Entretien exclusif avec Deepak Chopra, chantre du développement personnel qui murmure à l’oreille des grands de ce monde

Son nom résonne à l’échelle mondiale : de Michael Jackson à Barack Obama en passant par Bill Clinton et Demi Moore, Deepak Chopra a coaché les plus grandes personnalités de notre époque. À la fois médecin, conférencier et auteur à succès, l’homme de 76 ans s’est fixé pour mission de démocratiser l’accès à des concepts jadis chasse gardée d’une élite restreinte : la médecine intégrative, la méditation et le développement personnel. Des thématiques qui occuperont une place centrale lors de sa prochaine retraite exclusive organisée au W Costa Navarino, en Grèce, du 28 septembre au 2 octobre 2023. Dans ce cadre idyllique, les participants – limité à 80 chanceux – seront invités à vivre une expérience intimiste dans une atmosphère profondément transformatrice. Entretien exclusif. 

Le yoga, la méditation, la médecine ayurvédique et l’approche du bien-être holistique sont de plus en plus ancrés dans la culture occidentale. Selon vous, avons-nous vraiment saisi la profondeur de ces concepts ?

Deepak Chopra : Absolument pas ! Tout commence par une tendance en Occident, parfois même par une peur d’être exclu. La plupart des gens se sont intéressés au yoga et à la méditation parce qu’ils étaient stressés, voulaient perdre du poids, arrêter de fumer… C’est une bonne façon de débuter mais ces pratiques ont une histoire qui s’étend sur des milliers d’années. Leur véritable objectif n’est pas l’amélioration de soi, mais la réalisation de soi. Cette distinction est cruciale. Le yoga et la méditation sont initialement conçus pour vous aider à découvrir votre propre nature. Leur profondeur dépasse largement l’appréhension courante. Cependant, il faut du temps pour réussir à les saisir pleinement.

Ils ont été popularisés en Occident au cours des quatre ou cinq dernières décennies. Quand je suis arrivé à New York en 1970, il n’y avait pas un seul studio de yoga, et maintenant il y en a un ou deux à chaque coin de rue !

Comment percevez-vous l’émergence de nouveaux gourous du bien-être en Occident, où de nombreuses personnes et célébrités se présentent en tant qu’experts ? Sont-elles vraiment légitimes ? 

La plupart des célébrités expertes dans le domaine du bien-être (santé, longévité, joie, bonheur, neuroplasticité, immunité…) ont vécu une sorte d’expérience ou de défi dans leur vie et s’en sont remises. Elles ont pensé qu’elles devraient partager leurs enseignements avec d’autres personnes, et c’est une bonne chose quand ça s’arrête là. Quand elles se proclament expertes, je considère que cela devient risqué et dangereux. Il m’a fallu plusieurs années d’étude (cinq ans d’école de médecine, quatre ans de résidence, quatre ans de spécialisation…) avant même de commencer à parler d’immunologie. Je prends l’exemple de l’immunologie car je vois beaucoup de célébrités évoquer ce sujet et donner leurs conseils en expliquant par exemple qu’il faut avoir un système immunitaire très fort. C’est absurde !

Si votre système immunitaire est trop fort, vous pouvez développer des maladies auto-immunes ou des allergies, et si vous avez un système immunitaire faible, vous risquez davantage les infections. Le système immunitaire ne doit pas être fort mais doit s’autoréguler (homéostasie). Beaucoup de personnalités publiques n’ont en fait aucune idée de ce dont elles parlent en termes de physiologie ou de pathologies humaines.

Qu’en est-il des retraites bien-être qui se développent un peu partout dans le monde ? 

Si les gens y vont et en retirent quelque chose de positif, alors il n’y a pas de problème car chacun est à un stade différent de son évolution et de sa pratique.

Deepak Chopra : « Pour moi, la motivation ne fonctionne pas. Ce qui marche, c’est l’inspiration, et c’est totalement différent : l’inspiration est spirituelle, la motivation est mentale. Chaque fois que l’on doit utiliser une discipline mentale, s’imposer un emploi du temps précis ou faire des efforts, c’est perdre son temps. J’aime comparer cette inspiration à l’innocence d’un enfant, plein d’émerveillement, de curiosité et de volonté de prendre des risques.« 

 

Le développement personnel est-il la condition absolue pour une vie épanouissante ? Comment réagissez-vous à ceux qui critiquent la pression autour du bien-être ?

