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Green-Got : la néo-banque qui finance la transition écologique

AMF

PEPITE | Au beau milieu de la crise sanitaire, une nouvelle pépite de la Fintech voit le jour et bouscule les codes d’un secteur statutaire. Green-Got séduit les ceux qui veulent avoir un impact écologique, en finançant des projets de préservation de l’environnement. Rencontre avec Maud Caillaux, 27 ans, lauréate Forbes 30 Under 30 et fondatrice de la néo-banque tricolore.


 

Au premier semestre 2020, une néo-banque française baptisée Green-Got était annoncée et comptait, avant même son lancement officiel, près de 20 000 personnes sur liste d’attente, désireuses de devenir clientes. La jeune pousse a clôturé une levée de fonds en pré-seed auprès de Business Angels qui croient dur comme fer à la pérennité de l’entreprise.

Green-Got a refusé l’aide des grosses banques ou des fonds, s’assurant ainsi une indépendance unique. La promesse qui a séduit ses clients comme ses investisseurs est la suivante : une carte et un compte pour payer et être payé avec une empreinte carbone faible, ainsi qu’un compte d’épargne pour financer les secteurs clés de la transition écologique. Le succès de ce service made in France s’explique par l’attente d’une solution qui n’existait pas jusqu’alors : une solution qui soit écologique, mais aussi pratique et simple à utiliser.

Maud Caillaux, cofondatrice de Green-Got, évoque la genèse de cette banque d’une nouvelle ère : « Nous faisons partie d’une génération qui a conscience d’être la dernière à pouvoir changer les choses, mais qui a aussi été biberonnée par des solutions digitales toujours plus pratiques, accessibles et instantanées. Ce sont ces deux mondes qu’on veut se faire rejoindre chez Green-Got : offrir la possibilité de financer la transition écologique grâce à son argent tout en vivant expérience agréable et sécurisée. »

 

Ne plus polluer avec son argent

Depuis quelques mois, la jeune, motivée et audacieuse équipe autour de Maud Caillaux, chamboule le marché bancaire en répondant à une demande pressante mais toujours insatisfaite de sa génération : ne plus polluer avec son argent. Et le challenge est de taille. En 2021, selon l’ONG Rainforest Action les banques françaises ont encore augmenté leur soutien financier aux énergies fossiles en leur accordant plus de 80 milliards de dollars de financement malgré les menaces toujours plus lourdes qui pèsent sur le climat. Ce constat, largement partagé par toute une génération, a permis à Maud Caillaux et son équipe de réunir une communauté soudée et impliquée qui compte déjà plus de 20 000 membres participant quotidiennement aux choix de l’entreprise, les projets qu’elle finance et les fonctionnalités de l’application.

 

néobanque
Maud Caillaux, co-fondatrice de Green-Got.

 

Humaniser la banque autour d’un projet à impact

Alors dans le milieu du luxe, rien ne prédestinait Maud Caillaux à entrer dans l’univers de la banque et encore moins de l’écologie. En 2020, la lauréate Forbes 30 Under 30 lance Green-Got, en pleine crise sanitaire. Si la situation était délicate pour lever des fonds, le projet s’est décanté grâce à un service 100% digital.

Des équipes en télétravail aux quatre coins de la France, la startup francilienne prend tout de même ses quartiers au sein d’un incubateur à Neuilly-sur-Seine, où l’équipe se rejoint plusieurs fois par semaine, un aspect essentiel pour Maud Caillaux et son co-fondateur Andréa Ganovelli pour l’épanouissement de chaque collaborateur : « Le défi, c’est de recentraliser parce que les échanges sont bien plus enrichissants pour la cohésion d’équipe et la culture d’entreprise ». Avant d’être un service bancaire, Green-Got est avant tout un projet écologique pour ses fondateurs. Un constat sur la situation climatique catastrophique qui pousse Maud Caillaux, Andréa Ganovelli, Vincent Evesque et Fabien Huet à se poser une question fondamentale : comment avoir un impact positif ?

C’est logiquement, de par leurs carrières respectives, qu’ils posent leur dévolu sur le secteur de la finance. « Aujourd’hui, le plus gros geste écologique à adopter, c’est de mettre son argent au vert, parce que l’argent finance massivement, bien qu’indirectement, les énergies fossiles », explique Maud Caillaux. « Nos banques ont été créées pendant la révolution industrielle sur les actifs toxiques comme le charbon ou le pétrole. Et c’est de là qu’est venue l’idée de Green-Got. On voulait offrir la solution qui a le plus d’impact à l’échelle individuelle pour lutter contre le réchauffement climatique ». Pour la fondatrice de la néo-banque, cette solution, c’est l’épargne. Pourquoi ? Simplement pour que l’argent soit mis au service de la transition écologique et finance des projets à impact. Cela passe aussi par un calculateur de CO2 intégré avec lequel chacun peut voir l’émission carbonique due à ses dépenses.

 

Épargner pour l’environnement

La jeune startup finance à travers ses services plusieurs projets certifiés en faveur de l’environnement, dont trois grâce au compte courant. Le premier permet, à chaque 10 euros dépensés, de préserver des mètres carrés de forêt amazonienne. Le deuxième est un projet de préservation des océans avec l’ONG Wings of the Ocean, financé pour nettoyer les océans mais aussi prévenir des tonnes de plastique qui y sont rejetés. Enfin, Green-Got s’active pour des projets de centrales solaires et éoliennes dans le monde entier. C’est là que le compte épargne prend le relais, car si seulement une fraction de l’argent en compte courant peut être investi, l’épargne accorde un impact d’investissement bien plus considérable. « Avec le compte épargne, on finance directement des fonds, des projets et des entreprises qui ont un impact positif sur l’environnement », décrypte Maud Caillaux.

 

Un cœur de cible : ceux qui veulent changer les choses

Green-Got, c’est une startup jeune et dans l’ère du temps. Très active sur les réseaux sociaux, elle opère un management qui se veut familial pour cultiver son identité d’entreprise tout en gardant l’aspect digital qui fait sa force. « Il y a un an, ce projet n‘était encore qu’un embryon. Depuis, on a eu du soutien et de l’impact. Les choses vont très vite mais l’essentiel est d’avoir une équipe heureuse car le bonheur au travail ne peut que transparaître dans notre communication et dans notre produit ».

Pour Maud Caillaux, Green-Got n’a pas de public cible. Elle se veut présenter une gamme de services d’épargne qui parlent autant aux profils très investisseurs qu’aux personnes moins averties, car même quelques milliers d’euros sur un compte constituent une empreinte carbone conséquente. « La tristesse de la situation, c’est que notre génération s’efforce d’insérer des gestes écologiques dans son quotidien, mais l’argent qu’elle gagne finance tout l’inverse de ces valeurs », déplore Maud Caillaux.  « Nous espérons ainsi rassembler des personnes de toutes générations et de tous niveaux sociaux parce qu’on se bat tous pour une cause commune ».

L’ADN de Green-Got, c’est ainsi de mettre à disposition une solution et un levier pour lutter individuellement et faire une différence face à la crise climatique. Un levier qui n’est pas seulement anecdotique, mais qui a un réel impact. « Ce que l’on propose via Green-Got, c’est un impact qui n’est pas restreint du tout. En moyenne, l’épargne d’un français émet 15 tonnes de CO2 par an. On souhaite offrir la solution qui a le plus d’impact à l’échelle individuelle, parce que l’argent est le nerf de la guerre donc là où il va, le monde se construit ».

 

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