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Des désinfectants aux perroquets : la success story d’Eric Vignot, ex-industriel devenu gérant d’un parc animalier

Eric Vignot, architecte de la belle histoire de Parrot World (crédit photo : Ida Morin)

En quelques années, l’entrepreneur à succès et philanthrope engagé dans la protection animale Eric Vignot a su créer une aventure familiale dédiée à préserver les espèces menacées et sensibiliser à la biodiversité. Découvrez l’histoire de Parrot World.

 

L’histoire est partie d’un perroquet Amazone à front bleu nommé Darling. « J’aime les animaux pour eux, et non pour moi », explique cet entrepreneur de 70 ans, fondateur des Laboratoires Prodene Klint, l’un des plus gros fabricants de gels hydroalcooliques en France. Lorsqu’un perroquet tombe amoureux de la femme d’Eric Vignot dans une animalerie, il y a 19 ans, celui-ci se laisse tenter par cet Amazone à front bleu, prénommé Darling. Le « perroquet zéro », comme il le surnomme. Ne souhaitant pas voir un animal vivre en cage, il fabrique une volière extérieure.

En approfondissant ses recherches, Eric Vignot se rend compte que le perroquet n’a rien à faire à la maison, et surtout tout seul. Il lui trouve alors un compagnon. Peu de temps après, un refuge dans le sud de Paris, qui compte 300 perroquets, attire son attention. « Je suis allé le voir et ça m’a fendu le cœur. 300 perroquets saisis, chez une grand-mère qui n’avait pas les moyens de les entretenir », explique Eric Vignot, qui décide alors de financer 50% de ce havre de conservation. C’est le commencement pour Parrot World.


 

Philanthropie animalière

Eric Vignot fait face à un constat : les perroquets peuvent vivre entre 50 et 100 ans. Mais hors de question pour l’entrepreneur de les laisser vivre si longtemps dans des petites cages. « Je me disais que le jour où je vendrais mon entreprise, je leur offrirai la liberté ». Et lorsque le jour vient de vendre sa société, il se lance et crée un site pour récupérer ces perroquets qui vivent dans des conditions déporables. « Je voulais faire quelque chose de bien, quelque chose de pérenne », justifie-t-il.

Eric Vignot fait appel à des consultants, aux meilleurs zoologues de France et à un architecte pour penser son site. « J’ai une vision moderne des parcs animaliers. Je voulais ouvrir mon site au public pour que l’histoire se prolonge pendant longtemps. Ce n’est pas la lubie d’un entrepreneur retraité », explique-t-il, qui a investi 23 millions d’euros et intégré ses deux fils dans le projet pour que celui-ci puisse se pérenniser. Il acquiert le Domaine de Crécy, un site de 130 hectares avec deux golfs – sa deuxième passion – et ferme la moitié d’un terrain pour construire son projet de réserve animalière.

« Je voulais vendre du rêve, donc j’ai recruté les meilleurs architectes pour transporter le public dans un décor digne d’une réserve sud américaine », défend Eric Vignot.

À la vente de sa société, en 2015, Eric Vignot créé la Parrot Wildlife Foundation, qui vient en aide à ces perroquets en voie de disparition, victimes du trafic humain. Celle-ci finance notamment un programme de reproduction au sud du Brésil et au Costa Rica pour sauver une espèce de perroquet en voie de disparition. « Le perroquet est une espèce parapluie, c’est-à-dire que quand on défend le perroquet, on protège toute la nature autour », explique Jamy Gourmaud, parrain de la Fondation.

 

À Parrot World, les aras volent en toute liberté (crédit photo : Stéphane Bonneau)

 

Immersion, conservation et sensibilisation

Quatre ans après la création du parc, Eric Vignot a des centaines de perroquets dans un site ouvert au public et une fondation qui finance des programmes de conservation. Mais si l’espèce emblématique de Parrot World est, bien sûr, le perroquet, Eric Vignot a souhaité montré aux visiteurs du parc les espèces qui composent son écosystème. A Parrot World, on peut donc retrouver les espèces d’Amérique du Sud comme les jaguars, loutres géantes, capybaras, manchots de Humboldt, coatis, ou encore les ibis rouges. 

Moderne, immersif, pédagogique, ce refuge pour les espèces menacées est un formidable outil de sensibilisation à la fragilité de nos écosystèmes où l’on peut y observer les animaux dans leurs comportements naturels. Parrot World est d’abord un refuge, mais aussi un site qui fait partie du programme de conservation d’espèces menacées, à l’instar du jaguar. Tous les ans, le parc apporte des nouveautés. En 2024, le Hall de la biodiversité a vu le jour, transportant les visiteurs dans une décoration cinématographique pour observer les tamarins, les piranhas avec des explications pédagogiques. En 2026, un projet d’espace Pantanal – la plus vaste zone humide de la planète en Amérique du Sud – verra le jour au sein de Parrot World, suivi d’une zone dédiée aux régions asiatiques. 

En tant que chef d’entreprise, Eric Vignot ne laisse rien au hasard. En seulement quatre ans, dont deux en pleine pandémie, Parrot World a su tirer son épingle du jeu et devenir une superbe success story. Avec 160 000 visiteurs en 2023, le parc animalier a vu son chiffre d’affaires croître de plus de 20% en un an avec un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. 

 


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