C’est indéniable, la musique fait du bien, elle nous accompagne le matin dans les transports en commun ou dans nos voitures, elle nous fait chanter, nous motive durant une séance de sport et nous remémore des souvenirs ancrés. Mais au-delà de la joie procurée, la musique agit sur le système de récompense du cerveau, stimule la libération de dopamine. Elle aide également à diminuer le stress, l’hypertension. Bénéfique, certes, la musique aurait-elle le pouvoir d’apaiser certaines maladies ?
Ancien physicien et issu d’un parcours professionnel axé sur l’ingénierie du son, c’est à 50 ans que Daniel Huet décide de tout abandonner pour se lancer dans la Medtech française. Convaincu des pouvoirs de la musique sur les maux, c’est avec son fils Alan qu’il a créé une solution d’accompagnement à la remise en forme ou contre des troubles liés au stress et aux angoisses.
À la tête de Biovartis, les deux hommes ont développé Xplorer, une station sonore immersive qui permet la détente par le son et qui agit « directement sur les régions auditives, mais aussi les aires motrices, impliquées dans le mouvement et la danse, et les circuits liés à la récompense, impliqués dans les souvenirs et les émotions. »
Comment avez-vous eu l’idée de Biovartis ?
Daniel Huet : Le projet est né dans ma tête il y a 30 ans. J’avais composé un album instrumental destiné aux enfants malades de l’hôpital de la Timone à Marseille. Quelques semaines plus tard, le personnel soignant m’appelle en me disant que les enfants ne souhaitaient plus écouter que cet album avant de dormir chaque soir car cela leur faisait du bien. À cet instant précis, la conviction que le son pouvait faire du bien à l’humain devenait une certitude. J’ai consacré les années suivantes à développer ma société dans un tout autre domaine mais en gardant en tête ce projet qui m’animait. C’est en 2014 que j’ai décidé de tout abandonner pour créer Biovartis, et la première station à impulsions sonores.
Quand et pourquoi avez-vous décidé de créer cela ensemble ?
Alan Huet : Au départ, mon père était seul. Je suivais de près forcément, mais j’avais besoin de vivre mes propres expériences pros. J’ai quitté le lycée tôt, monté une société, puis j’avais besoin d’un projet qui donnait un sens à ma vie, et surtout celle des autres. Mon père dans le domaine scientifique, et moi dans le développement de la société, nous ne pouvons pas nous marcher dessus, c’est top, et on ne regarde pas derrière soi, on a une confiance totale l’un envers l’autre.
Comment en êtes-vous venu à la conclusion que le son peut soigner ?
A. H. : En 2017, le premier prototype est fabriqué. Le centre d’accueil Alzheimer à Marseille décide d’implanter cette station pour tester la technologie auprès de leur patients. Pour moi, j’avais seulement vendu une machine de détente avec du son, mais encore une fois, on m’appelle pour me dire quelque chose qui changera le destin de ce projet : un patient atteint d’Alzheimer ne parlait plus depuis 2 ans et ne reconnaissait plus son fils. Après la séance il a remercié le personnel soignant pour ce moment et il a reconnu son fils le soir même. Des rapports très précis établis par les personnels soignants mentionnent d’ailleurs cette anecdote folle. J’en ai encore d’autres sur la maladie de Lyme ou Parkinson qui me surprennent chaque jour, mais je les garde pour une prochaine fois…
Comment choisissez-vous le son pour chaque pathologies à apaiser ?
A. H. : Ce n’est pas le son en lui-même mais les algorithmes que nous intégrons dans les fréquences qui viennent agir sur les désordres cognitifs. Nous sélectionnons quand même des musiques qui on un certain intérêt en émotions afin de se servir de la neuroplasticité comme point d’entrée au cerveau (les émotions par la musique).
Quels sont vos objectifs?
D. H. : Le premier objectif est et restera le même : traiter et accompagner le plus de personnes en souffrance qu’il est possible de faire. Le reste, l’avenir nous le dira. Nous n’avons pas démarré ce projet hier, et il ne se terminera pas demain. Nous avons fait une levée de fonds en R&D pour développer la station commercialisable, et pour s’investir dans un projet humain, innovant, capable de révolutionner la MedTech française.
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