Franck Boclet Ouvre Sa Première Officine Parisienne

Inutile de demander qui est Franck Boclet dans le milieu de la mode, tant il est reconnu et respecté par ses pairs. Directeur artistique pour plusieurs maison comme Kenzo, Ungaro, Arrow ou plus récemment Smalto, c’est tout naturellement que Franck Boclet s’est lancé dans sa propre marque qui est aujourd’hui disponible Rue de Grenelle dans le 7e arrondissement de Paris.

Après avoir été subjugué par la beauté de son officine lors de l’inauguration, nous sommes allés à la rencontre de Franck Boclet, créateur de mode pas comme les autres, qui bouscule les codes du politiquement correct dans les campagnes de publicité de ses parfums.

Pourtant, rien ne destinait l’homme à faire carrière dans la direction artistique ni même dans la création. C’est dans l’ingénierie textile que Franck commence sa carrière. “ J’ai fait mes armes dans la mode masculine, pas spécialement en tant que créateur ou directeur artistique à la base. Mais chaque fois que j’entrais dans une maison, on me demandait de m’occuper de la création et au bout de la troisième fois, j’ai fini par accepter ”.
Il devient alors directeur artistique pour plusieurs maisons dont Smalto pour laquelle il officiera durant 17 ans.

En 2011, Franck Boclet décide de lancer sa propre marque et sa propre vision de la mode masculine, qu’il arrête en 2013 pour démarrer une toute nouvelle aventure, celle du parfum de niche.
“ On a commencé à faire les parfums avec Ludovic Perrin, mon associé mais sans réellement y croire. Et puis cette histoire de parfum qui a commencé avec 4 petits jus s’est transformé en 28 jus de parfum dont 15 en extrait de parfum ”. Cette histoire aujourd’hui connaît un développement plus que positif de + 25% tous les ans soit 100 000 bouteilles qui s’arrachent comme des petits pains sur des marchés préférentiels les Pays de l’Est, l’Italie ou encore le Moyen-Orient où Franck Boclet est connu.

En même temps, il est très difficile de ne pas être sensible aux parfums Franck Boclet, à l’image de l’homme derrière ses lunettes fumées, les parfums sont profondément Rock’n Roll tant dans leur histoire que dans leur odeur.
“J’aimais ce qui était plutôt oriental et très boisé. Mes parfums au départ sont unisexes mais ont une odeur dominante plus masculine. Comme ils ont fonctionné assez vite, nous avons décidé de couvrir d’autres familles olfactives, le fleuri pour les femmes, le boisé, le sucré, le fruité ”.

Chaque parfum raconte une histoire, porte un nom faisant référence aux musiques du Franck Boclet adolescent comme Angie des Rollings Stones qu’il adule ou encore Heroes pour la célèbre chanson de David Bowie. Pour accompagner ces histoires, le créateur n’hésite pas à se mettre en scène avec sa femme. Un parti-pris étonnamment authentique qui change des campagnes de publicité habituelle.
“ Il y a une histoire derrière les jus, ce sont de vraies histoires. Les photos ce ne sont pas des beaux mannequins, c’est nous et ce que l’on vit. Et j’ai l’impression que les distributeurs et les revendeurs apprécient ce côté authentique parce qu’ils ont plein de parfums de niche à vendre mais très peu d’histoire. ”

Aujourd’hui, Franck Boclet vend ses parfums à travers plus de 500 points de vente dans le monde. Un succès fou qui a donné envie au créateur et son associé de prolonger l’histoire avec cette officine incroyable aux accents baroque haussmanniens où l’on pourra retrouver sa griffe de vêtements unisexe et intemporelle.

“ Je voulais créer une officine comme il n’en existe pas. La plupart des officines vendent de la nourriture, des vêtements ou des meubles. Mais il n’y a pas encore à ma connaissance une officine de parfums qui propose d’autre chose à vendre. Je voulais une officine concept store puisqu’il y avait le parfum, les vêtements Franck Boclet et quelques créations d’autres personnes, que ce soit des bijoux, des sacs qui ne soient pas signés Franck Boclet. ”

Pour l’heure, pas question de s’attaquer aux grands magasins, mais Franck Boclet compte bien s’exporter dans une cinquantaine de concept stores triés sur le volet où il exposera les fameuses malles dessinées par ses soins. Et pour continuer sur cette belle lancée, le créateur aimerait se lancer dans deux nouveaux projets : « Je voudrais développer deux autres produits : la lunette et la sneakers, que j’aimerais lancer en distribution plus massive, moins limitée que mes vêtements ou mes parfums. Si je trouve les bons partenaires, je suis prêt à signer un accord pour ces deux mondes-là. »