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Immobilier : Whoomies, Le « Tinder De La Colocation » Tisse Sa Toile En France

Cédric Emeran

Lancée à tombeau ouvert dès le mois de septembre 2017, la start-up Whoomies a la particularité de proposer à ses usagers  non seulement de trouver « le » colocataire idéal grâce à un système de matching, semblable à celui en vigueur sur les applications de rencontre, mais également de pouvoir disposer d’un très large choix d’appartements.

Trouver le colocataire idéal ne s’apparentera désormais plus à un parcours du combattant. Ce choix crucial, trop souvent négligé en vertu des impératifs économiques, peut rapidement tourner au casse-tête et surtout pourrir votre quotidien si l’entente cordiale des débuts dégénère en guerre larvée. « La colocation revêt un aspect social qu’il ne serait pas judicieux de négliger », abonde Lauren Dannay, l’une des deux maîtres d’œuvre de Whoomies, aux côtés d’Alexandre Assal. Ce sont eux, forts de leurs expériences respectives en la matière, qui ont porté sur les fonts baptismaux ce projet à « double-fenêtre » : d’un côté le choix d’un colocataire, en reproduisant les canons des applis de rencontre (centres d’intérêts, atomes crochus, habitudes alimentaires, etc.), et de l’autre la possibilité de parcourir un (très) large choix de logements. En effet, ce ne sont pas moins de 5 700 logements qui attendent sagement de trouver preneur.  « J’étais, à l’époque, en colocation avec une jeune fille mais cela ne se passait pas forcément de la meilleure des manières. Nous avions, pour ainsi dire, des modes de vie différents », développe, avec une certaine diplomatie, Lauren Dannay. Concernant son cofondateur et meilleur ami, la donne était quelque peu différente.  En partance pour Londres – où la guerre du logement fait rage, doux euphémisme – , le jeune homme éprouvait toutes les peines du monde à trouver chaussure à son pied.

Partageant leurs expériences, les deux amis vont rapidement mettre « noir sur blanc » ce concept mariant allègrement plateforme de recherche immobilière et choix du colocataire idoine. « Alexandre était vraiment passionné par l’entrepreneuriat et nous discutions souvent de thématiques relatives à ce sujet. Alors quand l’idée s’est présentée, après l’avoir peaufinée et ciselée, nous nous sommes lancés dans cette aventure », se remémore la jeune entrepreneure qui, en poste depuis trois ans, va quitter ses fonctions pour se consacrer pleinement au « projet Whoomies ». Son condisciple, Alexandre Assal, ne franchira finalement pas la Manche et œuvrera également pleinement à l’émergence de la structure nouvellement née. Une application qui brille notamment par sa facilité d’usage et son aspect ludique.  Une fois celle-ci téléchargée (et déjà plébiscitée par 10 000 colocataires à Paris… mais aussi à Londres), l’utilisateur se retrouve face à un chatbot prénommé « Chandler » – vous aurez tous saisi la référence – qui va apprendre à connaître et accueillir le nouveau venu au sein de l’univers Whoomies.

« Chandler, pour vous servir »

« En lieu et place d’un formulaire chronophage comme il en existe pléthore, nous voulions proposer une manière plus interactive de communiquer les données habituelles type nom, prénom, âge, etc.», déroule Lauren Dannay. Mais « Chandler » se renseigne également sur votre mode de vie (Etes-vous plutôt fêtard ? Casanier ?) ainsi que sur vos centres d’intérêts :  si vous préférez un bon match de Ligue des Champions du mardi ou du mercredi soir à une pièce de théâtre. Consciencieux, Chandler se « soucie » également de vos habitudes alimentaires. « Il y existe une centaine de mots clés à disposition de nos utilisateurs.  Notre algorithme va alors prendre en compte tous ces paramètres,  ce qui va nous permettre ensuite d’arriver sur l’interface de matching », narre la cofondatrice. Et c’est à ce moment-là que la « magie opère » puisque Whoomies va vous proposer une liste de profils compatibles. Comme sur Tinder, le « match » doit être réciproque.   Pour les plus pressés, désireux de « squizzer » la  partie sociale relative à la recherche de la perle rare, il est possible d’accéder directement au volet immobilier et ainsi passer en revue les près de 6 000 appartements disponibles.

Couvée par les deux mastodontes mondiaux du secteur de la colocation, en l’occurrence Easyroomate (plus connu en France sous le nom d’Appartager) et Roomlala avec lesquels des accords commerciaux ont été noués, Whoomies, également présente à Londres, terre ô combien fertile en matière de colocation, se sent pousser des ailes et vient d’annoncer son déploiement dans 25 nouvelles grandes villes en France. Rien que ça. « Le marché français observe en moyenne une croissance de 30 à 40% par an, ce qui représente un véritable potentiel de développement pour Whoomies. Pour preuve, l’application enregistre chaque semaine plus de 1 000 nouveaux utilisateurs à Paris et à Londres avec une croissance de plus de 30% par semaine. Nous avons pour ambition de proposer une approche totalement novatrice de la recherche de colocation, en ligne avec l’évolution des nouveaux modes de vie, de logement, et les attentes de chacun concernant le choix de son coloc. », souligne Lauren Dannay. Et de poursuivre.  « Nous sommes extrêmement ravis de l’attraction observée depuis le lancement, tant en termes de volume de téléchargements que de taux d’engagement de nos utilisateurs » souligne l’entrepreneure qui, à plus long terme, envisage d’agrémenter sa plateforme avec des services de gestion de la colocation – sur le modèle freemium toujours selon les canons de Tinder – pour gérer son budget, se rembourser les courses entre colocataires, etc.  Et faire ainsi régner la sérénité dans le foyer. 

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