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Elyze : l’appli des présidentielles à portée de votre smartphone

Grégoire Cazcarra présidentielles applique Elyze
Grégoire Cazcarra présidentielles applique Elyze

Etudiant engagé, auteur, dirigeant associatif… voilà ce que l’on peut trouver dans la bio du compte Linkedin de Grégoire Cazcarra. Un nom qui ne vous dira pas grand-chose… En revanche l’application qu’il a lancée en janvier dernier – Elyze – a déjà été téléchargée plus de 2 millions de fois dans toute la France. Les 500 propositions répertoriées sous forme de questions vous permettront de découvrir le candidat vous correspond le plus. Tinder de la politique ?  Raccourci ? Porte d’entrée à la présidentielle ? Les polémiques ne gâchent en rien l’objectif d’Elyze qui est de réconcilier les jeunes avec la politique en allant les chercher là où ils se trouvent : sur leur smartphone. Rencontre.

 

Désirée de Lamarzelle : Quelle est la genèse de Elyze ?

Grégoire Cazcarra : Depuis bientôt cinq ans, à la tête du mouvement citoyen a-partisan Les Engagés que j’ai fondé à Bordeaux en 2017, j’essaie de convaincre les jeunes de ma génération de s’intéresser à la vie publique, au débat d’idées et d’aller voter. C’est une mission difficile, tant la défiance est grande entre la classe politique et les citoyens. Avec François Mari, co-créateur de l’application, nous avons donc réfléchi à un outil qui pourrait, à l’approche de cette élection présidentielle majeure, intéresser à ce scrutin tous les jeunes, pas seulement ceux qui suivent déjà l’actualité au quotidien. Le fait que deux millions de citoyens téléchargent une telle application prouve que cette bataille contre l’abstention n’est pas perdue !  

 

Que pensez-vous des médias concernant votre application qui parlent de Tinder où l’on « matche » avec les candidats ?

Le parallèle avec Tinder est lié à une fonctionnalité dont on s’est inspiré, le “swipe”, qui consiste à glisser son doigt sur l’écran vers la gauche ou la droite pour voter. Au-delà de ce clin d’oeil, notre ambition n’est absolument pas de faire “matcher” les citoyens avec un candidat, comme certains médias ont pu l’écrire, mais bien d’aider les utilisateurs, notamment ceux qui sont perdus dans le paysage politique actuel et hésitent à s’abstenir en avril, à mieux comprendre ce que chacun des protagonistes de cette élection propose concrètement. 

 

 

Vous avez dit qu’Elyze ne donnait pas « vraiment une consigne de vote » mais aidait chaque utilisateur à mieux comprendre les projets de chaque candidat ». Quelle est selon vous la frontière entre les deux ?

Presque 500 propositions figurent dans l’application, et nous précisons bien que le classement ne devient fiable qu’à partir d’une centaine de votes. A tous les utilisateurs qui ont l’impression d’avoir un classement incohérent, nous donnons donc le même conseil : continuez à voter pour que votre classement s’affine ! Le classement généré par l’application est, en somme, un indicateur qui peut aider les utilisateurs à se repérer, mais tout le monde comprend qu’il ne suffit pas à déterminer son vote ! Ce sont d’ailleurs les retours que nous avons des utilisateurs. Elyze est donc davantage une “porte d’entrée” vers cette présidentielle, et nous incitons les utilisateurs à multiplier les sources d’information en parallèle, notamment en suivant les débats dans les médias et bien sûr en consultant les programmes officiels des candidats.

 

La question du choix des questions n’est-elle pas essentielle ? Quelle est votre ligne éditoriale ? 

Toutes nos propositions sont classées dans neuf catégories qui couvrent l’ensemble des sujets traités dans cette campagne, de l’économie à l’éducation en passant par l’environnement ou encore les questions internationales. Il y a par ailleurs strictement autant de propositions par catégorie et par candidat, ce qui est essentiel pour qu’aucun candidat ne soit favorisé ou défavorisé ! Chaque candidat est ainsi placé sur un même pied d’égalité et les questions présentées à l’utilisateur apparaissent de façon aléatoire, de sorte à ce qu’aucun biais ne vienne tromper le résultat.  

 

Ne manque-t-il pas aux questions parfois complexes une part d’éclairage objectif pour aider la personne à y répondre ? 

C’est ce que nous mettons en place avec le “En savoir plus”, qui accompagne chaque proposition et est systématiquement sourcé. Ce résumé de la proposition permet en quelques lignes d’apporter des éléments de précision et de contextualisation. L’ambition de l’application est avant tout pédagogique, puisqu’elle vise à rendre les propositions des différents candidats accessibles au plus grand nombre ; cette fonctionnalité était donc essentielle pour nous ! 

 

Avec Elyze, nous voulions simplement mettre en place un outil efficace pour lutter contre l’abstention, en particulier celle des jeunes

 

Que vaut la réponse « je ne sais pas » dans le profil final ?  

La réponse “Ne se prononce pas” vaut 0 : ni point positif, ni point négatif. Elle est très importante puisqu’elle permet à l’utilisateur de ne pas se positionner sur une proposition pour laquelle il n’aurait pas suffisamment de connaissances ou, tout simplement, pas d’avis tranché.

 

On a une réponse en pourcentage de candidat qui nous correspond. Comment retrouver nos choix de vote par personnalité ? 

Justement, toute l’idée est là : l’utilisateur donne son avis sur chaque proposition sans savoir de quel candidat elle émane, pour voter en fonction de ses convictions et ne pas être influencé. Toutefois, pour retrouver, ensuite, l’auteur de chaque proposition, il suffit de cliquer sur chacun des candidats dans le classement, disponible dans le deuxième onglet de l’application. Toutes les propositions recensées sur l’application sont par ailleurs disponibles dans le troisième onglet, par candidat et/ou par thématique.

 

Quel est votre modèle économique ?

L’application a été financée sur fonds propres et n’a généré aucun bénéfice à ce jour. Très franchement, même si la question du modèle économique pourrait se poser si le projet devait s’inscrire dans le temps long, ce n’est vraiment pas notre sujet aujourd’hui. Avec Elyze, nous voulions simplement mettre en place un outil efficace pour lutter contre l’abstention, en particulier celle des jeunes. C’est mon combat au quotidien dans le secteur associatif depuis bientôt cinq ans et je suis heureux qu’Elyze réussisse à intéresser à cette élection des milliers de jeunes qui s’en étaient détournés !  

 

C’est quoi la suite de l’application Elyse après les élections ?

Aujourd’hui, notre priorité est d’améliorer l’application au maximum au fur et à mesure de la campagne, au plus près de l’actualité et en développant régulièrement de nouvelles fonctionnalités, en fonction des retours de notre communauté. Avec nos études et projets parallèles, c’est déjà un énorme travail et il vaut mieux concentrer notre énergie là-dessus ! La question de l’après-présidentielle se posera plus tard ! 

 

<<< A lire également : Le mot de la Présidentielle : Providentiel >>>

 

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