En lisant la dernière étude de France stratégie sur « les situations de travail, compétences transverses entre les métiers », j’ai enfin trouvé cette notion de compétences transverses ou de compétences comportementales, cognitives ou organisationnelles mobilisées dans diverses situations professionnelles. C’est en effet une démarche complexe et peu utilisée pour permettre une mobilité plus souple entre les métiers et les secteurs.
Toute la difficulté est de pouvoir déterminer les compétences génériques qui vont faciliter l’identification des situations professionnelles appropriées. En effet, la prise en compte des compétences transversales va favoriser une meilleure étude des situations de travail transposables. Cette approche permettrait d’ouvrir des aires de mobilités plus importantes au sein des entreprises mais également donnerait une plus grande souplesse aux personnes recherchant un emploi dans un autre secteur ou lors d’une reconversion professionnelle. Dans ce document de recherche, on constate qu’il est possible avec une famille de métiers de constituer un référentiel des compétences transverses afin de déterminer les transitions professionnelles potentielles.
Cette approche pourrait également rejaillir dans le cadre des recrutements et surtout lors de l’élaboration d’une offre d’emploi où nous pourrions découvrir des situations professionnelles, des processus sans obligatoirement exiger une connaissance du secteur.
Mais également dans les métiers d’accompagnement encore largement fondés sur des approches par statut d’activité ou par prestation, qui doivent maintenant prendre en compte la diversité des nouvelles formes d’emplois, des nouveaux modes d’apprentissage et aller à la découverte d’opportunités sur le marché du travail initialement non envisagées en intégrant l’analyse des compétences transverses.
Employabilité et compétences transverses sont liées car elles englobent les connaissances, les qualités personnelles et les qualifications qui renforcent l’aptitude des salariés à trouver et conserver un emploi, progresser au niveau professionnel et s’adapter au changement, trouver un autre emploi s’ils le souhaitent ou s’ils ont été licenciés et s’intégrer plus facilement au marché du travail à différentes périodes de leur vie. L’employabilité renvoie à une diversité de compétences spécifiques, transversales qu’il sera nécessaire de repérer, explorer tout au long de sa carrière. Car changer d’employeur ou de lieu de travail pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles, changer de métier, passer du statut de salarié à celui d’indépendant et vice versa, se former pour se reconvertir deviendra une agilité à conquérir .
L’étude des compétences transverses concerne désormais moins les organisations que les processus par lesquels les individus opèrent des choix et construisent du sens dans la succession de ruptures et d’opportunités qui marque leurs parcours. Cette société cognitive fait également surgir un sujet social apprenant qui doit faire face au développement accru des technologies de l’information et à de nouveaux modes d’appropriation formels ou informels. Une nouvelle posture qui va exiger une analyse fine des contextes au regard de la situation.
On a beau connaître les facteurs de risques potentiels, le sentiment d’insécurité n’est pas tel qu’il soit jugé nécessaire d’activer une approche anticipée du maintien de l’employabilité sur le long terme. Généralement absorbés par leurs tâches quotidiennes, les salariés estiment souvent n’avoir ni le temps ni l’énergie pour prendre la distance nécessaire à cette démarche de prévention. Leur proactivité est d’autant plus limitée qu’elle suppose le questionnement de la pertinence et la valeur des compétences qu’ils sont en train de développer et leur pérennité.
Surveiller a minima le marché suppose du temps et le recul nécessaire pour travailler son employabilité et éviter de la travailler essentiellement de manière curative.
L’enjeu de lisibilité (les définitions, les outils, les modes de validation) de ses compétences transverses pour les salariés et les entreprises est déterminant, il convient d’y répondre si l’on souhaite que chacun s’empare de ses opportunités pour sécuriser son parcours professionnel.
Références :
Lainé F. (2011), « Compétences transversales et compétences transférables : des compétences qui facilitent les mobilités professionnelles », La Note d’analyse, n° 219, Centre d’analyse stratégique
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