Plutôt que de parler de l’Entrepreneur, parlons plutôt des entrepreneurs et donnons-leur les moyens de réussir leurs projets en misant sur le partage d’expérience avec ceux qui l’ont déjà fait, aussi bien au niveau des formations que dans la conduite opérationnelle de leur société.
Être entrepreneur est un métier comme un autre. Il consiste à créer et surtout à faire grandir une société (ou même plusieurs). Force est de constater qu’il a le vent en poupe : en 2017 on a enregistré +7% de créations d’entreprise par rapport à 2016, tous statuts confondus (source : INSEE, janvier 2018). Le projet de Loi PACTE est également le signal d’une forte volonté politique à soutenir « ceux qui veulent monter leur boîte ».
Ce qui est plus nouveau, ce sont les visages que recouvre aujourd’hui l’entrepreneuriat. Je distinguerai, pour ma part, 3 grands profils.
2 types d’entrepreneurs qui créent et développent leur société
Tout d’abord l’entrepreneur qui monte une activité indépendante, bien souvent sous statut d’auto-entrepreneur, et que j’appellerais « l’entrepreneur sécurisé ». Le risque contracté est très limité. Il s’agit en majorité de salariés du secteur privé, de fonctionnaires, ou encore de retraités qui soit s’essaient à une activité « en solo », soit recherchent un complément d’activité. L’intra-preneuriat peut y être associé.
On trouve ensuite « l’entrepreneur bâtisseur » ou le « serial entrepreneur ». Il se caractérise par une réelle et importante prise de risque (notamment financière), la volonté de créer de la valeur et des emplois, la poursuite d’une stratégie volontariste de développement.
Des entrepreneurs qui en sont à la 2ème phase de l’entrepreneuriat
Une 3ème grande catégorie rassemble les entrepreneurs expérimentés. Ces derniers ont en commun de chercher un nouveau projet pour capitaliser sur leurs savoir-faire et leur expérience. S’y côtoient 3 profils.
Il y a les entrepreneurs qui deviennent investisseurs : ils ne souhaitent plus retourner sur le terrain mais, du fait de leur ADN entrepreneurial, veulent contribuer au succès des autres en les aidant financièrement grâce à ce que l’entreprenariat leur a rapporté, tout en espérant en retirer un nouveau bénéfice.
D’autres entrepreneurs choisissent le mentorat pour, comme l’investisseur, contribuer au succès des autres mais en partageant cette fois-ci leur expérience et non leur argent. Cela prend souvent la forme de rencontres mensuelles ou trimestrielles dans un schéma plutôt de bénévolat. Ils peuvent aussi ponctuellement conseiller un chef d’entreprise sur un sujet précis qu’ils ont eux-mêmes vécus.
Enfin, les operating partners accompagnent opérationnellement les chefs d’entreprise. Toujours sur le terrain, ils sont là pour co-piloter les virages stratégiques comme une levée de fonds, un changement du modèle économique, une expansion international, une acquisition, etc., en s’engageant sur les résultats. Ils sont rémunérés pour cet accompagnement sur la base des objectifs atteints.
Pour soutenir l’élan entrepreneurial : miser sur la formation par alternance et l’accompagnement
On le voit, l’entrepreneuriat offre une grande richesse et beaucoup d’opportunités. La bonne nouvelle, c’est que la période actuelle est propice pour tous ceux qui veulent être utiles en créant de valeur opérationnelle ! À quelques jours de la présentation du projet de loi Pacte, et pour encourager toutes les vocations, il est important de proposer des mesures qui privilégient l’alternance pour les formations à l’entrepreneuriat afin d’aider les « entrepreneurs bâtisseurs » et les « entrepreneurs sécurisés » à réussir leurs projets.
Il est aussi important d’aider les entrepreneurs à oser se faire aider, par exemple en créant un « crédit d’impôt accompagnement » auquel seraient éligibles les accompagnements ayant un impact direct sur le chef d’entreprise lui-même ainsi que sur l’ensemble des sujets de création de valeur économique et business (business model, international, structuration de l’approche marché …).
N’oublions pas que faire grandir une entreprise ne dépend pas uniquement d’aspects comptables, juridiques et légaux et que la clé du succès est parfois aussi ailleurs. D’autres pays l’ont déjà compris, alors pourquoi pas la France ?
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