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En Déshérence Politique, Arnaud Montebourg Se Lance Dans La Production De Miel

Arnaud Montebourg a décidé de mettre entre parenthèses sa carrière politique pour se consacrer à la production de miel
© Getty Images

L’ancien ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, balayé au premier tour de la primaire de la « Belle Alliance populaire » en janvier dernier, a vraisemblablement décidé -pour un temps du moins – de tourner le dos à la politique pour se consacrer à la production et à l’exploitation de miel sur ses terres de Saône-et-Loire.

On l’avait quitté groggy par sa défaite, le 24 janvier dernier, au premier tour de la primaire organisée par le Parti socialiste. Pour la seconde fois en cinq ans, Arnaud Montebourg, devenu entre- temps flamboyant ministre du Redressement productif et impétueux ministre de l’Economie avant une sortie toute aussi fracassante, n’était pas parvenu à franchir l’obstacle des primaires. Par deux fois, l’ancien député de Saône-et-Loire avait échoué sur la troisième marche du podium. Tout d’abord, lors de la consultation de 2011, devancé par François Hollande – futur président de la République – et Martine Aubry et donc début 2017, loin derrière les deux finalistes Manuel Valls et Benoit Hamon. Ce dernier réussissant le « prodige » de réaliser le score le plus faible d’un candidat socialiste à la magistrature suprême avec 6,31% des suffrages exprimés, précipitant un peu plus une formation politique au bord de l’implosion. « Une entreprise de démolition » à laquelle Arnaud Montebourg œuvre depuis maintenant de nombreuses années par ses prises de position et sa sortie théâtrale du gouvernement en 2014, promettant – aux côtés de Benoît Hamon –  de faire parvenir à François Hollande une « bonne bouteille de sa cuvée du redressement ».

Une fulgurance verbale qui lui coûtera sa place à Bercy où il sera remplacé, en août 2014, par un certain Emmanuel Macron, futur vainqueur de l’édition 2017. Une élection qu’Arnaud Montebourg a suivi comme simple spectateur, apparaissant, bon gré mal gré, parfois dans le sillage de Benoît Hamon, pour le résultat que l’on sait. Dès lors, quelles sont les perspectives politiques de l’ancien héraut du « Made in France » ? Lors de sa première « traversée du désert », entre son débarquement au gouvernement et sa candidature à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg avait déjà surpris son monde, en trouvant refuge, à partir de mars 2015, chez Habitat pour y occuper les fonctions de vice-président du conseil de surveillance. Une expérience pour le moins mitigé. L’ancien ministre « n’aura pas apporté du chiffre d’affaires supplémentaire » remarquait, en août 2016, Hervé Giaoui, le PDG de la maison mère d’Habitat, dans les colonnes du Figaro.

Travailleur acharné

Pour autant, Hervé Giaoui ne tarissait pas d’éloges au sujet de l’investissement humain de l’ancien député durant toute cette période. « Je ne pensais pas qu’il s’investirait autant. Cela nous a d’ailleurs un peu bousculés au début car il s’intéressait un peu à tout, débordant régulièrement du périmètre que l’on avait initialement imaginé pour lui », se rappelle le patron de l’enseigne d’ameublement. Une expérience qui va donc prendre fin avec le « come-back » politique de l’ancien ministre, désireux de retourner dans l’arène pour ferrailler avec ses camarades socialistes. La suite fut moins glorieuse.

Mais ce mardi, toujours selon Le Figaro, Arnaud Montebourg a décidé de donner un nouvel élan à sa carrière en se consacrant à un nouveau métier… la production et l’exploitation de miel. Comme il le fait chaque année depuis 2004 lors du lundi de Pentecôte-après avoir néanmoins longuement soufflé le chaud et le froid- l’ancien ministre s’est finalement décidé à ne pas « déroger à la tradition » et a gravi le sommet du Mont Beuvray, entouré d’un dernier carré de fidèles. Parmi ces derniers – de moins en moins nombreux- figuraient notamment l’ancien fer de lance des frondeurs de la précédente mandature, Christian Paul.

« Une passion »

Se gardant bien de révéler l’information de sa reconversion à la poignée de journalistes présents, la « nouvelle vie » de l’ancien ministre a été officialisée ce mardi. Sans mandat politique et à mille lieux de la bataille des législatives, Arnaud Montebourg va donc retourner vaquer à ses activités économiques et privées. Ainsi, après l’incursion chez Habitat, le chantre du « Made in France » a décidé de monter sa propre société de production et d’exploitation de miel. « Il bosse sur ce projet depuis six mois, il y est très attaché, s’il le fait c’est par passion. En même temps, il continue à investir dans plusieurs projets de start-up, notamment dans l’agroalimentaire, avec son fonds d’investissement », confie l’un de ses fidèles au quotidien.   

Au grand dam de ses proches l’encourageant pourtant à revenir sur le devant de la scène pour œuvrer à la recomposition d’un Parti socialiste en pleine déconfiture et qui pourrait enregistrer, ce dimanche, sa plus lourde débâcle aux élections législatives depuis l’année 1993, date à laquelle la formation à la rose n’avait réussi à hisser que 57 députés dans les travées du Palais Bourbon. Les principales projections, avant les élections de dimanche, offrent entre 20 et 25 sièges aux socialistes et assimilés. Mais Arnaud Montebourg n’en a cure, davantage occupé à trouver une terre d’accueil à sa « nouvelle passion » qui devrait ainsi prendre ses quartiers dans son ancien fief électoral, plus précisément à Montret, en Saône-et-Loire. A chacun ses priorités.

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