Fondée en 2015 et lancée en 2016, PayFit a bousculé le quotidien des entrepreneurs et des dirigeants grâce à son service SaaS de gestion de la paie et des processus RH. Mieux, la Fintech française figure parmi les entreprises les plus attractives pour les Venture Capitalist et pourrait bien devenir la prochaine licorne européenne.
D’aussi loin qu’il s’en souvienne, Firmin Zocchetto a toujours voulu entreprendre. « A 15 ans, je mûrissais déjà l’envie de créer quelque chose, de donner vie à mes idées pour qu’elles aient un impact sociétal, tout en aspirant à la liberté, si chère aux entrepreneurs » explique le CEO de PayFit. Ce désir trouverait-il sa source dans l’héritage familial, pour celui dont l’arrière-grand-père a quitté l’Italie à la fin du 19e siècle pour construire en France une nouvelle vie ? Si la question se pose, le jeune homme reconnaît que, dans son entourage, tous ont laissé s’exprimer cette fameuse fibre entrepreneuriale.
Encore lycéen, il fonde avec son ami Ghislain de Fontenay une première entreprise : un réseau social de rencontre avec des étrangers pour apprendre de nouvelles langues, y convertissant 6 000 utilisateurs. L’aventure dure un peu moins de deux ans, mais confirme le duo dans ses capacités. Après une classe préparatoire au Lycée Sainte Geneviève à Versailles, Firmin Zocchetto intègre l’ESCP où il dirigera l’association ESCP Challenge. Lors de son stage chez Citi en M&A – sa première et unique expérience professionnelle en entreprise – il s’intéresse de plus près au mécanisme de la gestion de paie, « un sujet universel qui n’est en réalité traité que pour les grandes entreprises. Quand on creuse la question, on s’aperçoit que pour les petites sociétés de moins de 100 salariés, celles dont la taille ne permet pas l’internalisation du service de paie, il n’y a pas d’autre choix que de passer par un tiers ». Un constat qui pique l’intérêt de l’entrepreneur, bien décidé à moderniser et simplifier cette tâche complexe et chronophage pour les entreprises. Entouré de Ghislain de Fontenay (CTO) et Florian Fournier (CPO), rencontré sur les bancs de Ginette, Firmin Zocchetto fonde en 2015 PayFit, un service SaaS de gestion de la paie et des processus RH.
« Deux choses nous ont aidé : être très efficace dans le processus de levée, en évitant les road show qui vous éloignent de votre business, et être attractif pour des fonds d’envergure, qui ont cru en nous et nous ont permis de financer notre technologie et notre développement ».
Leur idée ? Utiliser la technologie actuelle pour développer leur propre langage de programmation, JetLang, apte à coder le Code du Travail et les conventions collectives. «PayFit permet de changer de paradigme en donnant à l’employeur et à l’employé toute l’autonomie dont ils ont besoin pour gérer ce pan essentiel de la relation RH, sans nécessiter de compétence particulière en matière de paie ». Une proposition de valeur qui tape dans l’œil de fonds prestigieux. En quelques années, ils lèvent successivement 500 000 euros auprès de Kima Ventures et de The Family en 2016, 14 millions d’euros auprès d’Accel en 2017 et 160 millions d’euros auprès d’Eurazeo Growth et BPI France en 2019 puis en 2021. Un rythme soutenu qui n’a pas empêché les trois co-fondateurs de tenir la trajectoire. « Deux choses nous ont aidé : être très efficace dans le processus de levée, en évitant les road show qui vous éloignent de votre business, et être attractif pour des fonds d’envergure, qui ont cru en nous et nous ont permis de financer notre technologie et notre développement ».
En 2016, PayFit signe ses premiers clients, d’abord issus de l’écosystème entrepreneurial parisien, comme Merci Handy, Big Mamma ou encore Nestor, avant de s’étendre à des entreprises plus traditionnelles. « Quand on démarre, autant s’adresser à des entrepreneurs qui partagent ce goût du risque, et constitueront vos « early adopters », tout en veillant à ne pas se laisser enfermer et devenir une startup pour les startups » avertit le co-fondateur et CEO de PayFit. Aujourd’hui, la société est implantée dans cinq pays de l’Union européenne (France, Allemagne, Espagne, Italie & Royaume-Uni) et compte 700 employés qui accompagnent 6 000 entreprises dans la gestion de leurs paies et de leurs ressources humaines. Des clients répartis entre 150 conventions collectives, comme celles de la Syntec et de l’HCR, qui représente 15% de leur portefeuille. Si elles ne sont pas au programme, l’ouverture aux conventions du BTP ou à celles du régime agricole sont à l’étude. Après la paie, PayFit a fait évoluer son offre pour intégrer les déclarations sociales et la gestion du personnel. Gestion des congés payés, suivi des notes de frais, autant de services qui sont accessibles à l’employeur et à ses employés et qui simplifient la relation de travail. « Sur d’autres domaines, comme la mutuelle, nous avons mis en place des partenariats privilégiés grâce auxquels nous réalisons des synchronisations assez poussées, comme avec l’organisme Sossialy. Le don sur salaire est une fonctionnalité qui peut être gérée directement par l’employé via son accès personnel et pour laquelle nous nous chargeons d’éditer les reçus fiscaux ».
Au-delà du service, c’est sur la proposition de valeur que PayFit fait la différence. « Bien sûr qu’il est important d’avoir des indicateurs sains et de mener les investissements nécessaires pour faire évoluer la solution technologique, mais le plus important pour nous, c’est de créer les conditions du progrès : que nos clients soient satisfaits par le service rendu, et que nos employés puissent avoir un impact positif au sein et en dehors de la société ». Justement, comment passe-t-on d’une startup de 3 co-fondateurs à une entreprise de 700 personnes, sans sacrifier ses idéaux ? Firmin Zocchetto affirme que la solution réside dans la capacité de l’équipe dirigeante à faire de cet objectif une préoccupation constante. « Tout dans nos outils, nos process, notre communication, mais aussi notre politique de recrutement est pensé pour favoriser la diversité et donner envie à des personnes qui partagent nos valeurs d’excellence, d’humilité et de bienveillance de nous rejoindre ». C’est d’ailleurs le confinement de mars 2020 qui leur a donné matière à repenser l’organisation traditionnelle du travail. Chez PayFit, depuis l’été 2020, chaque employé peut profiter du programme Work From Anywhere (WFA) qui permet de choisir le lieu de résidence, et l’équilibre entre présentiel et distanciel qui lui semble le plus adapté. Un choix novateur, à l’image du style de management prôné par les trois fondateurs de la prochaine licorne européenne.
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