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Économie Collaborative : CoWash Fait Laver Votre Linge Sale Par Vos Voisins

Après le travail, le transport, l’hébergement, l’économie collaborative s’invite à présent dans votre buanderie. Ou plutôt elle vous libère du tri, du lavage et du repassage de votre linge. Tel est le pari de CoWash, start-up parisienne lancée le 15 décembre 2016. Le cap des 20 000 lessives collaboratives vient d’être franchi. Comme BlaBlaCar ou AirBnB, l’appli CoWash propose à des particuliers les contacts d’autres particuliers, dans un rayon et des horaires définis. Ces derniers, baptisés les cowasheurs, collectent, lavent, repassent et restituent le linge avant d’être notés. Un concept plus flexible et moins cher qu’un pressing classique.

Ce n’est pas dans un garage mais dans son studio de Lyon, devant ses chemises à repasser le jeudi soir, qu’Adrien Hugon a eu le déclic. Stagiaire diplômé de l’EM Lyon et du barreau de Paris, il se doit d’être tiré à quatre épingles malgré un emploi du temps très chargé. Pendant ses journées chez le fonds d’investissement Siparex, il étudie le modèle d’économie collaborative de La Ruche Qui Dit Oui. « Il y a sûrement des gens dans mon quartier qui peuvent être intéressés par un complément de revenu en lavant et repassant mes chemises » se dit-il.

Ses amis parisiens utilisent déjà Cleanio ou Zipjet (fusionnés depuis), qui se focalisent sur la livraison de pressing. Par contre le BlaBlaCar du pressing n’existe pas encore. Co-wash se veut le premier service de pressing 100% collaboratif : la même personne collecte, lave et repasse.  « Nous veillons à ce que ce type d’activité reste un complément de revenu pour nos cowasheurs explique Adrien Hugon, cela n’a pas vocation à devenir leur activité principale. » Parmi les bénéfices apportés par CoWash, on compte de moindre coûts car moins d’intermédiaires et une empreinte carbone réduite, vu qu’on reste pour l’instant dans Paris Intra-Muros.

Le projet prend forme en 2016. Adrien Hugon se rappelle au bon souvenir d’un très bon copain de lycée, parti à Singapour monter sa boîte de développeurs. Une visioconférence plus tard, l’appli collaborative CoWash était née. « Dès le mois de janvier 2017, nous avons écrit à tous les lessiviers pour tester l’idée et chercher des partenariats, raconte Adrien Hugon, car les cowasheurs (votre voisin qui lave votre linge NDLR) auraient naturellement tendance à utiliser les lessives les moins chères. » Aucun ne répond à l’appel, mais en juin 2017 l’équipe de Skip (Unilever) basée à Londres contacte la startup et signe un partenariat exclusif.

 

Au-delà de la lessive, la main d’œuvre – bien que collaborative – se doit d’être qualifiée. Chaque semaine, 8 à 12 personnes suivent une formation d’une heure, avec explications du concept et test de repassage sous la houlette de Kenza El Gadhouini, responsable des opérations, du recrutement et de la qualité, formée à l’école Foodora. Plus de 1000 cowasheurs ont ainsi été testés depuis les débuts de l’aventure. « En cas de problème nous sommes couverts par l’assurance de la MAIF jusqu’à 2000 euros » précise Adrien Hugon.

Alors que 10 000 utilisateurs uniques et parisiens ont déjà confié leur linge à CoWash, pour une moyenne de 400 lavages par semaine sur l’application, la startup vise les 2000 cowasheurs actifs sur l’appli d’ici 2 ans. Pour 2018, l’aventure devrait se poursuivre à Lyon puis Bordeaux et Toulouse. La proximité entre utilisateurs est clé : CoWash assure aujourd’hui 100% de disponibilité entre 7h00 et 23h00, dans Paris intra-muros. « Nous vous promettons toujours un cowasheur en 1h30 chez vous, détaille Adrien Hugon, leur rayon moyen de déplacement est de 12 minutes. »

Côté clients, plus de 60% des utilisateurs renouvellent l’expérience. Pourquoi continuer à passer par l’application CoWash une fois le contact établi entre « voisins » ? Le cadre tarifaire fourni par l’application, le prélèvement automatique, le suivi par SMS et l’assurance fournie sont autant d’arguments qui s’ajoutent à sa simplicité d’utilisation. La cible initiale est à l’image du fondateur : les jeunes cadres dynamiques n’ayant pas encore de femme de ménage mais portant chemise au quotidien. Une autre cible est apparue : les plus de 55 ans qui tissent ainsi du lien et brisent parfois une certaine solitude.

Côté cowasheurs, seuls 20% d’entre eux arrêtent après 3 commandes. Le maillage de ces cowasheurs est un facteur clé de succès pour CoWash. Le business modèle de commissions est plus proche de Taxify que d’Uber : le cowasheur reçoit 85% de la facture quand CoWash conserve une commission de 15%. Après une première levée de fonds de 250 000 euros l’an passé (auprès d’un business angels qui ont été d’abord des clients), CoWash vise une deuxième levée d’un million d’euros dans les mois à venir. La campagne publicitaire dans le métro parisien début avril devrait amplifier le bouche-à-oreille auprès de ceux qui ne veulent plus laver leur linge sale en famille.

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