C’est entouré de Gérard Larcher et de Yaël Braun-Pivet que Patrick Martin a fait son entrée lors de la 6e édition de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF). Un nouvel événement signé Medef, placé cette fois sous le thème du pouvoir, à l’hippodrome de Longchamp. Pendant deux jours, des débats et conférences sur l’économie française se sont déroulés sous les yeux de ceux qui font la France entrepreneuriale.
Un article issu du numéro 28 – automne 2024, de Forbes France
Cette nouvelle Rencontre des entrepreneurs de France s’est tenue, comme à l’accoutumée, à l’hippodrome de Paris-Longchamp sous un magnifique soleil. Échanger, s’interroger, comprendre un monde en pleine transformation, mais aussi partager, se questionner, s’émouvoir, le tout dans un esprit de convivialité… C’est l’esprit que le Medef apporte chaque année à la communauté des chefs d’entreprise, des responsables des sociétés du CAC 40 aux ETI. D’entrée de jeu, dans la foulée d’un morceau des Rolling Stones, Start me up, Patrick Martin file la métaphore. « Mettons le contact, faisons crisser les pneus, démarrons cette rentrée sur les chapeaux de roues », a lancé le patron des patrons. Pour sa deuxième édition de la REF en tant que président du Medef, Patrick Martin ouvre l’événement avec un discours engagé, parfois provocateur, mais surtout fédérateur. « Notre pays a besoin d’une vision stratégique largement partagée. Il doit se reconnaître, se rassembler autour d’une ambition commune pour son avenir et celui de ses enfants. Il doit se donner le POUVOIR de réaliser cette ambition, en mobilisant tous les POUVOIRS de bonne volonté. Nos entreprises, le Medef, font partie de ces POUVOIRS, orientés vers la réussite de la France », a-t-il clamé sous un tonnerre d’applaudissements lors de la plénière. Fustigeant le programme du Nouveau Front populaire avec des mots particulièrement virulents comme la « doxa mortifère et liberticide », le président de l’organisation patronale a exhorté les futurs dirigeants du pays à poursuivre le cap économique et fiscal qui a été mis en place depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, en 2017. Patrick Martin a mis en garde le futur gouvernement de ne pas commettre trois erreurs majeures selon lui : la remise en cause de la réforme des retraites, l’alourdissement de la fiscalité et la revalorisation du smic. « Les entrepreneurs sont déjà inquiets, ne les rendons pas fébriles, voire désabusés », a-t-il averti.
Le pouvoir sous toutes ses formes
Palliant l’absence sur scène des membres du gouvernement démissionnaire, les présidents des deux chambres étaient invités à prendre la parole dans le sillage de Patrick Martin. Les élus ont donné au président du Medef quelques motifs d’espoir. Yaël Braun-Pivet a redit l’importance de la politique de l’offre (remise en cause par le NFP) et affirmé que « la fiscalité doit encourager l’audace, et non punir la réussite ». De son côté, Gérard Larcher a énoncé que la croissance devait s’accompagner de progrès social et que celui-ci reposait en partie sur l’action des partenaires sociaux.
Après une introduction en fanfare, la REF 2024 s’est ensuite déroulée autour de rencontres B2B pour les chefs d’entreprise présents, visant à générer du business et des échanges. Le thème du pouvoir a été développé sous toutes ses formes lors des différentes tables rondes qui réunissaient patrons, économistes, diplomates, représentants d’ONG, membres d’organisations étatiques ou encore journalistes. Ross McInnes, président de Safran, a disserté sur « la nouvelle carte des pouvoirs », un sujet prépondérant puisque plusieurs élections concerneront la moitié de la population mondiale en 2024, à commencer par les États-Unis qui pourraient redistribuer les cartes du pouvoir.
Jörg Kukies, secrétaire d’État à la Chancellerie allemande, a donné son avis sur « le vrai pouvoir des marchés » et Cécile Duflot (Oxfam) a insisté sur le rôle capital des contre-pouvoirs. Les raisons qui ont mené à une montée des extrêmes et à l’instabilité gouvernementale de la rentrée n’ont pas manqué d’être évoquées lors de ces discussions, tout comme les tensions géopolitiques et les conséquences de la montée en puissance de l’intelligence artificielle.
Le réchauffement climatique et les manières d’y répondre ont également fait l’objet d’un débat animé sur le « pouvoir vert ». Pierre-André de Chalendar, ex-patron de Saint-Gobain, Antoine Gosset-Grainville, président d’AXA, Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, ou encore Jean-Pascal Tricoire, président de Schneider Electric, ont partagé des points de vue divergents sur le sujet. Certains regrettant le trop-plein de réglementations qui a provoqué un certain rejet de la transition écologique et n’a pas permis à l’Europe de prendre le leadership technologique, d’autres insistant sur l’opportunité compétitive que la transition environnementale représente et la nécessité d’impliquer tous les acteurs pour ne laisser personne de côté.
En dehors des tribunes, c’est sur les stands et espaces de networking aménagés en haut des marches de l’entrée de l’hippodrome que les patrons ont échangé. Cette sixième REF aura été un véritable succès de fréquentation, avec plus de 10 000 chefs d’entreprise venus de la France entière, qui auront bravé l’appréhension de monter à la capitale pendant l’entre-deux olympiades.
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