

 

Un dernier mot pour les jeunes qui rêvent de suivre ton parcours ?

Zen : Donnez tout ! Travaillez dur, entourez-vous des bonnes personnes et surtout, croyez en vous. Si vous êtes passionnés et déterminés, tout est possible.

 


À lire également : Team Vitality, la locomotive de l’esport en France : « Notre ambition est de devenir le plus grand club au monde »

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC