L’urgence sociale et écologique nous appelle à changer de modèle pour répondre aux besoins de tous et toutes, pour faire mieux avec moins. Pour les entrepreneurs du réseau Impact France, le succès de la transition écologique et sociale repose sur un nouveau type d’entreprises qui se développent en préservant le capital écologique et social de l’humanité.
Depuis dix ans, le mouvement, anciennement intitulé Mouves, réunit une communauté de pionniers qui ont démontré qu’un autre modèle était possible et que des entreprises pouvaient grandir en respectant quatre piliers : l’impact social, l’impact écologique, le partage de la valeur et le partage du pouvoir. Tous les jours, ces sociétés prouvent qu’efficacité économique peut se conjuguer avec justice sociale et transition écologique. Elles ont aujourd’hui la responsabilité de transmettre leur modèle pour que toute entreprise puisse s’engager concrètement dans cette dynamique. C’est pourquoi ces entrepreneurs ont choisi de réunir autour d’eux toutes les entreprises et les acteurs économiques qui s’engagent dans la transition sociale et écologique sous la bannière du mouvement Impact France, premier réseau lobbying et business des acteurs économiques à impact social et écologique. Les entreprises doivent entendre l’appel de la jeunesse pour un changement immédiat et prendre leurs responsabilités pour assurer leur avenir et celui de la planète. Le mouvement Impact France porte en ce sens un double projet entrepreneurial et politique, qu’il entend inscrire dans une perspective européenne et internationale pour contribuer à une société plus juste, plus solidaire et plus durable.
Unir les forces de ceux qui veulent changer les choses
Impact France rassemble toutes les entreprises françaises engagées dans la transformation sociale et écologique. Les entreprises les plus engagées, les impact native, mais aussi les celles qui se développent et souhaitent intégrer de l’impact social et écologique au cœur de leurs actions. Pour Caroline Neyron, directrice générale du réseau, ces dernières sont de plus en plus nombreuses. « Ce sont des entreprises qui sont dans une dynamique de transformation et qui vont au-delà de la RSE classique.
Pour réunir ces start-up, un seul critère : de l’innovation sociale et écologique. L’action du mouvement Impact France, c’est de défendre, d’encourager et de faire reconnaitre toutes les entreprises qui ont au cœur de leur modèle l’impact social et écologique, mais aussi d’accélérer la transformation sociale et écologique de toutes les entreprises de France. L’idée, au vu des enjeux actuels du monde entier, c’est que les pionniers en la matière puissent transmettre à l’ensemble des entreprises françaises une manière d’accélérer leur transformation. Selon un sondage signé Harris Interactif, 88% des chefs d’entreprise se sentent responsables des enjeux de transition.
« On est content de voir cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui se positionne beaucoup plus fortement sur ces sujets et qui commence à être entendue et reconnue par les décideurs. On voit un vrai changement opérer pendant ces Universités d’été »
« Une grande confiance est aujourd’hui accordée aux entreprises, qui ont plus que jamais un poids considérable dans la résolution de ces crises grâce à leur expertise », explique Caroline Neyron. « Ils sont nombreux, pour des raisons citoyennes et économiques, à vouloir se transformer ». Une vision véhiculée par les cofondateurs du mouvement, Eva Sadoun et Jean Moreau, respectivement à la tête de Rift et de Phénix. Eux-mêmes acteurs pionniers de l’entreprise sociale et écologique, ils ont su montrer qu’une autre entreprise était possible. Ce sont des entrepreneurs qui ont intégré un nouveau modèle d’organisation en favorisant l’impact, tout en se développant comme toute entreprise classique. « Ils sont la preuve que c’est possible », affirme Caroline Neyron.
L’avant-garde des entrepreneurs
Pour la directrice générale d’Impact France, plusieurs volets constituent la clé pour agrandir et développer cette dynamique de responsabilité. D’abord, la communication et l’influence. Et pour cela, rien de tel que des événements. Des événements grâce auxquels Impact France fédère une vingtaine de réseaux d’entrepreneurs partout en France, mobilisant ainsi plusieurs milliers d’entrepreneurs, venant faire porter leur voix et leurs propositions vis-à-vis des pouvoirs publics et des décideurs économiques. Et dans ce but, le réseau organise chaque été dans la capitale une rencontre, les Universités d’été de l’Économie de Demain, qui fait écho à la Rencontre des Entrepreneurs de France du MEDEF.
