Constanza-Schneegans-Khris : Le Panache Français

Partis de rien – ou presque – dans la nébuleuse souvent hostile de l’entrepreneuriat, la persévérante Anne-Laure Constanza, l’ancien triple champion du monde de roller sur rampe Taïg Khris et la pétillante Marie Schneegans sont parvenus à tirer leur épingle du jeu. Ces trois entrepreneurs mettent à l’honneur, chacun à sa façon, le savoir-faire à la française.

Plus vite, plus haut, plus fort. En cette actualité olympique, la célèbre maxime du Baron Pierre de Coubertin sied à merveille aux parcours de ce « trio magique » de l’entrepreneuriat français. Honneur aux dames avec Anne-Laure Constanza qui n’a jamais cessé de croire en ses rêves malgré une première incursion dans le monde entrepreneurial pas aussi favorable qu’escompté. Passionnée par la Chine depuis sa plus tendre enfance – « A 18 ans, j’avais un deal avec mes parents, si j’obtenais mon bac ave mention, toute la famille se cotisait pour m’offrir un billet pour la Chine » – la jeune Anne- Laure traverse les cieux pour assouvir sa soif de découverte de l’Empire du Milieu. Et tente, des années plus tard, de conjuguer sa passion avec sa vie professionnelle. « J’ai donc créé ma première boite à 27 ans baptisée « Chinattitude » et qui avait pour ambition de redorer le blason du « Made by Chinese » notamment dans le domaine du design, en France, car j’en avais marre que l’onme parle du « Made in China » dégueulasse. Si l’expérience va se révéler être un échec, « C’était sans doute un peu tôt, la France n’était pas prête », Anne-Laure Constanza ne se décourage pas pour autant et demeure à l’affût de « la bonne idée ».

Rompre l’ennui

« Une bonne idée » que la jeune Marie Schneegans, du haut de ses 23 ans, va trouver du premier coup. « Alors que j’étais en seconde année de Licence en ingénierie financière à Dauphine, j’ai rejoint, en stage, un grand groupe bancaire en Suisse, en l’occurrence UBS », se rappelle la jeune femme. Une expérience qui va s’avérer humainement très éprouvante, tant le naturel jovial et sociable de celle qui n’est encore qu’une stagiaire parmi d’autres dans une banque suisse est soumis à rude épreuve. « J’étais très malheureuse. Entre le deuxième et le troisième étage personne ne se parlait. De plus, je ne voyais pas vraiment de sens à ce que je faisais ». La fusée « Never Eat Alone » est sur rampe de lancement. L’idée est simple : (re)créer du liant entre les collaborateurs d’une même entité lors de déjeuners. « Armée » de sa joie de vivre communicative – « une personnalité exubérante au 18e degré », abonde le cofondateur de l’application Paul Dubuy – Marie Schneegans décide de toquer aux portes des différents bureaux d’UBS. « Salut c’est Marie, on peut déjeuner ensemble ? Je pense que l’envie était partagée par beaucoup de mes collègues qui étaient peut-être un peu trop timides pour faire le premier pas », narre-t-elle.

Se(re)faire un nom

S’il ne dispose pas de l’entregent de la jeune femme, Taïg Khris a pour lui d’autres atouts comme un « nom » connu aux quatre coins de la planète, grâce notamment à son saut en roller du haut de la Tour Eiffel. L’image a fait le tour du monde. Le 29mai 2010, Taïg Khris s’élance d’une plateforme du premier étage de la Dame de Fer et établit le record du monde de saut dans le vide avec une chute de 12,5mètres au départ d’une structure située à 40mètres au-dessus du sol. Un moment d’adrénaline fort qui constitue, sans nul doute, le point d’orgue de sa vie de sportif de haut niveau. Mais le champion a d’autres ambitions et ne veut pas rester ad vitam aeternam celui qui a défié le gigantisme de la Dame de fer. Pensant, dès cette époque à « l’après » – son sport n’étant pas aussi populaire que le football, il n’engendre pas de revenus aussi conséquents – le jeune homme d’origine gréco-algérienne fourmille de projets (magasin de rollers, skate-parks, lancement d’une boisson énergétique et, dans un tout autre registre, une gamme de papeterie scolaire), toujours en parallèle de sa carrière de sportif….

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