Après la victoire de Donald Trump, réélu président des Etats-Unis, le PDG de Tesla et X devrait exercer une influence importante auprès de la nouvelle administration.
L’homme le plus puissant du monde pourrait ne pas être celui que l’on croit. Alors que les regards du monde entier sont portés vers Donald Trump, élu 47e président des Etats-Unis, Elon Musk a toutes les chances de tirer son épingle du jeu. Le patron de Tesla devrait exercer une influence décisive auprès du nouveau locataire de la Maison Blanche. Une récompense après avoir mené une campagne de soutien indéfectible, flirtant parfois avec la légalité, comme lorsqu’il a promis un don de 1 million de dollars par jour à un signataire d’une pétition portée par les soutiens du Républicain. Ainsi, la victoire de Donald Trump semble permettre au milliardaire une forme d’hybridation entre l’homme d’affaires et l’homme politique.
Interrogé en juin 2023 sur France 2 sur la possibilité de devenir un jour président de la première puissance mondiale – ce qui est techniquement impossible, Elon Musk n’étant pas né sur le sol américain -, le milliardaire avait distillé quelques billes sur ses intentions. « Je n’en ai pas envie », avait-il avancé. La raison invoquée ? « La liberté d’action d’un président des Etats-Unis est extrêmement limitée », avait-il pointé estimant qu’il ne pourrait plus « envoyer des fusées sur la Lune ou Mars pour envoyer des gens vivre là-bas, je ne pourrais pas créer des véhicules électriques durables ». Désormais, Elon Musk aura le champ libre pour faire prospérer ses entreprises tout en exerçant une influence politique. Cette dernière pourrait se traduire en allégement de contraintes sur Tesla et X, des baisses d’impôts, de nouveaux contrats avec l’administration jusqu’à faire partie de la prochaine administration.
Conflits d’intérêts
Pour l’instant rien d’officiel mais depuis quelque temps, les deux hommes partagent leur aspiration à travailler ensemble. « À la suggestion d’Elon Musk, qui m’a donné son soutien total, je vais créer une commission d’efficacité gouvernementale chargée de réaliser un audit financier et de performance complet de l’ensemble du gouvernement fédéral et de formuler des recommandations en vue de réformes drastiques », avait lancé le républicain en septembre lors d’un discours à l’Economic club de New-York. Un souhait réitéré lors de sa prise de parole célébrant sa victoire à Palm Beach en Floride cette nuit.
Entre-temps le patron de Tesla a exprimé, sur X, son désir «de servir l’Amérique si l’occasion se présente » soulignant qu’« aucun salaire, aucun titre, aucune reconnaissance » ne serait nécessaire. Elon Musk pourrait ainsi se voir attribuer un département consacré à l’efficacité gouvernementale. Un terme assez opaque qui laisse craindre le pire chez certains de ses détracteurs. « Cela viendrait à lui conférer le pouvoir de détricoter, de vider, de déconstruire l’État américain de l’intérieur. On peut imaginer également des réductions budgétaires ou l’interdiction des syndicats par exemple », déclarait l’enseignante à Sciences Po et Polytechnique, Asma Mhalla, à Forbes France, quelques jours avant le résultat des élections.
D’autant qu’avec ce département, Elon Musk deviendrait son propre régulateur. D’aucuns estiment que la nomination du milliardaire à ce poste provoquerait une levée de boucliers, en raison de nombreux conflits d’intérêts de ses entreprises avec les administrations américaines. SpaceX a notamment conclu des contrats privés de plusieurs milliards de dollars avec la NASA. Tesla, de son côté, a également signé divers contrats avec des agences du gouvernement américain, dont le Département de la Défense et le Département de l’Énergie. « Même s’il y a peu de chance qu’ils obtiennent gain de cause, Elon Musk et Donald Trump vont tout faire pour mettre en place ce département, analyse Asma Mhalla. Les deux hommes ne comprennent que la force. »
Influence géopolitique
L’influence d’Elon Musk pourrait même dépeindre la politique étrangère menée par Donald Trump. Le patron de Tesla entretient des relations cordiales avec les autorités chinoises en raison de l’importance du marché pour écouler ses voitures électriques. Sans oublier qu’une grande partie des modèles sont également produits dans des usines de l’Empire. De là à atténuer les tensions entre les Etats-Unis et la Chine, alors que Donald Trump a promis une guerre commerciale sans pareil durant sa campagne ?
Elon Musk affiche également une certaine proximité avec un autre pays rival : la Russie. D’après une récente enquête du Wall Street Journal, le PDG de Tesla et SpaceX, Elon Musk, serait en contact fréquent avec Vladimir Poutine. Lors d’un de leurs échanges, le président russe aurait demandé à Musk de ne pas activer le réseau de satellites Starlink au-dessus de Taïwan, une faveur faite au président chinois Xi Jinping. Après avoir initialement soutenu l’Ukraine dans les premiers mois de l’invasion russe, le milliardaire aurait également refusé d’activer ces satellites en Crimée, malgré les demandes des autorités ukrainiennes.
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