Au lendemain de son discours où il annonçait l’indispensable virage écologique du capitalisme lors de la REF du Medef, le patron des patrons, Geoffroy Roux de Bézieux s’est rendu aux Universités d’été de l’Économie de Demain pour saluer l’engagement des entrepreneurs du mouvement Impact France. Selon lui, si toutes les entreprises se situent sur un continuum, celles réunies au sein du réseau constituent l’avant-garde des entrepreneurs, invitant ainsi à continuer la mobilisation pour tirer vers le haut l’ensemble des entreprises. Barbara Pompili, ministre de la Transition Écologique, ou encore Yannick Jadot, député écologie, ont également répondu présents pour échanger et faire ce qu’il faut pour accélérer cette transformation et développer ces entreprises à impact. « On est content de voir cette nouvelle génération d’entrepreneurs qui se positionne beaucoup plus fortement sur ces sujets et qui commence à être entendue et reconnue par les décideurs. On voit un vrai changement opérer pendant ces Universités d’été », se félicite Caroline Neyron.
Un aspect qui n’est pas exclusif à la capitale, puisqu’en région, il y a les universités d’économie de demain chaque mois dans une ville différente, dans cette même dynamique de leaders de l’économie de demain qui se réunissent et qui se fédèrent avec ce double objectif de progresser ensemble et de se réunir pour porter une voix commune avec des propositions. Le réseau représente aujourd’hui plus de 6000 entreprises en France qui s‘entraident via des communautés locales, thématiques et des masterclass tenues chaque semaine, pendant lesquelles les plus aguerris transmettent leur savoir-faire à la prochaine génération.
Jeunes patrons ou entrepreneurs expérimentés, tous viennent des quatre coins de la France pour échanger et développer une dynamique forte autour de cet enjeu de transformation et de changement d’échelle. Sur leur modèle économique, ils ont des enjeux de partage de la valeur et de partage du pouvoir qui sont prépondérants. Ils ont à cœur de mieux intégrer les collaborateurs dans leur chiffre d’affaires et d’intégrer les collectivités. Leur gouvernance évolue en intégrant l’impact. L’influence, la communication et la montée en puissance de tous les entrepreneurs du réseau constituent ainsi les trois volets d’actions d’Impact France.
Faire reconnaître les entreprises responsables
Pour Caroline Neyron, l’avenir de l’entrepreneuriat social est sur les bons rails. « Ce mode entrepreneurial a déjà passé un cap. Il est plus reconnu avec une réelle appétence des nouvelles générations d’entrepreneurs. Il peut changer d’échelle et représenter l’économie française rapidement ». Un mouvement est en marche, emmené par Impact France, le gouvernement ou encore le MEDEF. Les entreprises existantes, grands groupes ou PME, se développent dans un direction plus responsable et bon nombre d’entreprises sont créées en suivant ce modèle.
« Notre enjeu est de sortir de l’opposition entre militants activistes et entreprises réalistes. Il est nécessaire de revisiter le modèle économique actuel »
Des leviers sont à pousser pour que l’entreprise mette à son cœur un impact écologique ainsi que des règles de partage de la valeur. Et pour l’instant, rien ne distingue ces initiatives dans le paysage économique. La société responsable paie les mêmes impôts que les autres, et si elle a une incitation positive implicite, aucune reconnaissance ne lui est attribuée. « Il n’existe aucun bénéfice à créer une entreprise sociale et écologique. Le vent commence à tourner, mais il pourrait vraiment être significatif s’il y avait un label pour les faire sortir du lot. C’est le travail que l’on est en train de mener ». Il existe dans cette lignée un dispositif, Jeunes Entreprises Innovantes, pour toutes les startups tech qui créent de l’innovation technologique ou scientifique. Pour Caroline Neyron, ce statut devrait être élargi aux entreprises qui propose de l’innovation sociale ou écologique. Un levier qui permettrait à ce type d’entreprise d’exploser car si celles-ci adoptent ce modèle par valeur, elles ne sont pas reconnues par les grandes instances. Dans cet optique, Impact France a présenté 30 propositions concrètes aux entrepreneurs et aux décideurs. Des propositions qui seront soumises aux candidats à la présidentielle en janvier prochain. « Notre enjeu est de sortir de l’opposition entre militants activistes et entreprises réalistes. Il est nécessaire de revisiter le modèle économique actuel ». L’idée pour la directrice générale du réseau, c’est de faire monter un mouvement d’entrepreneurs qui est au cœur de ces problématiques, et qui peut représenter une alternative économique au MEDEF, en étant bénéfique socialement et écologiquement.
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