Manifesto est une société de conseil stratégique et opérationnel dédiée aux initiatives culturelles des entreprises. Conçue par Hervé Digne et Laure Confavreux Colliex en 2015, la structure travaille à la croisée des chemins entre l’urbanisme, l’art, l’architecture, les entreprises et les institutions. Leur objectif est de remettre l’art et la culture au cœur de la ville.
C’est un long couloir. 123 mètres de long. Il fait la jonction entre la salle obscure et la fourmilière éclectique des Halles, en débouchant sur le McDonald’s. Le cinéma UGC-Les Halles souhaitait aménager ce couloir de sortie. « Comment se mettre dans la tête d’un public très varié ? Certains sont venus voir le dernier film d’action américain, d’autres un documentaire », résume Laure Confavreux Colliex, Directrice Générale de Manifesto, une société de conseil stratégique et opérationnel dédiée aux initiatives culturelles des entreprises. Parmi plusieurs artistes, le duo Elliott Causse et Kenia Almaraz Murillo ont conçu « Fluctuations », une œuvre sur-mesure, réalisée de nuit pendant plusieurs semaines pour ne pas perturber le fonctionnement du cinéma, et qui invite le public à passer de l’ombre à la lumière par des fils de vie, blanc et colorés, tel des fils d’Ariane dans un labyrinthe.
Manifesto, c’est une croisée des chemins entre l’urbanisme, l’architecture, l’art, la culture, les entreprises et les institutions. Son objectif est de replacer l’art et la culture au cœur de nos villes. Non pas en posant une sculpture sur un rond-point, mais en replaçant la culture au centre de la cité.
Sortir du musée
La structure est née de la rencontre entre Hervé Digne et Laure Confavreux Colliex. « Deux générations » pour « un duo qui se complète », souligne Laure Confavreux Colliex. Cette ancienne de l’Essec et d’un Master arts et média de la Schulich Business School de Toronto a fait ses débuts au Metropolitan Museum of Art avant de diriger l’entité européenne du groupe Lord, spécialiste de la programmation muséale. « Il y a un moment où l’on a envie de sortir du musée et s’intéresser à l’art urbain, à l’art dans la ville. »
Elle rencontre Hervé Digne sur la collection Lambert, en Avignon. Cet énarque a été éditeur, conseiller médias du Premier ministre Villepin et a mené des missions de conseil dans la presse, l’audiovisuel et l’internet. Et a donc occupé la présidence de la collection Lambert.
En 2015, ils fondent donc leur entreprise, Manifesto, avec un esprit entrepreneurial. Créer de nouveaux espaces, de nouveaux projets, soutenir différemment l’art et retisser du lien. En quelques années ils ont monté une équipe d’une dizaine de personnes aux profils variés, urbanistes, architectes, artistes, chefs de projets, etc. Mais qui ont tous une même appétence pour la culture.
Projets urbains
« Nous avons une dimension de conseil et d’accompagnement sur certains lieux, comme la Cité de la mode, un espace emblématique où la mayonnaise ne prend pas, ou encore au Mémorial de Verdun, où nous avons fait se parler les différents acteurs locaux. » Résultat à Verdun, la création d’un ticket et d’un parcours unique, là où le public devait prendre un ticket pour chaque monument.
Manifesto est notamment présent sur des projets urbains. « Sur la création d’un nouveau quartier, nous interrogeons la dimension artistique à lui donner », indique Laure Confavreux Colliex en citant pour exemple Les lumières Pleyel, un projet lauréat d’Inventons la métropole du Grand Paris co-conçu avec le Centquatre, l’Ecole nationale Louis Lumières, et une cinquantaine d’acteurs pour construire un quartier vivant sur la future gare Saint-Denis Pleyel, terminus de la ligne 14 en 2024. « Le futur Châtelet-les Halles du Grand Paris. »
« Pour que ce soit une réussite, il est indispensable d’avoir une compréhension du lieu, du territoire, connaître les différents acteurs. Nous faisons des repérages, nous travaillons avec des urbanistes, des sociologues urbains, nous trouvons des relais dans les villes. »
Ainsi, le projet proposera des crèches, des cinémas, des espaces ouverts au public en rez-de-chaussée. « Il faut créer l’âme du lieu quand elle n’existe pas, et les synergies entre les acteurs. »
Même topo pour l’Arsenal, lauréat du concours Réinventer la Seine. « Comment avoir un lieu ouvert et qui convienne à tous ? », interroge Laure Confavreux Colliex. Sur place, un centre d’accueil Aurore. L’Arsenal fera donc la jonction entre les plaisanciers, les riverains, l’association et proposera un FabLab, un lieu de spectacle et sera dans la continuité des berges.
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