Ce vendredi 16 mars, 1 300 start-up étaient invitées à prendre les clés de la mairie pour la quatrième édition du Hacking de l’Hôtel de Ville. Organisé par la Ville de Paris et l’incubateur Paris&Co, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris, l’événement compte dénicher les innovations de demain.
Sous les dorures de la République, une pancarte indique « espace de coworking ». Sur des banquettes, de jeunes gens s’affairent, ordinateur portable sur les genoux. Pendant que GRTgaz tente de dépasser le bruit des craquements du parquet pour présenter ses « challenge ». Ce vendredi 16 mars, la mairie de Paris s’est transformée en un gigantesque laboratoire de la « start-up nation ». La quatrième édition du Hacking de l’Hôtel de Ville a permis la rencontre de 1 300 start-up, 150 grands groupes, 200 experts français et internationaux, 250 investisseurs, les services de la mairie, les médias, et des étudiants.
Au total, 3 300 rendez-vous d’affaires sont organisés dans la journée dans des « MeetUp » qualifiés. « C’est l’événement pivot du Hacking », souligne Loïc Dosseur, co-directeur de Paris&Co, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris qui accompagne plus de 300 start-up sur une dizaine de sites. « Chaque rendez-vous d’un quart d’heure est qualifié puisqu’ils sont acceptés au préalable par les deux parties. »
Gain de temps
Un gain de temps considérable pour les start-up qui peuvent ainsi « toucher tout l’écosystème », constate Clément Meyer, de Bureaux à Partager. « J’ai rencontré Air France, ils sont venus me voir en connaissant notre produit et en ayant des idées très concrètes à développer ensemble », raconte un entrepreneur pressé entre deux rendez-vous.
Côté grands groupes et institutions, l’intérêt « est de rencontrer beaucoup de start-up en peu de temps », souligne Sabine Parnigi-Delefosse, responsable innovation à la Caisse des dépôts. Surtout, cette journée est l’occasion d’effectuer une immersion dans l’esprit start-up. « Nous venons avec une vingtaine de collaborateurs, c’est pour eux un moment d’acculturation. »
Chez Orange, partenaire de l’événement, même envie de s’imprégner, s’inspirer. Pour Marianne Lahaye, déléguée régionale de l’entreprise, le Hacking Paris constitue « une respiration » pour l’entreprise toujours à la recherche « d’agilité ».
Environnement, économie circulaire
Si les jeunes pousses du numériques sont nombreuses, Paris souhaite mettre à l’honneur des solutions touchant à des domaines plus concrets. « Environnement, économie circulaire », commence à énumérer Loïc Dosseur de Paris&co dont les incubateurs sont regroupés par thématiques (mobilités, édition…).
Pour Jean-Louis Missika, adjoint à la mairie de Paris, « nous ne pourrons pas atteindre les objectifs de l’accord de Paris sur le climat si les start-up ne développent pas la R&D sur le secteur du BTP, l’industrie qui produit 70% en masse des déchets parisiens », récite-t-il. L’élu compte sur ce salon « pour accélérer dans les nouveaux modes de construction, le bois, les fintech pour financer ces projets… »
Rayonnement de la France à l’étranger
Au-delà des idées, des rendez-vous, des opportunités, Hacking Paris est surtout une très belle vitrine pour montrer la vitalité de l’écosystème à l’étranger. En novembre dernier, la Commission européenne a décerné à Paris le titre de l’European Capital of Innovation Award, soit la ville la plus innovante du continent européen. Avec ses 300 start-up accompagnées par an et ses 2 700 emplois créés par les start-up incubées, Paris&co participe de ce rayonnement. Mais reste-t-on dans l’adage « Paris et le désert français » ?
« Paris et la France doivent devenir une porte d’entrée de l’innovation en Europe », espère Pascal Cagni, président de Business France. « L’objectif est d’attirer les talents, l’intelligence, les capitaux afin de faire la lumière sur Paris, puis remettre les régions sur le chemin du développement économique. »
Pour Jean-Louis Missika, c’est évident. « Paris est une usine à start-up pour le reste de la France », indique l’adjoint. « La nouvelle génération veut créer en France. Elle vient à Paris, mais les équipes de R&D sont souvent en province, où chaque métropole développe une spécialité. » Pour lui, Paris&co est en voie de métropolisation.
Avec un taux de survie affiché de 80%, les start-up incubées par Paris&Co espèrent montrer la voie. « Comment monétiser cet engouement après dix ans de French Bashing ? », s’interroge Pascal Cagni de Business France. Pour lui, l’immobilier ne doit pas être un problème, il faut pouvoir trouver des « talents », et proposer de nouveaux « role models ».
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