Rendre l’éducation accessible. C’est le leitmotiv d’OpenClassrooms, plateforme de formation en ligne diplômante championne du B2C et du B2B. C’est dans une optique de faire bouger les lignes dans la transformation des métiers et du futur de l’éducation que la pépite du Next40 est présente cette semaine au Forum Économique Mondial à Davos. Rencontre avec son cofondateur, Pierre Dubuc.
Pouvez-vous présenter OpenClassrooms ?
Pierre Dubuc : Je suis l’un des deux fondateurs et CEO d’OpenClassrooms, une entreprise créée en 2013 avec pour mission de rendre l’éducation accessible, en particulier l’éducation professionnalisante. Nous sommes une plateforme d’éducation en ligne qui propose une cinquantaine de parcours diplômants qui aboutissent aux métiers de demain. Code, data, cybersécurité, mais également des métiers qui sont transformés par le digital comme la vente, le management ou encore les ressources humaines. Nous formons 3 millions de personnes par mois dans 140 pays. Nous sommes une entreprise de 200 employés, avec une levée de 70 millions de dollars. Nous délivrons à la fin des parcours des diplômes de niveaux bac+2 à bac+5 reconnus par l’État. Nous sommes une école accréditée, mais nous travaillons aussi en partenariat avec de grandes universités et écoles. En France par exemple, on forme au métier de Datascientist avec Central Supelec.
Comment est-ce que vous alliez B2C et B2B ?
P.D. : Nous travaillons en B2B avec 500 entreprises, dont un certain nombre de grands noms français et américains, parmi lesquels on compte BNP, Orange, SNCF, mais aussi Google, Amazon, Facebook ou encore McDonalds. Nous opérons sur trois grandes problématiques qui sont liées à la transformation de leur métier, de leur compétence. Ces entreprises ont des métiers qui disparaissent complètement. Si un géant comme Amazon automatise ses entrepôts, la productivité augmente et le besoin en préparateurs de commandes diminue. Il y a des disparitions de métiers, mais aussi des transformations. Il s’agit donc de faire monter en compétence les personnes qui sont impactées. Il y a aussi des nouveaux métiers, comme développeurs ou datascientists sur lesquels on retrouve des pénuries de talents conséquentes. Les formations au métier de commercial sont également très limitées dans bon nombre de pays. Nous adressons ces trois sujets, en faisant de l’upskilling, ou montée en compétence, et du reskilling, ou reconversion complète avec de l’accompagnement vers l’emploi, mais aussi de la création de pipelines de talents pour pallier la pénurie persistante sur les nouveaux métiers. Pour ce qui relève du B2C, nous aidons trois types de profils sur les trois millions de personnes qui passent sur la plateforme chaque mois. Des étudiants, des décrocheurs scolaires, et des personnes « atypiques » qui n’ont pas accès à de la formation telle qu’ils la souhaiteraient. Ce sont des personnes qui cherchent à se former sur leur premier métier. Nous avons aussi des salariés qui souhaitent accélérer leur carrière, ou se reconvertir, et enfin des demandeurs d’emplois. Ça va de 18 ans à plus de 50 ans, avec une moyenne d’âge de 35 ans. Les profils sont très variables suivant les programmes.
Pouvez-vous présenter le programme CPF, dans lequel vous êtes intégré ?
P.D. : Fin novembre, le gouvernement français a lancé une nouvelle application qui donne accès au compte personnel de formation (CPF). Peu de monde le sait, mais tous les travailleurs en France gagnent 500€ de crédit chaque année. On peut y accumuler jusqu’à 5000€ et le dépenser sur la formation de son choix sur l’application, basée sur une liste présélectionnée suivant la qualité des formations. Nous faisons partie de cette initiative unique, proposée seulement par deux pays dans le monde, la France et Singapour. Le but est de permettre à tous les citoyens, les travailleurs et les demandeurs d’emploi de pouvoir se former tout au long de leur vie, pour accompagner les transitions de leur métier et de leurs compétences et d’avoir la liberté de le faire avec une facilité administrative et financière. C’est le cœur de l’innovation. Le démarrage est plutôt bon, il faut faire connaître ce dispositif, initié depuis deux mois avec déjà plus d’un million de comptes créés, et un immense potentiel.
Vous faites partie de la nouvelle initiative du gouvernement, le Next40. Qu’est-ce que cela change pour OpenClassrooms ?
P.D. : Next40, c’est 40 scale-up, ou start-up avancées qui ont été sélectionnées pour être accompagnées et mises en avant par le gouvernement. C’est de la médiatisation, mais aussi un label certifiant qu’une entreprise est en train de se développer pour un jour faire partie du CAC 40. Un certain nombre de services et de guichets ont été mis en place pour pouvoir s’adresser à toutes les agences de l’État pour faciliter les business. OpenClassrooms travaille sur un marché hautement régulé, de par l’accréditation des diplômes, le financement, et le CPF. Cela nous permet de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement. C’est aussi un label à l’étranger. Aux USA, ça vous permet d’être plus visibles de venir d’Europe. On est à Davos avec la délégation avec une petite dizaine de Next40.
Qu’est-ce que vous attendez du Forum Économique Mondial ?
P.D. : Nous sommes en délégation à Davos avec une dizaine d’entreprises Next40. C’est la première fois que je participe à l’événement. Sur le contenu, il y a un agenda sur le capital humain et le reskilling et l’upskilling avec un objectif de reconvertir un milliard de personnes. C’est très en phase avec notre mission qui est de placer des gens dans l’emploi. On vient contribuer bien sûr au contenu autour du futur de l’éducation et du travail. Beaucoup d’entreprises sont présentes, les panels et les réunions bilatérales nous permettent de les rencontrer dans une optique business.
Pouvez-vous décrire OpenClassrooms en trois mots ?
P.D. : Make Education Accessible, c’est dans ces mots que l’on retrouve la racine d’OpenClassrooms.
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