En première ligne des mois durant, Axelle Tessandier n’a pas ménagé sa peine pour contribuer, avec d’autres, à la victoire d’Emmanuel Macron. Ayant fourbi ses armes entre Berlin et San Francisco avant de rejoindre le nouveau président de la République et sa cohorte des volontaires « En Marche », le parcours de la fondatrice de l’agence de communication digitale AXL Agency est jalonné de coups d’éclat et de doutes avec, en toile de fond, cette envie permanente d’aller de l’avant. Sans peurs et surtout sans regrets.
« Tout fera sens à la fin du chemin. Il faut dire oui lorsque l’on a peur et prendre des risques dans sa vie. Il faut transformer sa peur en curiosité ». Un postulat en parfaite adéquation avec le parcours sinueux et escarpé de celle qui est devenue en octobre dernier déléguée nationale « d’En Marche! », le mouvement d’Emmanuel Macron. Rien ne prédestinait pourtant cette titulaire d’un master de droit audiovisuel à porter, publiquement du moins, un engagement citoyen qu’elle a chevillé au cœur et au corps. « Pour moi tout est politique » se plait-elle à répéter.
Enième étape d’une vie trépidante et passionnante où l’action et la quête perpétuelle de soi semblent avoir été érigées en vertus cardinales. Très vite au sortir d’études menées sans conviction, les premières questions commencent à poindre. « J’avais l’impression d’avoir fait des études qui ne me correspondaient pas. Je changeais de job sans arrêt, je n’étais pas heureuse dans ma vie professionnelle ». Une période trouble s’ouvre alors pour Axelle Tessandier, d’autant plus difficile à vivre après avoir mené une scolarité de tout premier plan, enchaînant les diplômes et mentions avec une facilité déconcertante.
Révélation(s)
Celle qui avoue n’avoir à proposer, à l’époque, qu’un « CV gruyère » cherche sa boussole. Les nouvelles technologies vont faire office de révélateur. « J’ai commencé à m’intéresser aux réseaux sociaux et notamment à Twitter dès 2008, et comment ce président américain (Barack Obama ndlr) en avait fait l’un de ses marchepieds vers la Maison -Blanche ». La réflexion et les questionnements se font, dès lors beaucoup plus pressants, mais il est évident, dans ce « flou artistique » que les thématiques relatives au numérique font partie de l’équation. « j’étais en plein dans la « middle life crisis », ou plutôt devrais-je dire en pleine « quarter life crisis », j’avais vraiment l’envie de partir et réfléchir pour avancer ». En marche, déjà.
L’opportunité de faire ses preuves va se présenter, fin 2009, avec l’initiative « Palomar 5 ». Financé à hauteur de 2 millions d’euros par Google et T-Mobile, ce qui n’est pas vraiment un incubateur « car personne n’arrivait avec un projet déterminé » précise Axelle Tessandier, va permettre à 28 jeunes (sur 900 candidatures) de partir pendant deux mois à Berlin et réaliser divers travaux autour du thème « comment faire pour que la génération Y tombe amoureuse de son travail ? ». Une révélation. « Nous vivions dans une ancienne usine à bières qui avait été redesignée pour nous. J’ai vu, à cette occasion, la puissance et la force du collectif. Tant est si bien que je n’ai jamais repris mon ancienne vie après cela », souligne la jeune femme.
Révolution(s)
Forte de cette nouvelle expérience de vie, Axelle Tessandier s’enhardit. « Je n’avais jamais été aussi productive de toute ma vie. J’avais créé un site internet, un livre prototype et une installation vidéo, le tout en 6 semaines ». Et, lorsqu’en décembre 2009, le « solde » des deux millions d’euros est utilisé par les organisateurs pour ouvrir deux hubs partenaires, l’un à Berlin, l’autre à San Francisco, elle n’hésite pas longtemps et franchi l’Atlantique pour trois mois, pour continuer à travailler sur son projet de Palomar baptisé « Show me love Lab ». Une période intense qui va toutefois conduire Axelle Tessandier à changer de chemin. Des dissensions apparaissent avec son binôme de Palomar 5 et celle qui est désormais « artiste résidente » à la GAFFTA de San Francisco prend ses distances et trace son sillon.
« Je me suis dit que, du coup, j’allais faire autre chose et écrire sur la Silicon Valley. J’avais pour ambition d’organiser des événements autour de l’innovation et la créativité ». Une expérience qui va s’avérer positive et productive. « Au bout d’une semaine, je déjeunais au siège de Twitter et je visitais Google », se rappelle-t-elle. Au bout de trois mois d’un rythme effréné, Axelle Tessandier revient en France mais elle en est désormais certaine : vivre de manière permanente à San Francisco constitue le « prochain étage » de la fusée.
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