Je pense que lorsque l’on fait les choses par obligation, culpabilité ou parce que l’on pense que c’est bon pour nous, cela ne peut pas fonctionner. Chaque année, à la rentrée, les gens s’inscrivent à la salle de sport et au bout de six semaines, ils arrêtent d’y aller. Pareil avec la méditation et le yoga, l’intérêt disparaît après quelques mois seulement. Pour moi, la motivation ne fonctionne pas, il en va de même pour la pression, la beauté, la culpabilité… Ce qui marche, c’est l’inspiration, et c’est totalement différent : l’inspiration est spirituelle, la motivation est mentale. Chaque fois que l’on doit utiliser une discipline mentale, s’imposer un emploi du temps précis ou faire des efforts, c’est perdre son temps.

Ce qui compte, et fonctionne vraiment, c’est d’être attiré par quelque chose de l’intérieur, d’être inspiré. J’aime comparer cette inspiration à l’innocence d’un enfant, plein d’émerveillement, de curiosité et de volonté de prendre des risques.

Écriture, retraites, conférences et séminaires plusieurs fois par an… Votre emploi du temps est bien rempli. Quelle est votre pratique quotidienne pour rester zen et empêcher le stress de vous submerger, si vous le ressentez encore ?

Je n’ai pas ressenti de stress depuis l’école de médecine. Je pense que le secret est de ne pas planifier le futur et de ne pas regretter le passé. Vous m’avez demandé si j’avais lu les questions avant l’interview. Non, je ne l’ai pas fait, car mon esprit aurait eu à s’occuper de quelque chose qui concerne le futur. Je n’en ai pas besoin et je ne me prépare à rien. Je regarde mon emploi du temps la veille au soir simplement pour pouvoir être à l’heure à mes rendez-vous. Concernant ma routine quotidienne, je me réveille entre 5 et 6h du matin mais je ne commence pas ma journée avant 11h. Avant cela, mon temps est partagé entre le yoga, le pranayama et la méditation.

Ensuite, je travaille généralement de 11h à 17h puis je m’arrête. Je fais une méditation nocturne avant de dormir (yoga nidra) vers 20 heures, parfois plus tôt, et je m’endors entre 21h30 et 22h.

Vous organisez une retraite avec votre professeur de yoga fin septembre à Costa Navarino. Une première en Europe depuis quinze ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet événement exclusif et sur votre décision de vous associer à cette adresse en particulier ?

J’étais à Athènes l’année dernière et j’y ai rencontré une coach de yoga et de méditation que je connaissais déjà un peu et qui se trouve être une amie très proche de ma professeure de yoga, Sarah Finger avec qui j’ai effectué de nombreuses retraites par le passé. Cette personne de Travelgems est une référence dans l’organisation de retraites. Quant à Costa Navarino, le lieu est un véritable écrin… Je n’avais rien fait en Grèce depuis très longtemps à part quelques événements et je trouvais cela intéressant d’y organiser une retraite plus étendue.

Celle-ci sera axée sur le bien-être émotionnel, les relations, la santé, la croissance spirituelle et la réalisation de soi. Depuis la pandémie, il y a une grande demande pour ce type de retraites multithématiques.

Classé parmi « Les 100 plus grands héros et icônes du siècle » par le magazine Time, avec des millions de disciples dans le monde entier et plus de 90 livres traduits dans des dizaines de langues, vous avez construit un véritable empire. À 76 ans, que vous reste-t-il à accomplir ? 

À titre personnel, je me prépare pour mon dernier chapitre : la mort. Je veux continuer de vieillir tranquillement, en bonne santé et sans maladie. Mon objectif dans le domaine professionnel est de toucher encore plus de personnes et de les diriger vers un monde plus pacifique, équitable, durable et joyeux. J’ai choisi chacun de ces termes avec une grande attention et si je devais ne retenir qu’un seul mot, ce serait : la joie. Si les gens sont heureux, alors il n’y a pas de guerre, pas de conflit, pas d’injustice sociale… Ma mission ultime est donc de créer une véritable pandémie de joie !

Interview réalisée par Sirine Errammach

Pour aller plus loin :  

W Costa Navarino

Navarino Waterfront, Costa Navarino

Messinia, 24001

Grèce

Tel: +30 272-3098000

www.costanavarino.com/w-costa-navarino

La philosophie de Costa Navarino est guidée par une volonté saluée de préserver la beauté naturelle et le patrimoine de la Messénie, une région façonnée par 4 500 ans d’Histoire. La destination comprend plusieurs sites distincts avec des hôtels cinq étoiles, des résidences privées de luxe, un golf de classe mondiale et de nombreuses activités tout au long de l’année.

www.travelgems.com

www.instagram.com/deepakchopra/

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